Vice-président du Fpi, le parti au pouvoir en Côte d’Ivoire de 2000 à 2010, aujourd’hui dans l’opposition et dirigé par Pascal Affi Nguessan, Kouakou Krah se prononce sur des sujets liés à l’actualité en France et à la perception de la France.
Selon Kouakou Krah, il n’existe pas de sentiments anti-français en Afrique. Il juge que le Rassemblement national peut gagner les législatives du 30 juin 2024, mais estime que cela ne va régler les problèmes de la France. Enfin, il estime que les Africains et les ivoiriens n’ont aucun intérêt à rire des difficultés du chef de l’État français.
La majorité pour le Rassemblement national de Marine Le Pen, lors des élections européennes est le signe d’un malaise social en France, de l’épuisement d’un système voire d’un règne, aussi un appel au changement. Il reconnaît que l’extrême droite peut gagner des élections en France si le système reste le même. « Mais sa victoire ne réglera pas les problèmes de la France. La solution c’est de créer un nouveau contrat social », fait savoir l’homme politique.
En même temps , il reconnaît que cela fait « parce qu’on ne règle pas les problèmes avec les extrêmes », et parce selon lui , la France a besoin d’une classe de leaders modérés. Pour lui, les systèmes de gouvernement en Europe et aux USA sont épuisés. « Il faut s’adapter au nouveau contexte mondial qui s’appuie sur les vraies valeurs universelles », préconise Kouakou Krah.

Sur la question de la propagande contre la France dans ses relations avec les pays africains, il note que c’est l’effet de la concurrence acharnée entre les pays , c’est l’effet de l’inter action de la domination des uns par les autres, de la compétition géopolitique ou géostratégique par l’influence.
Pour lui, c’est aussi de la communication au service de la conquête ou de la reconquête des espaces.
Pas de sentiment anti français « Pour ma part, il y’ a plutôt un sentiment de plus d’indépendance, d’auto-détermination pour les pays africains. C’est la suite des indépendances de 1960. Il n’y a pas de sentiments anti-français. C’est une lutte d’amélioration des relations entre les États ».
À cette question : ” Des populations africaines semblent applaudir les difficultés de Macron. S’il y’a une cohabitation avec l’extrême droite , avec le RN majoritaire au parlement , que peut gagner l’Afrique ?”, le vice président du Fpi répond : « Se moquer du président Macron n’est pas la solution. Il faut plutôt aider la France à trouver une voie de sortie pour la France en tenant compte des aspirations de son peuple et de ses partenaires traditionnels ».
Concernant l’avenir des relations entre l’Afrique et la France en cas de victoire du Rassemblement national en France, l’homme politique ivoirien indique que quelle que soit l’issue des élections c’est la France d’abord , puis les autres après. Il constate que l’a hérité de la démocratie qui est un modèle universel de gouvernance.
À ce titre, il croit qu’avec la France ou sans la France, les Africains doivent être capables de s’approprier ce système qui est adapté à la structure multi- ethnique et culturel de nos pays. « Les régimes autoritaires sont conjoncturels . Ils sont à la recherche de voie démocratique », conclut il, dans L’intelligent d’Abidjan du vendredi 28 juin 2024.