Qu’en est-il de la situation sécuritaire des Ivoiriens, face à la chasse dont sont victimes les migrants originaires de l’Afrique subsaharienne en Tunisie. C’est la préoccupation que nous avons posée à la représentation diplomatique ivoirienne dans ce pays. Pour Gaoussou, notre interlocuteur chargé d’affaires à l’Ambassade de Côte d’Ivoire en Tunisie : «la situation des Ivoiriens est difficile».
Ce sont nos confrères de France 24 qui, lors de la diffusion d’un reportage, donnent l’information, le mercredi 5 juillet 2023. Celle-ci informe de la maltraitance dont sont victimes les Africains originaires de l’Afrique subsaharienne, parmi lesquels figurent des Ivoiriens. A ce sujet, voilà un bout du témoignage de notre consœur Lilia Blaise recueilli sur la chaîne française concernant un Ivoirien:
«(…) On va l’appeler Daouda (22 ans), il préfère rester anonyme. Il m’a raconté hier avoir été témoin, lorsque je l’ai eu au téléphone, du pillage dans son quartier qui est secoué par des violences. Depuis sa fenêtre, il a vu des jeunes tunisiens saccager des maisons des amis à lui qui sont des migrants subsahariens. Il m’a dit qu’ils les ont agressés, ils ont tout volé : des téléphones, des vêtements et de l’argent. En tout cas, tout ce qui pouvait les intéresser. Et lorsqu’ils sont allés chez lui, Daouda s’est réfugié sur le toit de sa maison et il a pu voir qu’ils ont reproduit les mêmes scènes …. »
Pour la consœur, «ce sont des dizaines de migrants africains qui ont été chassés de la ville tunisienne de Sfax qui a connu une nouvelle nuit de violences après la mort d’un habitant dans des heurts, selon des témoignages et des images diffusées en ligne. Dans plusieurs quartiers de cette grande ville du centre-est de la Tunisie, des centaines d’habitants se sont rassemblés dans la nuit dans les rues, réclamant le départ immédiat de tous les migrants clandestins ».
Joint pour en savoir davantage sur la situation sécuritaire des Ivoiriens dans ce pays de plus en plus hostile, Gaoussou, le chargé d’affaires de l’Ambassade de Côte d’Ivoire en Tunisie a été clair : «comme vous pouvez le deviner… la situation des Ivoiriens est très difficile».
Pour Ange Seri Soka, président de l’Union des Ivoiriens en Tunisie (UIT) et représentant de la FIDHOP (Fondation internationale pour l’observation et la surveillance des droits de l’homme et de la vie pacifique), présentement à Abidjan, le problème est ailleurs :
«(…) Il faut aussi dire qu’il y a le découragement qui prend aussi de l’ampleur … parce que nous sommes arrivés voilà presque 4 à 5 mois. Nous sommes là et nous ne voyons rien à l’horizon par rapport aux promesses qui ont été faites par nos autorités. Rien de ce qui a été promis n’a été donné… »
Claude Dassé