Les récents événements survenus sur le campus de la plus grande université ivoirienne située à Abidjan continuent de susciter des réactions.
Après la réaction du gouvernement au terme du conseil des ministres du mercredi 20 avril 2016, indiquant par la voix de son porte-parole Bruno Nabagné Koné qu’il n’y avait pas eu de «cas de viold’étudiantes au cours des récentes violences survenues à l’université Félix Houphouët-Boigny(FHB) de Cocody», l’Ong ‘’Besoin d’Agir’’ a réagi.
«En effet, dans la nuit du 13 au 14 avril dernier, le campus de l’université Felix Houphouët-Boigny a enregistré une intervention des forces de l’ordre. À cette occasion plusieurs violations graves des droits de l’homme ont été constatées. Bastonnades et autres traitements dégradants ont été infligés aux étudiants par des éléments de la police nationale. Parmi ces graves violations des droits de l’homme, il a aussi été fait cas de violences sexuelles commises sur plusieurs étudiantes. Face aux dénonciations de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), de différentes Ong dont Besoin d’Agir, et de la presse nationale, le gouvernement s’est aussitôt empressé de nier les faits. Sans un début d’enquêtes. Notamment concernant les violences sexuelles commises par des éléments de la police sur des étudiantes. En effet le gouvernement, par la voix de son porte-parole et de la ministre en charge des questions féminines, a apporté un démenti à ces évènements. Niant ainsi aux victimes et à leurs familles par cet acte irresponsable, leurs souffrances, les traumatismes, leur droit à l’humanité et à la justice. Cependant, la réalité des faits et les éléments dont nous disposons ne disent pas autre chose. Il y’a bel bien eu, dans la nuit du 13 au 14 Avril, des viols commis sur plusieurs étudiantes dont quatre d’entre elle ont décidé de ne pas se taire malgré les multiples pressions qu’elles subissent », a déclaré face à la presse nationale et internationale, Christiane Djahuié, la présidente de ladite structure.
Après avoir dénoncé «avec la dernière énergie les agissements barbares dont se rendent coupables des éléments dans des forces de l’ordre dans l’exercice de leurs fonctions », elle a souhaité la mise en place d’une commission indépendante d’enquêtes à l’effet de faire toute la lumière sur cette affaire.
Dans cette optique cette Ong dit avoir saisi d’une plainte, le 25 avril dernier, le procureur de la république, près le tribunal de 1ere instanced’Abidjan Plateau. Elle a interpellé le chef de l’Etat ivoirien et son gouvernement sur «les graves atteintes portées aux droits de l’homme et du citoyen en Côte d’ivoire devenues le quotidien des populations ». Avec à ses côtés Daleba Nahounou, le président de la Coalition des indignés de Côte d’Ivoire, la présidente de l’Ong Bésoin d’Agir a reçu le soutien de Assi Fulgence Assi dit AFA, le secrétaire général de la Fesci qui est arrivé peu après sur le lieu de la conférence.
Claude DASSE