L’unité de lutte contre la criminalité transnationale organisée (UCT), initiée et financée par le Comité National de Surveillance des actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CNS) présidé par Madame Dominique Ouattara, Première Dame de Côte d’Ivoire a extrait des mains des trafiquants, les 9 et 10 janvier 2020, près de 137 jeunes sur l’axe Noé-Aboisso en provenance du Bénin, destinés à la prostitution et aux petits commerces.
Les faits.
Le vendredi 10 janvier 2020, un équipage de l’UCT siffle un car en provenance de Noé (Ghana) pour Abidjan. À son bord, 15 enfants mineurs non accompagnés en provenance du Bénin et de Togo. Après vérification, les policiers découvrent qu’ils sont en face d’un trafic d’êtres humains. Sur dénonciation des enfants, Tchokpohoue Kou Segnanou, un Togolais de 43 ans et son complice Diaby, ivoirien d’une cinquantaine d’année sont mis à nu.
Chef convoyeur d’une société de transport ivoirienne qui dessert la destination Abidjan-Cotonou au Bénin, Diaby collabore avec Tchokpohoue Kou Segnanou chargé de faire entrer ces jeunes dont l’âge varie entre 6 et 17 ans sur le sol ivoirien en vue de les exploiter.
Opération BIA III
L’unité de lutte contre la criminalité transnationale organisée (UCT) en collaboration avec Interpol, a initié depuis lors plusieurs opérations, notamment dans les zones productrices de cacao (Soubré et Aboisso) et aux frontières ivoiriennes.
Le drame du 10 janvier 2020 découvert par l’UCT sous le nom de code ‘’BIA III’’ fait suite à deux précédentes opérations, BIA I et BIA II, initiées et financées par le Comité National de Surveillance des actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le Travail des Enfants (CNS) présidé par Madame Dominique Ouattara, Première Dame de Côte d’Ivoire.
Ainsi, après Bia I en 2009 et Bia II au Ghana en 2011, cette nouvelle opération « Bia III » a eu pour théâtre d’action la zone d’Aboisso dans la région du sud-Comoé. Zone de production du cacao et porte d’entrée de la Côte d’Ivoire en venant du Ghana.
« Bia III » a consisté pour la première journée, le 9 janvier 2020, à investir les plantations et les villages à la recherche d’enfants en situation d’exploitation et de travail. Pour la seconde journée, le 10 janvier, elle a procédé à des contrôles de véhicules aux fins de rechercher des enfants non accompagnés et donc susceptibles d’être convoyés pour des fins d’exploitation et de traite.
La première journée a permis de secourir une quarantaine d’enfants découverts en situation d’exploitation et de traite dans les plantations ou exerçant un métier dangereux pour son âge, entre 6 et 17 ans, la seconde a pu faire extraire une centaine d’enfants des mains des trafiquants.
De nationalités nigérienne, nigériane, togolaise, ghanéenne et béninoise, ces enfants sont destinés à la prostitution pour les filles nigérianes et aux petits commerces pour les autres nationalités.
« D’hier (9 janvier, ndlr) à ce jour (10 janvier, ndlr), nous avons pu secourir 137 enfants victimes de traite et d’exploitation. Sur les 137, il y a 15 qui sont en état de risque et aussi 12 trafiquants qui seront mis à la disposition de la Justice. Et parmi les 12, il y a 3 qui seront transférés à Abidjan pour la suite de l’enquête.Les enfants sauvés sont de nationalité nigériane, nigérienne béninoise, ghanéenne et togolaise. Ils étaient destinés à la prostitution pour les nigérianes, le pneumatique et le commerce pour les togolais, les béninois et les nigériens. Les enfants sauvés lors de cette opération ont été conduits au village SOS d’Aboisso en attendant de mener des enquêtes pour retrouver leurs parents » a fait savoir, le commissaire divisionnaire Kouadio Yeboué Marcellin, Préfet adjoint de police d’Aboisso.
Philippe Kouhon