Mardi 30 mai 2017, via son compte Twitter, le ministre Bruno Koné, porte-parole du gouvernement a annoncé la suspension des débats en plénière à l’Assemblée nationale des lois portant régime juridique de la presse et de la communication audiovisuel. Des réactions n’ont pas tardé, dont celle du député Kébé Mahamadou.
« Le gouvernement à l’écoute des populations l, décide de se donner un peu plus de temps pour l’adoption des textes de loi sur la presse et l’audiovisuel. Cela laissera le temps au gouvernement d’entendre et d’analyser les critiques et de faire la pédagogie nécessaire pour ce type de texte », a écrit Bruno Koné, ministre de la communication et de l’économie numérique, porte-parole du gouvernement sur son compte Twitter, au sujet d’un examen qui était prévu demain mercredi 31 mai 2017.
L’honorable Kébé Mahamadou, député élu de la circonscription de Dakpadou et Sago, commune et sous-préfecture, joint par Afrikipresse a dit qu’il s’agit d’une décision « salutaire ».
« Je me réjouis avec les journalistes du report de la plénière des lois portant code de la presse écrite et de la communication audiovisuelle que nous devrions voter ce mercredi. J’espère que le gouvernement mettra à profit ce temps pour améliorer son texte en garantissant au mieux la liberté de la presse. Je crois que l’adoption de ces deux lois aurait posé plus de problèmes qu’on voulait en résoudre. Vous savez, à la fois, le gouvernement et l’Assemblée nationale doivent travailler au renforcement de la cohésion sociale et de l’épanouissement de tous. Or, il est clair qu’on ne peut pas faire le bonheur de quelqu’un contre son gré. Les journalistes se sont largement prononcés sur ces deux lois. Nous avons essayé, à notre niveau, de faire le tour des organisations de la presse, de la société civile et des populations. Il ressort clairement que personne ne veut voir les journalistes muselés. C’est par eux généralement qu’on mesure les progrès dans un pays. Qu’ils disent du bien de vous ou pas, au moins, à travers leurs écrits, vous pouvez vous faire une opinion des situations. En plus, lorsque personnellement j’ai parcouru les deux lois, je crois qu’il y’a des choses à rectifier ou à éclairer. L’article 90 qui a fait le buzz, pour moi, n’est que l’arbre qui cache la forêt. Vous avez par exemple la question que nous ont posée certains directeurs de publication sur la responsabilité pénale. La loi désigne le DP comme le responsable du contenu du journal, ce qui n’est pas faux, mais de là, à le rendre coupable de tous les articles écrits par les journalistes de sorte que c’est lui qu’on envoie en prison, s’il y a lieu, je trouve qu’on peut trouver une formule qui mettent l’auteur de son article, à savoir le journaliste, face à ses responsabilités. Vous avez aussi la question de la Convention collective qui permet un bon traitement des journalistes dans les rédactions qui n’est certes pas prise en compte. La nouvelle loi ne fait pas obligation aux patrons des entreprises de presse de respecter cette clause dans les contrats avec les journalistes. Un autre problème reste celui des réseaux sociaux qui sont presqu’incontrôlables. Comment on interpelle un internaute qui publie une fausse information ? Autant de question qu’il faut bien résoudre pour parfaire ces textes. Notre pays est aux portes des nations émergentes. Et je crois que l’émergence ne pourra se faire sans une presse vraiment libre », a expliqué le parlementaire.
Chris Monsékéla