Le plan Marshall au sortir de la deuxième guerre mondiale avait consisté à apporter une aide financière massive à l’Europe pour l’aider dans sa reconstruction. Alors que le Président français a laissé entendre que la solution aux problèmes de l’Afrique, n’est pas seulement dans l’aide financière , ou dans un plan Marshall, la déclaration finale du sommet du G20 offre à boire et à manger : une sorte de oui mais…., qui met en avant les réformes aux côtés de l’aide financière et matérielle, dont les montants n’ont pas été précisés .
Le G20 n’ose pas prononcer ni endosser la dénomination de Plan Marshall, sans doute parce qu’il rechigne à promouvoir la gratuité et les dons par rapport aux exigences de la loi du marché, mais il admet sa responsabilité pour ” un partenariat Afrique “, et met en avant le réformes à mener. Une sorte de mini-plan Marshall, qui montre que le débat n’est pas clôt.
Assumer la responsabilité « Partenariat Afrique »
1. Nous lançons le partenariat Afrique G20 en reconnaissance des opportunités et des défis dans les pays africains ainsi que des objectifs de l’Agenda 2030. Nos efforts conjoints favoriseront une croissance et un développement économiques durables et inclusifs, en réponse aux besoins et aux aspirations des pays africains, contribuant à créer un emploi décent, en particulier pour les femmes et les jeunes, contribuant ainsi à lutter contre la pauvreté et les inégalités en tant que causes profondes de la migration.Le Partenariat comprend des initiatives connexes, telles que l’engagement dans un plan d’action sur l’autonomisation des femmes et filles par inclusion numérique # eSkills4Girls, l’initiative pour l’emploi des jeunes ruraux, les énergies africaines renouvelables et facilite les investissements compacts, comme indiqué dans l’annexe
2. Nous nous félicitons des résultats de la Conférence du Partenariat pour l’Afrique du G20 à Berlin, qui a souligné la nécessité de prendre des mesures conjointes pour améliorer l’infrastructure durable, améliorer les cadres d’investissement et soutenir l’éducation et le renforcement des capacités.Les priorités individuelles pour les «Comptes d’investissement» ont été avancées par la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie, le Ghana, le Maroc, le Rwanda, le Sénégal et la Tunisie. Dirigés par les pays africains respectifs, la Banque africaine de développement, le FMI et le GBM ainsi que le G20 et d’autres partenaires, ces Compacts visent à mobiliser l’investissement privé et à promouvoir une utilisation efficace du financement public. Nous sommes prêts à aider les pays africains intéressés et à inviter d’autres partenaires à se joindre à l’initiative. Nous soutenons les objectifs du Partenariat grâce à des initiatives complémentaires et encourageons le secteur privé à saisir les opportunités économiques africaines pour soutenir la croissance durable et la création d’emplois.Sur la base d’un partenariat égal, nous nous félicitons vivement de l’appartenance à l’Afrique et nous engageons à aligner nos mesures conjointes sur les stratégies régionales et les priorités, en particulier l’Agenda 2063 de l’Union africaine et son Programme pour le développement de l’infrastructure en Afrique (PIDA). L’Union africaine et son agence spécialisée, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), sont des partenaires importants dans sa mise en œuvre et son suivi.
Renforcement de la coordination et de la coopération en matière de déplacement et de migration
1. Nous soutenons les pays qui choisissent de développer des voies de migration, soulignons l’importance d’une intégration déterminée au niveau national et approuvons les pratiques de politique du G20 pour une intégration équitable et efficace du marché du travail des migrants réguliers et des réfugiés reconnus.
2. Nous mettons l’accent sur le droit souverain des États de gérer et de contrôler leurs frontières et, à cet égard, d’établir des politiques dans leurs propres intérêts nationaux et la sécurité nationale, ainsi que l’importance que le rapatriement et la réinsertion des migrants qui ne sont pas éligibles pour être sûrs et humains.
3. Nous nous engageons à lutter contre la traite des migrants et la traite des êtres humains et nous sommes déterminés à agir contre les contrebandiers et les trafiquants.
