Le Conseil du Café-cacao ivoirien et celui du Ghana Cocoa Board ont signé, jeudi 13 avril 2016, un accord de coopération pour une meilleure régulation de la production et de la commercialisation de cette culture dont ils sont les deux premiers producteurs au monde (60 % de la production mondiale à eux deux). Au terme de la signature de l’accord avec son homologue de Côte d’Ivoire, Manssandjé Touré-Litsé (Directrice du Conseil Café-cacao), Joseph Boahen Aidoo (Directeur de la filière cacao du Ghana) a donné ses impressions.
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Quel est la place du cacao dans l’économie ghanéenne ?
Le Cacao joue un rôle très important dans l’économie de mon pays le Ghana. Le Cacao, c’est 25 % des exportations du Ghana et 8,2 % du Produit Intérieur Brute (PIB). C’est donc une importance prédominante que cette récolte joue dans notre économie comme c’est le cas chez vous en Côte d’ivoire. Du coup, les difficultés que connaît la commercialisation du cacao sur le marché international aujourd’hui, sont devenues une source d’inquiétude pour le Ghana. C’est ainsi qu’à la faveur des rencontres entre nos deux Présidents, leurs Excellences Nana Akufo-Addo et Alassane Ouattara, instruction nous a été donnée de venir rencontrer le Conseil du Café-cacao en Côte d’Ivoire, en vue de procéder à l’élaboration d’un accord bilatéral, sur les pistes concernant les perspectives d’avenir.
Quelles sont justement ces pistes?
Cela concerne nos politiques commerciales en matière de cacao. C’est ce à quoi nous nous sommes attelés pendant les deux jours de travaux. Je voudrais que tout le monde retienne que nous ne sommes qu’au stade embryonnaire de nos relations en la matière. Pour nous, ce n’est qu’une prise de contact. À la lumière de l’engagement de nos deux présidents, et de l’appui politique dont nous bénéficions, nous sommes résolus à bénéficier d’une meilleure commercialisation de nos deux cultures de rente que sont le café-cacao. Nous avons pu dégager cet accord que nous avons signé. Cela constitue une première étape. Et cela constitue une première étape des consultations que nous allons mener. Ceci, en vue de prendre quelques mesures en la matière. Le Ghana et la Côte d’Ivoire sont déterminés à le faire. Nous voulons ainsi matérialiser les vœux de nos deux Chefs d’États. Nous pouvons assurer à la Côte d’Ivoire que ses chiffres vont connaître un hausse.
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Comment comptez-vous lutter contre la contrebande du cacao entre nos deux pays ?
La problématique que vous venez de soulever fait partie des sujets que nous avons abordés avec la Directrice du Conseil Café Cacao, lors de ces deux jours de travaux. Il nous faudra travailler d’avantage et d’arrache-pied pour éradiquer ce phénomène qui fausse énormément nos chiffres. Lorsque les prix sont bas au Ghana, ces contrebandiers viennent en Côte d’Ivoire avec notre cacao, et quand c’est l’inverse, ils prennent le cacao ivoirien pour passer la frontière. Comme je le disais tantôt, nous avons le soutien de nos Chefs d’États . Il va s’en dire que nous aurons les moyens pour aller contre ces tueurs d’économie. Pour l’heure, nous sommes encore au stade embryonnaire de notre coopération. Nous allons dans un premier temps, nous atteler à résoudre les questions d’ordre techniques. C’est ce qui nous permettra de lutter efficacement contre cette contrebande, mais également le travail des enfants qu’il ne faut pas oublier.
Jean-H Koffo