À deux jours de la fête du ramadan, clients et couturiers se bousculent devant les ateliers à Conakry. Si certains couturiers ont pris les dispositions pour éviter des disputes avec les clients, chez d’autres ce n’est pas le cas. Le temps presse et nerfs s’échauffent.
Moussa Souaré, Maître tailleur explique que tout se passe bien dans son atelier de couture. À l’en croire, quand les clients envoient leurs tenues chez lui, c’est cousu à temps. « On coupe directement les pagnes et on donne rendez-vous avant le jour de la fête. On s’est planifié pour éviter des problèmes avec les clients avant la fête », précise t-il .
Pour éviter d’avoir des démêlés avec ses clients, Souaré dit avoir arrêté de prendre les tenues depuis le début du mois de juillet : « On est débordé avec ce que nous avons. Pour éviter des faux rendez-vous , nous avons arrêté de prendre les habits ».
Daouda Sylla, couturier dans un autre atelier, fait déjà face à des difficultés avec les clients. Pour lui, on ne peut pas travailler dans un atelier de couture et dire qu’on n’a pas de problèmes : « On ne peut pas connaître le goût de tout le monde. Mais comme c’est le métier, dit-il, on arrive toujours à s’en sortir ».
Souaré, Couturier
Si des maîtres tailleurs restent confrontés à difficultés ou débordés par la clientèle, chez Algasimou Bah, un autre tailleur à Conakry, ce n’est pas le cas. Il parle de la rareté des clients et de manque d’argent.
« Nous sommes là, mais le travail cette année ce n’est pas comme dans les années précédentes parce que nous n’avons pas eu des clients en grand nombre. Avec ce que nous avons, on se débrouille petit à petit. La majorité se plaint qu’il n’y a pas d’argent. D’habitude les gens venaient coudre pour eux et pour les membres de leur famille, mais cette fois-ci c’est difficile pour tout le monde », a-t-il expliqué.
Dans un autre atelier de couture, Afrikipresse a trouvé une cliente venue récupérer sa tenue de fête qu’elle aurait déposée avant le début de ramadan. Elle trouve que son tailleur n’a pas encore commencé. Visiblement fâchée, elle fait des reproches au coupeur qui lui donne des rendez-vous manqués.
« Chaque fois que je viens, on me donne un faux rendez-vous. Aujourd’hui, même si je vais passer toute la journée ici, je vais attendre, parce que je ne bouge pas sans mes habits. Tous les jours je paye le transport pour venir ici, et ce n’est toujours pas fini.» , se plaint-elle.
Entre le temps de la fête qui s’annonce à grands pas et les clients qui s’impatientent, les couturiers ne savent plus où mettre l’aiguille.
Aliou BM Diallo, à Conakry