4. Nous cherchons à résoudre les causes profondes du déplacement. Nous appelons à des efforts globaux concertés et à des actions coordonnées et partagées, en particulier en ce qui concerne les pays et les communautés soumises à une forte pression sociale, politique et financière, et à combiner à la fois une approche d’urgence et à long terme. À cette fin, nous reconnaissons l’importance d’établir des partenariats avec les pays d’origine et de transit. Nous allons promouvoir un développement économique durable dans ces pays. Nous nous engageons à répondre aux besoins distincts des réfugiés et des migrants, en particulier à proximité de leur région d’origine et, le cas échéant, pour leur permettre de rentrer chez eux en toute sécurité. Dans le même temps, nous mettons l’accent sur les groupes vulnérables, y compris les femmes à risque et les enfants, en particulier ceux qui ne sont pas accompagnés, et à protéger les droits de l’homme de toutes les personnes indépendamment de leur statut.
5. Nous appelons à améliorer la gouvernance des migrations et à fournir des réponses globales aux déplacements et à reconnaître la nécessité de développer des outils et des structures institutionnelles en conséquence.Par conséquent, nous attendons avec impatience les résultats du processus des Nations Unies en matière de compromis mondiaux sur les réfugiés et pour la migration sûre, ordonnée et régulière, tous deux envisagés pour être adoptés en 2018.
6. Nous soulignons la nécessité de surveiller les déplacements et les migrations à l’échelle mondiale, ainsi que ses conséquences économiques. À cette fin, nous demandons à l’OCDE, en coopération avec l’OIT, l’OIM et le HCR, de nous mettre à jour annuellement sur les tendances et les défis politiques.
Combattre la corruption
1. Nous restons déterminés à lutter contre la corruption, notamment par une coopération internationale pratique et une assistance technique, et continuerons à mettre pleinement en œuvre le plan d’action anti-corruption 2017-18 du G20.
2. Nous approuvons quatre ensembles de principes de haut niveau visant à favoriser l’intégrité dans le secteur public et privé. En approuvant les Principes de haut niveau sur la responsabilité des personnes morales, nous nous engageons à ce que non seulement les auteurs individuels, mais aussi les entreprises bénéficiant de la corruption, soient responsables.
3. Nous nous engageons à organiser nos administrations publiques pour être plus résilientes contre la corruption.
4. Nous allons intensifier notre lutte contre la corruption liée au commerce illégal des produits de la faune et de la faune sauvage.Le trafic de la faune constitue une menace pour la biodiversité, le développement économique et, entre autres, la santé et la sécurité de la planète et est facilité par des niveaux élevés de corruption que le G20 ne tolère pas.
5. Nous approuvons également les Principes de haut niveau sur la lutte contre la corruption dans les douanes et publions un guide sur la demande de coopération internationale dans les procédures civiles et administratives.
6. Nous continuerons notre travail pour aborder l’intégrité dans les sports et exhortons les organisations sportives internationales à intensifier leur lutte contre la corruption en atteignant les normes les plus élevées en matière d’intégrité mondiale et de lutte contre la corruption. À cet égard, nous nous efforçons d’avoir une compréhension commune des risques de corruption dans les soumissions pour organiser des événements sportifs majeurs.
7. Nous nous engageons également à lutter contre la corruption dans les contrats, y compris dans le secteur des ressources naturelles.
8. Nous appelons à la ratification et à la mise en œuvre par tous les membres du G20 de la Convention des Nations Unies contre la corruption et à une forte participation à son processus de révision.
9. Nous remercions l’Allemagne d’avoir accueilli un sommet de Hambourg réussi et sa contribution au processus du G20 et nous nous réjouissons de nous retrouver en Argentine en 2018, au Japon en 2019 et en Arabie Saoudite en 2020″
De son côté, le gouvernement français fera en conseil des ministres du mercredi 12 juillet 2017, le bilan du G20 et de ses suites, selon le communiqué ci-dessous : « Pour le conseil des ministres du mercredi 12 juillet 2017, le président de la république a arrêté l’ordre du jour suivant : Communication du Premier Ministre, du ministre d’Etat, ministre de l’intérieur, du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères : Plan d’action pour garantir le droit d’asile et mieux maitriser les flux migratoires (…) Communication du ministre des finances : Les suites du G20 ».
Suite à la question d’Afrikipresse sur l’appui du G20 au développement de l’Afrique, le président français Emmanuel Macron avait annoncé le 8 juillet dernier à Hambourg y revenir plus en détail ce mercredi lors du conseil des ministres.
Philippe Kouhon