La lutte contre les fausses informations est une question de volonté. Certains projets et initiatives ont déjà porté leurs fruits.
Les fake news représentent “une gangrène à combattre dans toute société, puisqu’ils salissent, discréditent et manipulent les populations”, a estimé le président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), Jean Claude Coulibaly. Ces propos rapportés par l’Agence ivoirienne de presse (AIP) ont été tenus lors de l’investiture du comité régional de la liberté de la presse et de la lutte contre les fake news du sud-Comoé, à Grand-Bassam le 4 mars dernier.
Le diktat des fake news doit cesser
Les objectifs du comité sont bien précis. Il s’agit de garantir la liberté de la presse auprès des autorités locales en améliorant leurs connaissances, et de mieux informer les Ivoiriens, voire les fédérer autour d’une “identité citoyenne”. Pour y parvenir, les leaders communautaires et les journalistes doivent jouer leur rôle : cela passe par le respect quotidien du Code de l’éthique et de la déontologie, mais aussi par une sensibilisation aux fake news et à leur détection. Ces influenceurs sont en effet “au premier rang de la lutte (…) dans un monde en proie au diktat des fausses informations”, a souligné, lors de la cérémonie, sa Majesté Agnès Kraidy, la représentante du ministre de la Communication, des médias et de la francophonie.
La rumeur l’emporte souvent sur le démenti
Tout le monde le sait. Les gouvernements, les organisations et les entreprises s’offrent les services d’agences pour être sur le devant de la scène. Il n’est pas rare de constater des méthodes déloyales, comme la création de faux comptes ou de fausses pages Facebook visant à modifier les mentalités, voire à discréditer des personnalités publiques, en leur attribuant des propos qu’ils n’ont jamais tenus ou qui sont sortis de leur contexte.
Les réseaux sociaux et les médias en ligne diffusent un flux continu d’informations likées, partagées et commentées en s’affranchissant de toute contrainte de temps et de frontières. Les messages de désinformation (fausse information intentionnelle) ou à l’inverse de désinformation (non intentionnelle) sont noyés dans la masse. Sur le continent africain à forte tradition orale, la rumeur trouve malheureusement plus d’oratoire que le démenti. Et le sensationnel attire plus que la recherche ou le rétablissement de la vérité.
Les Ivoiriens veulent consommer du vrai
La volonté aidant, la lutte contre les fake news s’avère efficace. Preuve en est, des médias en ligne ivoiriens se sont dotés d’un service de détection et publient des cas élucidés. La plus belle réussite revient au Réseau des professionnels de la presse en ligne de Côte d’Ivoire (REPPRELCI). Il y a plus d’un an déjà, l’association était à l’initiative d’un projet collaboratif “IvoireCheck.com”: un site de fact checking dédié à la Covid 19. Les décryptages et la vérification des informations, accompagnés de campagnes de sensibilisation, ont rassuré les Ivoiriens. Les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) parlent d’eux-mêmes: 4 millions d’entre eux ont finalement reçu une vaccination complète.
Constantine Ndoko