La direction de la compagnie aérienne ivoirienne a échangé avec les journalistes et les acteurs des médias sociaux au cours de la conférence de presse de clôture animée par le Général Abdoulaye Coulibaly et Laurent Loukou, respectivement Président du Conseil d’administration et Directeur général de Air Côte d’Ivoire. Les deux dirigeants ont répondu aux questions relatives à la rentabilité de la nouvelle ligne Abidjan – Casablanca qui s’est ouverte, à la concurrence qui va ainsi débuter avec son partenaire Royal Air Maroc, et à certaines d’autres préoccupations.
Sur la concurrence…
« Sur le texte qui régi le transport aérien en Afrique, qui libéralise ce secteur et qui donne la capacité à toutes les compagnies africaines de pouvoir aller partout où elles veulent sans limitation de fréquences et de capacités, il y a quand même quelques points qui font que ce n’est pas l’anarchie car c’est bien structuré. Nous, nous allons appliquer les textes. Mais nous ne voulons pas nous appesantir seulement sur les textes car entre la Côte d’Ivoire et le Maroc, il y’a des relations diplomatiques particulières et séculières. Ces relations font qu’il y a une bonne collaboration en tout point. Avant de venir au Maroc, nous avons été assistés par Royal Air Maroc pour l’obtention de certaines autorisations et agréments. Nous avons déjà un accord commercial avec Royal Air Maroc qui fait que quelqu’un peut émettre un billet Royal Air Maroc et venir voyager sur Air Côte d’Ivoire et inversement. On a 140 000 voyageurs à-peu près par an, entre les deux pays. Quelqu’un avait le monopole, un autre arrive alors il y’aura donc une petite compétition. Mais cela se fera en bonne intelligence ».
Sur la rentabilité de la ligne
« Les compagnies aériennes ne s’analysent pas par routes. Il y’a des interconnexions entre les routes qui font qu’elles fonctionnent. Un exemple : la route la plus importante de la Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest, c’est Dakar. Mais ce que nous pouvons prendre par jour sur Dakar, si on ne faisait qu’uniquement Abidjan – Dakar, sans recevoir les passagers qui venaient des autres destinations, nous aurions eu autour de 68 passagers par jour. L’avion qui va à Dakar fait 148 sièges. Le nombre de passagers pour être à l’équilibre sur le vol de Dakar, c’est 89 passagers. Donc ce n’est pas avec 68 passagers que vous arriverez à l’équilibre. Mais pourquoi cela fonctionne, c’est juste parce qu’avant d’aller à Dakar nous avons reçu des passagers qui sont venus du Cameroun, de Libreville, du Togo, et de plusieurs autres destinations. Donc la route du Maroc ne fera pas l’exception. Il faudrait qu’elle soit alimentée. Cette route du Maroc va donc améliorer la rentabilité. Ça sera une route qui sera profitable pour l’ensemble du réseau. »
Sur le choix de Air Côte d’Ivoire pour venir à Casablanca plutôt qu’un concurrent
« On va vers un produit pour deux raisons. La première, pour satisfaire un besoin de se déplacer pour venir au Maroc, et la deuxième, pourquoi choisir Air Côte d’Ivoire. C’est la qualité du service d’abord et ensuite c’est le prix et d’autres aspects périphériques autour. Nous voulons mettre l’accent sur le produit fondamental qui est, l’horaire. Nos vols seront des vols de jour contrairement à l’habitude. Donc notre programme, il est différent. Après on parle maintenant de l’avion. Notre appareil aura le Wifi à bord. On aura un cartering qui sera différent. On a un personnel plus chaleureux. Sur le prix du billet, il ne faudrait pas surpromettre. On sera compétitif et il y’aura une amélioration des prix ».
Sur le choix de Casablanca et non de Marrakech
« C’est parce que Casablanca est le hub de la compagnie sœur. C’est l’aéroport principal. C’est d’ici que tout le monde part. On a choisi Casa sur la base du poids du trafic ».
Sur la part de Air Côte d’Ivoire sur les 140 000 passagers de la ligne Abidjan – Casablanca
« Royal Air Maroc a 7 vols par semaine et Air Côte d’Ivoire en a 4. On a prévu obtenir 36% des 140 000 passagers soit 50 400, passagers sur les 2 premières années et ce, d’ici 6 à 8 mois après ce lancement »,
Propos recueillis par Joël Touré depuis Casablanca