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    BENIN: Malaise au sein de l’opposition béninoise : Les griefs de Vodonou contre l’Un

    BENIN: Malaise au sein de l’opposition béninoise : Les griefs de Vodonou contre l’Un
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 6 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Après plus de trois ans d’absence  sur le terrain politique, en raison de son incarcération, Désiré Vodonou, ancien député à l’Assemblée nationale a retrouvé ses amis de la coalition ‘’Union fait la Nation’’. Un hommage spécial lui a été rendu. Mais selon nos informations, ses griefs contre sa famille politique demeurent. La cérémonie d’hommage s’est déroulée hier, mercredi 10 Septembre 2014, au siège de ladite alliance sis à Fifadji (Cotonou). L’ancien député a dit être de retour, mais des doutes persistent encore sur ses relations avec la coalition l’Union fait la Nation. Dans les différents discours d’hier, le flottement s’est fait remarquer. D’abord, Désiré Vodonou, lui-même, a tout dit : « A un moment donné, étant un combattant tombé en lutte, j’ai eu des doutes.

    Mais, quand je me suis rappelé des raisons qui nous avaient conduits à la création de l’Un, j’ai estimé que, s’il y a des choses à corriger, on le fera en famille politique ». Ce seul passage du discours de l’honorable explique déjà que même s’il est revenu aujourd’hui, il lui était arrivé de cracher sur sa famille politique. Et dans les propos du député Idji Kolawolé, tout était clair : « il aurait pu ne pas être là…il n’a pas renoncé à sa conviction politique malgré les pressions… ». A travers ce passage, on sent que l’Un avait vu partir un militant de taille. Bruno Amoussou, à l’occasion, est allé dans le même sens pour « inviter l’honorable Vodonou à renouveler son engagement politique ». Pourquoi cette exhortation alors qu’à aucun moment donné, l’homme n’a dit qu’il a baissé les bras ? Il est allé en prison à quelques semaines des élections législatives et s’en est sorti, il y a quelques semaines seulement. Si déjà, on l’invite à renouveler son engagement politique, c’est qu’à l’Union fait la Nation, des informations ont circulé.  Ensuite, il y a les circonstances de l’organisation de la cérémonie qui démontrent aussi le malaise. Le mardi 9 Septembre 2014, veille de l’évènement, rien n’était encore sûr. En tout cas, aux environs de 23 heures ce mardi, des sources proches de l’ancien député ont indiqué qu’il n’était informé de rien. « On l’a appelé pour demander sa disponibilité ce mercredi et il a répondu qu’il ne sera pas libre avant 16 heures », a confié un de ses proches joint au téléphone. La même source indiquait que Vodonou ne comprenait pas pourquoi une telle cérémonie pour célébrer son retour alors qu’à des moments durs de son séjour en prison, il n’a vu personne. On indique qu’il était fâché, non pas parce qu’on ne lui rendait pas visite, mais plutôt, parce qu’au moment où il fallait mobiliser des fonds pour payer sa caution, aucun membre de l’Union fait la Nation ne s’est manifesté. Désiré Vodonou a su lui-même la confirmer à travers son discours post-libération : « S’ils traitent ainsi qu’ils l’ont fait à un soldat de ma trempe tombé entre les mains de l’ennemi sur le champ de bataille, quelle leçon de militantisme donnent-ils aux jeunes ? ». Et avant que la cérémonie ne commence hier, il a fallu plusieurs heures d’attente. Mieux, a-t-on appris, cette coalition à qui l’ancien député a pourtant tout donné, n’a rien organisé de spécial pour contribuer à sa mise en liberté. En tout cas, des proches de l’amical créé en son nom ont affirmé que dans les comptes bancaires ouverts pour mobiliser les 300 millions de Fcfa de caution, aucun membre influent de l’Un n’est allé verser de l’argent. A l’époque, un bruit avait même couru, faisant état de ce qu’il voulait mettre en vente son immeuble qu’il a offert à la coalition pour pouvoir payer la caution.

    Enfin, il y a un troisième aspect qui justifie la colère de Vodonou. Le jour où il est sorti de prison, au lieu que ce soit sa famille politique qui vienne l’accueillir, ce fut plutôt les membres de l’amical créé en son nom qui étaient venus l’accompagner à domicile. Aucun membre de l’Union fait la Nation n’était venu à sa rencontre. Et dans la nuit, ils ne sont pas allés lui rendre visite. Si les relations demeurent vraiment solides, on aurait au moins une délégation de cette alliance cette nuit du 18 août 2014 à 22heures. Au lieu d’être les acteurs principaux de cette mise en liberté, les membres de l’Union fait la Nation sont restés à l’arrière-plan de la lutte qui a conduit à sa sortie. Autant d’éléments qui expliquent le malaise. Il reste à savoir si la cérémonie d’hier est venue conjuguer tout au passé pour que la vie politique avec cette coalition reprenne très prochainement. Et là, encore, le doute persiste. A ce jour, Vodonou n’a pas encore recouvré sa qualité de citoyen éligible et électeur en République du Bénin. Pendant qu’il était en prison, l’Un n’a rien fait pour son rétablissement. Il est sorti, bientôt un mois et rien encore. Peut-être que cela viendra. Les regards seront braqués vers l’Un pour voir si ses députés vont travailler dans ce sens pour que la justice permette à la Cour Constitutionnelle de corriger sa décision.

     

    Un retour célébré quand même

     

    « Au nom de l’ensemble des militants et leaders de la coalition ‘’Union fait la Nation’’ (Un), je voudrais te souhaiter la plus cordiale bienvenue parmi les tiens ». C’est par cette phrase que l’honorable Antoine Idji Kolawolé, vice-président de l’Un a salué hier, le retour de Désiré Vodonou. « C’est un évènement heureux qui nous réunit ici, ce soir, parce que nous retrouvons parmi nous un militant fidèle. C’est une joie particulière pour nous ce soir », a-t-il ajouté. Pour lui, on en a fait un évènement parce qu’après des années de détention, Vodonou aurait pu renoncer à sa famille politique. Sa souffrance, a-t-il poursuivi, a été celle de quelqu’un qui est « garçon ». Bruno Amoussou, président de cette coalition de l’opposition, a invité l’ancien député à renouveler son engagement politique. « Nous célébrons la justice et l’Etat de droit. Nous dénonçons l’arbitraire et l’abus de pouvoir. Tous ceux qui ne veulent pas suivre les principes élémentaires de la vie…finiront par s’engouffrer dans un tunnel sans fin. Ce qui est arrivé à notre camarade, c’est la négation de la justice et de l’Etat de droit. Mais pour célébrer cette victoire, il faut un combat », a déclaré le président de l’Un. 

    L’heureux du jour a saisi, une fois encore, l’occasion pour remercier tous ceux qui l’ont soutenu et qui continuent de le soutenir dans cette situation qu’il a considérée comme une épreuve. « L’Union fait la Nation est ma famille. Je suis revenu parce que je la considère comme ma chose ». Ce sont là, quelques phrases prononcées, hier, par l’ancien député qui annonçait son retour dans sa famille.

     

    Source: http://actubenin.com

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