Né en 1965, le Dr Ataoulaye SALL, Directeur Général de l’hôpital régional de Labé s’essaie dans la littérature. Son essai n’est pas anodin. « Ombres et lumières sur la santé en Guinée : sous les feux d’Ebola », c’est l’intitulé de son ouvrage de 232 pages. Ce livre de témoignages, relate le vécu de l’hôpital guinéen et ses jeux d’acteurs dans la lutte contre le virus mortel.
« L’épidémie d’Ebola déclarée en mars 2014, a mis à rude épreuve la résilience du système de santé guinéen. Comme dans un cercle vicieux, l’apparition du virus a fragilisé encore davantage un système de santé déjà en crise. Ce livre constitue un apport remarquable dans la compréhension des causes du mal et des solutions à y apporter. Il est dédié au courageux personnel de santé guinéen et aux disparus », lit-on sur la préface. Vu le nombre de vies perdues, nonobstant les efforts « inlassables de tous », l’auteur trouve qu’il est ”impossible” de passer sous silence cette ”triste réalité”.
Aux premières loges, en tant qu’acteur du système, le narrateur, plonge le lecteur dans les réalités occasionnées par l’avènement de la ”plus terrible épidémie d’Ebola”.
Le Dr Sall relate les préoccupations des soignants, des communautés rurales, souvent sur fond d’incompréhension et de tensions sociopolitiques, qui sont sources de méfiance et parfois de réticence des populations.
La continuité du service public étant la règle, l’hôpital tente d’y faire face et d’organiser la riposte avec ses moyens précaires, tout en assurant les soins quotidiens sous la menace de l’imprévisible.
« Au total et tout compte fait, la lecture à laquelle est convié le lecteur est celle d’un message d’espoir », assure le médecin.
Malgré les multiples problèmes liés à la prévention, la gestion, tout le monde sortira grandit. «Désormais il y a un avant et un après Ebola. Tout le monde a pris conscience de bien de ces choses. Je crois que rien ne sera plus comme avant », déclare Mme Nyara, une rescapée d’Ebola, personnage central du livre.
L’espoir est permis, assure le Dr puisque, tant le système de santé est redevenu ce qu’il n’aurait jamais cessé d’être, donc le socle du développement humain.
Cette réparation morale, dit-il, on la doit aux populations guinéennes mais aussi et surtout au personnel de santé qui, peu préparé et peu outillé pour faire face à une épidémie virale d’une telle envergure, en payera un lourd tribu.
C’est à ses nombreux confrères qu’il a connus, côtoyés, avec lesquels il a partagé joie et peine, que l’auteur, Dr Ataoulaye Sall, dédie l’ouvrage édité par la Maison d’édition L’Harmattan de Paris.
Aliou BM Diallo