Un député de l’opposition guinéenne a passé hier sa première nuit dans la maison d’arrêt à Conakry. Ousmane Gaoul Diallo, élu du parti de l’union des forces démocratiques de Guinée-UFDG , est accusé des coups et blessures sur un opérateur économique.
Lundi, après avoir été entendu sur PV au PM3 de la commune de Matam à Conakry, le député a été conduit par un contingent de policiers et gendarme à la Maison d’arrêt.
L’un de ses avocats, Me Salifou Béavogui, joint par Afrikipresse, a dénoncé une violation des droits de son client interpellé pour un cas de flagrant délit, alors qu’on est à plus de dix jours des faits qui lui sont reprochés. Pour lui, « ce n’est ni plus ni moins qu’une justice politisée. »
Le parquet, qui estime que c’est un citoyen guinéen qui a porté plainte contre le député, n’entend pas les choses de cette oreille, et parle plutôt de flagrant délit.
Me Béavogui a rappelé que le législateur guinéen, à travers les dispositions de l’article 65 alinéa 3 de notre constitution, indique : « … Aucun député ne peut, hors session, être arrêté ou détenu qu’avec l’autorisation du bureau de l’Assemblée nationale, sauf le cas de flagrant délit, de poursuites autorisées par l’Assemblée nationale ou de condamnation définitive.»
D’après l’avocat, pour poursuivre le député, il faut une autorisation expresse et légale du bureau de l’Assemblée nationale. « Mais si de l’autre côté cela n’est pas compris et n’est pas accepté ….. , nous allons les suivre sur leur terrain et devant la juridiction des jugements. (…) Nous aviserons ».
Et le défenseur d’Ousmane Gaoual Diallo d’ajouter : « devant le tribunal, nous avons les moyens que je ne veux pas exposer à la place publique. Mais ce que je sais, il est innocent. … ce qui me choque dans cette affaire, c’est qu’un député soit dans ces conditions avant que son immunité ne soit levée. C’est là où le bat blesse ».
Aliou BM Diallo, à Conakry