Cette semaine Afrikipresse fait un focus sur le vaste chantier du commerce et transport maritime.
Selon M. Sékou CAMARA expert, le commerce international est la pierre angulaire de la vie économique et la majeure partie de ces échanges à l’échelle mondiale sont réalisés par le trafic maritime.
Ainsi la participation de l’Afrique au transport maritime international de marchandise va se mesurer suivant trois indicateurs :
– la flotte marchande africaine ;
– la place de l’Afrique dans le commerce mondial ;
– les infrastructures portuaires africaines.
Selon les statistiques de 2010, l’on constate une participation africaine pas reluisante dans le transport maritime international au titre de la flotte marchande. La proportion africaine est passée de 24,3% en 2008 à 10,3% en 2010, y compris les registres de libre immatriculation. Et sans les registres de libre immatriculation, cette proportion est de 1,1% à 0,6% sur la même période.
L’Afrique, avec une population de plus d’un milliard de personnes repartie dans 54 pays et dotée de 5 communautés économiques régionales, ne représente en importation et exportation respectivement 2,7% et 2,5% du commerce mondial (selon des données OMC de 2011), et ce malgré les bonnes performances économiques.
Les raisons de la faible contribution du continent au commerce maritime mondial
« Le constat global aujourd’hui est que la structure du commerce international africain n’a pas changé au cours des dernières années, sur les axes d’échanges interafricains et, entre l’Afrique et le reste du monde » regrette Sékou CAMARA, Expert.
Selon les données de la CNUCED et de l’OMC de 2010, les échanges interafricains représentent la part la plus faible du commerce intra régional de tous les continents, avec un embelli au niveau des échanges intra régionaux au niveau de l’Afrique de l’Ouest.
Les ports, troisième indicateur de la participation de l’Afrique dans le transport international de marchandises, sont des acteurs primordiaux pour la compétitivité du commerce international.
La majorité des ports africains sont des ports autonomes, des ports publics, dont l’organisation et le fonctionnement sont sous le contrôle des gouvernements.
L’enjeu et la performance des ports Africains
Malgré les contraintes physiques, juridiques, sociales et économiques, la pléthore de documents douaniers, les mauvaises liaisons intérieures, les problèmes de sécurité, les coûts de transaction excessifs, les retards, etc, les grandes compagnies mondiales d’exploitation portuaires cherchent à se développer sur les grandes voies de navigation internationales passant les côtes africaines.
En revanche, les coûts élevés des transports de marchandises, la déficience des infrastructures de transport et logistique, les services maritimes limités, le manque de compétences professionnelles portuaires sont entre autre des obstacles à la compétitivité des ports africains.
Les solutions
Tout de même, il sied de rappeler les axes d’amélioration de la compétitivité des ports africains en indiquant les cinq (5) critères de compétitivité portuaire à savoir la couverture maritime, la paix sociale et la productivité du port, l’offre de services et de capacités logistiques, les services douaniers, et les liaisons dans l’hinterland.
Au regard de ce qui précède, il est indéniable que des réformes sont nécessaires au niveau du transport maritime africain et notre pays la Côte d’Ivoire, doit s’y atteler pour réaffirmer sa puissance maritime.
Philippe Kouhon