La préfecture de Mali, frontalière au Sénégal voisin connaît depuis vendredi une révolte populaire sans précédent. Plusieurs blessés par balle, des boutiques et magasins pillés, leurs contenus emportés, des véhicules endommagés et des motos incendiées, ce sont les images que présente Mali, située au Nord de Conakry la capitale.
Selon nos informations, la colère populaire a été provoquée par la bastonnade d’un chauffeur de camion par des agents armés, sur instruction du commandant militaire de Mali, le Colonel Issa Camara.
Depuis, des coups de feu retentissent dans cette ville de 246 000 habitants. Jusqu’à 13 heure ce samedi, malgré l’intervention du gouverneur de la région, la situation reste incontrôlée. Suite à l'”excès de zèle” du Colonel Camara, les citoyens crient leur ras-le-bol, et exigent son départ sans “conditions” et “sans délai”. En colère, ils exigent “tous” le départ du Colonel Issa.
Suite aux pillages des boutiques, des casses des voitures et l’incendie de plusieurs motos, plus des nombreux blessés, la population qui fait le tour de la ville scande des slogans hostiles au Colonel Camara: “Issa Voleur, Issa pilleur, Issa va-t-en”.
Voulant se déplacer pour voir les blessés à l’hôpital, ce samedi matin , le Gouverneur Sadou Kéita, le Préfet et d’autres autorités ont été empêchés par une foule en colère. ” Son départ est non négociable “, a affirmé à Afrikipresse, Mamadou Alpha Diallo, citoyen.
Ils ont érigé des barricades empêchant Sadou Kéita de quitter Mali sans le départ du Colonel Issa. “Ici, au carrefour Zaïter, tout le monde est mobilisé. Le Gouverneur, le Préfet, et d’autres officiers sont encerclés par la foule. On leur a obligé de laisser leur véhicule. Tout le monde marche. On ne veut pas que M. Kéita et sa délégation partent sans résoudre le problème”, a expliqué notre source.
Pendant qu’Afrikipresse échange avec M. Diallo, un coup de feu retenti. C’est la panique! “Eh, eh, ils veulent nous tuer”, entend-on au téléphone. C’est ainsi qu’on a perdu notre contacte qui reste pour l’heure -11h50- injoignable.
Un autre citoyen joint à 11h 55 mn, affirme qu’il a vu trois personnes blessées par balle. La tension reste toujours vive, dit-il. ” Ça s’aggrave vraiment les militaires ont cassé plusieurs grandes boutiques. Ils ont tiré sur plusieurs personnes. Actuellement, ils entourent la ville et ça tire de tous les côtés. Vous entendez les tirs ?”, questionne Souleymane.
Contacté à 12h 22mn, le Gouverneur Kéita affirme qu’il ne “dira rien” de ce qui se “passe avant la fin de la crise”.
“Pour cette crise, avant le dénouement, je ne peux rien dire. Ce n’est pas stratégique. Vous parler, c’est faire prendre d’autres contours encore. Il vaut mieux gérer calmement, finir avec la crise et dire ce qui s’est passé”, a-t-il répondu à Afrikipresse.
À la question de savoir quel message a-t-il à véhiculer à la population de Mali, M. Kéita répond: “je ne donne aucun message. On est en train de travailler. Notre souhait à tous, c’est d’avoir la paix d’abord. La situation telle qu’elle se présente maintenant, ce n’est pas la peine de faire des commentaires. Mon cher journaliste, je ne dirai rien. À la fin de la crise, je vous parlerai”, a promis Sadou Kéita.
De son côté, le Préfet de Mali, Harouna Souaré, vraisemblablement occupé, ne prend toujours pas pas son téléphone.
Nos tentatives de joindre un membre du gouvernement sont restées vaines.
Aliou BM Diallo
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