Une profonde crise secoue depuis quelques années déjà, la plus ancienne centrale syndicale des travailleurs de Côte d’Ivoire : l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire (Ugtci).
La crise s’est invitée sur le terrain juridique, et oppose Vléi Suzanne, ex membre du comité exécutif de ladite structure à Ebagnerin Joseph Léon, Secrétaire général de l’Ugtci.
La justice ivoirienne qui s’est définitivement prononcée semble avoir tranché en faveur de celle que l’on a baptisé ‘’la dame de fer de l’Ugtci’’, si l’on en croit l’attestation du jugement signée de Bassy Koffi Rose, secrétaire de chambre à la Cour suprême, chambre judiciaire: «atteste par la présente, qu’à l’audience de la première formation civile a du 4 mai 2016, l’affaire N°2015-225 CIV, l’Union générale des travailleurs de Côte d’Ivoire dite Ugtci et Ebagnerin Joseph contre Mme Vléi née Dazaon Suzanne a fait l’objet d’une décision de rejet N°367/16 dont le dispositif est ainsi libellé par ces motifs: rejette le pourvoi formé par l’Ugtci et Ebagnerin Joseph, contre l’arrêt N°253 en date du 24 avril 2015, de la cour d’appel d’Abidjan (…)».
Le Sg de l’Ugtci Ebagnerin Joseph Léon reste introuvable, pour l’application de cette décision de justice !
Mais que lui est-il exactement reproché ? Albert Vouandé Gué, Sg du Synapecoci affilié à l’Ugtci et à l’Isp: «Selon nos textes, si nous voulions organiser un congrès, il faut d’abord convoquer le conseil syndical, le comité directeur et le comité exécutif. Les convocations doivent donc partir au moins trois mois avant le congrès. Ce qui n’a pas été fait(…) Et ce qu’on lui reproche fondamentalement, savez-vous qu’il était le président du comité d’organisation du 8ème congrès ?Et contre toute attente, à moins de deux semaines du congrès, il démissionne de ce poste et se déclare candidat. Hors, c’est lui qui sait qui est invité et qui ne l’est pas. Mme Vléi était candidate et la candidature selon nos textes, peut être déposée le jour du congrès, pas forcément avant. Ça aussi c’est important à révéler».
Pour Vléi Suzanne à l’origine de la plainte, les choses sont bien claires: il faut qu’Ebagnerin et son équipe partent pour faire place à un congrès dont les travaux déboucheront sur la mise en place d’une nouvelle équipe dirigeante.
«Ce qui ce passe c’est que depuis 2012, nous sommes au tribunal, j’ai gagné en première instance en 2014 et Ebagnerin et son groupe sont allés en appel. Là-bas, j’ai encore gagné. Tout comme à la cour suprême. Car, depuis le 4 mai 2016, la cour suprême a donné le verdict. Il a été débouté. Selon nos textes qui ont été confirmés par la justice, il n’est pas actuellement SG de l’Ugtci. Son congrès est supposé n’avoir jamais existé. Donc tous les actes qu’il a posés sont nuls et de nul effet. Ce qui signifie qu’on revient à la case de départ où le secrétaire général (Adé-Mensah François) sortant va reprendre les rênes et organiser un vrai congrès. Car, c’est lui qui était là lorsque Ebagnerin a fait son ‘’coup d’Etat’’. Les travaux de son congrès sont nuls et de nul effet ainsi que les actes qu’il a posés tels que ses nominations etc. Ebagnerin doit quitter la bourse du Travail. Il a fui depuis 4 ans. Il faut aller faire l’état des lieux et l’audit de sa gestion », a-t-elle déclaré.
Afrikipresse a tenté en vain de joindre Ebagnerin Joseph Léon pour avoir sa réaction.
Claude DASSE