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Football ivoirien : Arrêt de la Ligue 1, déclassement de clubs… ces décisions d’Idriss Diallo qui fâchent 

Football ivoirien : Arrêt de la Ligue 1, déclassement de clubs… ces décisions d’Idriss Diallo qui fâchent 
Publié le
Par
Adou Mel
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Réunis le mardi 20 juin 2023 à Abidjan, les membres du Comité Exécutif de la FIF ont entériné la décision de la Ligue Professionnelle de Football (LPF) qui fait de l’ASEC Mimosas l’équipe championne de Côte d’Ivoire au terme de la saison 2022-2023, après 30 journées livrées en Ligue 1 (lire la décision en fac-similé). Une décision, ajoutée à bien d’autres qui n’honorent pas le football ivoirien en un an de gestion du président Idriss Diallo

-Les raisons de l’arrêt de la Ligue 1 et la contestation dès clubs

Il n’y a plus de doute, l’ASEC Mimosas est championne de Côte d’Ivoire au terme de la saison 2022-2023 de football. Tous ceux qui ont rêvé de la seconde phase du championnat de la Ligue 1 vont déchanter. Puisque le Comité Exécutif de la FIF a entériné la décision de la Ligue Professionnelle de Football du 12 juin 2023. Cette affaire met une fois de plus à nu, les impairs des gestionnaires actuels du football local (déclassements de club, les décisions tardives…) après celle de 2022.

Pour justifier la décision de la Ligue Professionnelle de Football, le président Idriss Diallo et ses collaborateurs se sont appuyés sur un courrier de la CAF qui oblige les fédérations à lui fournir les noms de leurs représentants qualifiés pour les coupes africaines de clubs au plus tard le 30 juin 2023. Or, selon la FIF, il se pose un problème de temps (calendrier) lié à la participation de l’ASEC Mimosas à la Coupe de la Confédération. Le club jaune a atteint les demi-finales dans cette épreuve cette saison.

Cette décision n’était pas du goût des dirigeants de San Pedro Football Club. Ceux-ci n’ont pas manqué de la fustiger montrant l’incompétence et l’amateurisme de la Ligue Professionnelle de Football qui avait pourtant conçu son calendrier en fonction du calendrier de la CAF. Pour de nombreux observateurs nullement surpris par cette décision, l’attitude de la Ligue Professionnelle de Football et celle du Comité Exécutif montre bien les limites de ces deux structures occupées à autre  chose que la gestion proprement dite du football local.

La liste des bourdes prend du volume 

Ce n’est pas le premier acte posé par le président Idriss Diallo et ses collaborateurs qui sonne faux depuis qu’ils tiennent les rênes du football ivoirien. La saison dernière, avançant des arguments non convaincants et illogiques, le Comité Exécutif avait relégué deux clubs de Ligue 1 en Ligue 2 et a fait monter deux autres de Ligue 2 en Ligue 1. Sans faire jouer des matches de barrage comme prévu en début de saison avec les clubs des deux catégories. Le président de Yamoussoukro FC, Diaby Moussa et certains de ses pairs avaient fustigé cette attitude restée sans suite.

Cette saison, la fédération s’est caractérisée et distinguée dans plusieurs affaires qui ont choqué l’entendement. En plus de cette affaire de l’ASEC Mimosas, il y a eu en Division 3, le déclassement de l’Union des Clubs de Niablé au profit de Satellite FC, proche du président Idriss Diallo. Satellite FC évoluait en Division Régionale depuis des lustres. Il a été réhabilité à la faveur de l’arrivée de l’équipe actuelle. Il avait formulé une réserve contre l’Entente Sportive d’Agboville et a eu gain de cause. Ce qui lui a permis d’engranger les trois points du match  surclassant au tableau l’UC de Niablé. Le verdict est tombé à la fin de la saison, après que le bilan a été dressé le 25 mai 2023 par le président de la Ligue Amateur de football, Youssouf Diabaté au cours d’une conférence de presse.

Il y a également l’affaire Teco Football Club-ASEC Mimosas au football féminin qui continue de défrayer la chronique. Ce club de Ligue 2 a été déclassé de la première en deuxième position au profit de l’ASEC Mimosas alors qu’il avait proprement battu son adversaire. Les jeunes filles ont même reçu le trophée de champion ainsi que des médailles au cours d’une cérémonie grandiose au stade Robert Champroux en présence du président de la FIF. Des semaines plus tard, une décision de la fédération a remis en cause le titre des filles de Teco FC pour fraude. Cette décision a choqué plus d’un, obligeant le président de Teco FC à saisir le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) pour réparation. 

Incompétence et amateurisme ou actes volontaires ?

La liste est longue et ne manque pas de faire grincer les dents. Les uns et les autres ne comprennent pas que toutes les décisions rendues par la FIF le soient toujours à la fin de la saison alors que tous les bilans ont été établis. Et que toutes ces décisions soient toujours prises au profit des clubs proches du président Idriss Diallo ?

«Ce qui choque, c’est le temps mis pour annoncer les décisions. Comment peut-on rendre des décisions à la fin d’une saison alors que les ligues compétentes ont déjà établi leurs bilans ? Ça sent le complot», a dénoncé un dirigeant de club. Un membre de la FIF lui se veut modéré : «Dans le fond, les décisions ont été appliquées selon les textes mais c’est le timing de leur publication qui gène». Mais nombreux pensent que la fédération est dans un autre plan, celui de détruire certains clubs.

« Comment une Ligue Professionnelle qui établit un calendrier et qui fait des programmations ne puisse pas appliquer et suivre son calendrier au point de créer des antécédents chaque fin de saison ? », fulmine un président de club. «C’est de l’incompétence et de l’amateurisme. Par la passé, nous n’avons jamais connu ou vécu ces choses. Comment peut-on tenir des réunions sans procès-verbaux ? C’est du bricolage», a pesté un autre dirigeant de club, reconnaissant tout de même la responsabilité des dirigeants de club qui n’ont jamais exigé de procès-verbaux et qui se font prendre au piège.

Malheureusement le désordre installé depuis la fin de la saison dernière, continue de plus belle au vu et au su de tous et fait des des victimes catégorisées. Jusqu’à quand cette résilience va-t-elle tenir ? Personne ne pourra répondre à cette interrogation. Puisque les clubs eux-mêmes, vivent dans une peur bleue et ne réagissent pas de peur, selon eux, de subir la furia de la fédération. A l’analyse, les faits leur donnent raison.

Adou Mel 

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