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    Transport urbain à Conakry : un secteur défaillant que l’Etat veut relancer

    Transport urbain à Conakry  : un secteur défaillant que l’Etat veut relancer
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    La situation du secteur des transports terrestres en Guinée reste préoccupante. À Conakry la capitale, la circulation “reste la plus désorganisée” au monde.
    Ceci a pour causes principales, le mauvais état de la route, le manque de panneaux de signalisation partout dans la ville , l’incompétence et la mauvaise foi des conducteurs, le racket policier, et le manque d’entretien ou le vieillissement des véhicules des transports.

    Conséquences : des embouteillages interminables, plusieurs accidents parfois mortels, des retards pour arriver au lieu de destination, perte d’argent et même d’emploi, etc.

    Les populations sont conscientes de cette triste réalité, ainsi les autorités aussi. Aucune solution viable ni pérenne n’est pas au point, même si le gouvernement s’essaye à la mise en place de sociétés de transports “étatiques” qui n’ont pas encore pu soulager les citoyens.

    À son entrée en fonction, en 2008, le gouvernement de consensus dirigé par Lansana Kouyaté avait lancé la commande de 100 bus pour tenter de résoudre un certain nombre de problèmes dans le secteur du transport urbain et interurbain. À l’arrivée de ces bus à Conakry, une société chargée de la gestion et l’entretien a été créée : “société guinéenne de transport -SOGUITRANS-” . Elle n’a pas pu honorer les engagements, parce qu’après deux ans, elle est tombée en faillite, avec des bus complètement endommagés, faute d’entretien.

    Comment justifier qu’en trois ans, des bus sensés être neufs ne fonctionnent plus ? Sur la centaine, seulement une dizaine était opérationnelle.

    En 2012, deux ans après l’élection d’Alpha Condé à la tête du pays, son gouvernement décide de se débarrasser de la SOGUITRANS, et créé une autre nouvelle Société de Transport de Guinée, d’établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), dotée de la personnalité juridique morale, de l’autonomie financière et de gestion.

    Cette société sera dénommée société de transport de Guinée “SOTRAGUI”. Placée sous la tutelle du département des Transports, elle aura pour mission, selon le gouvernement, d’assurer le transport urbain et interurbain en Guinée.

    La nouvelle SOTRAGUI va donc commencer ses opérations avec 100 autres bus offerts par la Chine au gouvernement guinéen et des anciens bus de la SOGUITRANS.

    La Société de Transport en Guinée sera co-gérée par la Régie Autonome des Transports Parisiens (RATP) de France en laquelle le président Alpha Condé disait faire confiance. “Nous avons fait appel à la RATP parce que nous sommes incapables de gérer nos propres biens”, disait le chef de l’État. Mais porte-t-il encore confiance en cette société? Parce que de nos jours, les bus de la SOTRAGUI sont presque invisibles à Conakry. La société a-t-elle mis la clé sous les paillassons?

    L’actuel ministre des transports, Oyé Guilavogui l’approuve. Lundi soir, dans émission télévisée, il a dit être au regret de constater que sur 128 bus dont disposait au départ la SOTRAGUI, seuls 9 sont en circulation. La responsabilité, il l’impute au Directeur général de ladite société, qui l’aurait gérée de façon “corporatiste, individuelle, amatrice et calamiteuse”, et qui a finalement pris la fuite quand un audit a été commandité par le déparyement des TP.

    “La Guinée fait appel au Maroc”

    Avec ce constat peu reluisant, le ministre se réveille et estime qu’il est temps d’associer les privés dans ce secteur. Ainsi, il annonce une avancée des pourparlers pour un partenariat avec la Société de transport marocaine “City Bus” qui disposerait d’une expertise internationale dans le domaine du transport terrestre. Le ministre assure que c’est cette société marocaine qui va gérer la nouvelle société de transport public qui remplacera la Sotragui.

    “Cette société commencera avec 150 bus. Les 50 bus donnés par le président turc, et les 100 autres que la société marocaine City Bus enverra. Ils seront dispatchés à Conakry et pour le transport inter-urbain”, explique M. Guilavogui.

    Les travailleurs de la Sotragui n’ont pas à s’inquiéter selon le chef de département des transports parce qu’ils “seront maintenus pour travailler là-bas, et on va même recruter plus de personnes”.

    Sans donner une date précise pour le démarrage des activités de City Bus, le ministre promet que ça sera avant fin 2016.

    Wait and see!
    Aliou BM Diallo

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