La traditionnelle cérémonie d’ouverture des travaux du conseil Exécutif de l’union africaine s’est tenue ce jeudi 6 février 2020 au siège de l’organisation à Addis-Abeba. Occasion pour le président de la commission, Moussa Faki Mahamat de faire le point des activités de la commission et présenter les perspectives.
« Les travaux préparatoires au lancement effectif de la zone libre-échange continentale africaine prévue le 1er Juillet 2020 sont à un stade d’avancement (…) Pôle d’impulsion de cohérence économique, la zone de libre-échange interpelle notre créativité et davantage notre parfaite maitrise de la technologie numérique. C’est dans cette perspective que la commission a travaillé, tout au long de l’année, au projet de la stratégie pour la transformation numérique de l’Afrique pour la période 2020-2030, ainsi qu’à la réalisation du projet du Réseau électronique africain » a introduit Moussa Faki.
Poursuivant, il a évoqué un plan d’action pour la formation technique, professionnelle et entrepreneurial et l’emploi des jeunes et un autre plan d’action décennal pour l’élimination du travail des enfants, du travail forcé, de l’esclavage moderne et de la traite des êtres humains en Afrique pour la période 2020-2030.
Pour Moussa Faki, la mise en œuvre de ces plans pourrait avoir un impact positif sur la réduction quantitative des flux des réfugiés, « poussés pour la plupart d’entre eux vers des destinations inconnues du fait de la misère ».
Mention a été faite au sujet de la maladie à virus ébola dans la région des Grands Lacs et le coronavirus, dont la propension inquiète et requiert une attention soutenue dans les institutions de santé publique du continent.
Revenant sur le thème de cette 33e session ordinaire de l’UA « Faire taire les armes : créer des conditions propices au développement de l’Afrique », il a dit :
« La volonté et les efforts mobilisés de bâtir une Afrique solide dans ses fondations, drapées de sa fierté panafricaine sur l’échiquier international, sont menacés d’être sapés par le défi sécuritaire. La montée en puissance des terroristes et extrémistes djihadistes, attestée par des attaques meurtrières à répétition qui endeuillent nos populations, jettent les survivants sur la route de l’exil et des déplacements forcées, constituent un sujet permanent de préoccupation, d’où la pertinence du thème de cette année ».
C’est pourquoi, conseille Faki, ce thème doit interroger entre autres, la doctrine africaine en matière de sécurité et questionner sur ses causes profondes.
« Il nous faut construire la paix autrement, en mettant en œuvre des solutions innovantes qui relativisent la solution militaire en l’assortissant des mesures relevant d’autres registres, notamment le développement et le tout dans la solidarité » a-t-il conclu.
A la suite de Faki, Mme Vera Songwe, sous-secrétaire général et secrétaire exécutif de la commission économique des nations unies pour l’Afrique a longuement évoqué la question des crises en Afrique. Selon elle, de 7 pays en conflits armés en 2005, le continent a enregistré en 2018 près de 21 pays en conflits armés. En outre elle a salué l’Irlande, le Chili et l’Afrique du Sud pour leur effort en matière de préservation de la paix.
Sur les importations des armes elle a dit :
« Il faut importer les armes pour la paix et non pour la guerre ».
Quant au ministre égyptien des Affaires Etrangères, Sameh Choukri, par ailleurs président du conseil Exécutif de l’UA, il s’est appesanti sur le menu des deux jours des travaux du conseil.