Cette semaine du 21 novembre 2022 notre expert en transports maritimes Sékou CAMARA nous parle du Trafic conteneurs et plates-formes intérieures.

Pour lui, le trafic conteneurs de plus en plus croissant a engendré une autre contrainte à laquelle il faudra trouver des solutions : la desserte des ports, hubs ou secondaires. Ceci doit amener les acteurs de la logistique conteneurs à la mise en place de plateformes comme projection à l’intérieur des terres, de la plateforme portuaire.

C’est un enjeu important qui découle d’un certain nombre d’indicateurs qui concourent ou qui sont consécutifs à l’évolution du trafic conteneurisé :

le gigantisme naval de porte-conteneurs ;

l’extension des terminaux portuaires ;

la transformation du paysage armatorial ;

la transformation de la manutention.

Au regard d’une part du coût de la part terrestre et le volume de boites (nombre d’EVP) dans l’acheminement des conteneurs d’autre part, les armateurs s’intéressent à ce maillon terrestre. Ces infrastructures ainsi créées avec divers modes de gestion, diverses particularités sont fonctions des combinaisons modales mises à contribution (routier, ferroviaire, maritime). Ces plateformes sont très importantes pour la fluidité de la desserte des ports maritimes et/ou terminaux maritimes, et aussi pour garantir la compétitivité de ceux-ci.

En revanche, à côté de l’importance ainsi relevée, l’on doit attirer l’attention sur les dangers éventuels liés à la prolifération de ces plateformes aux regards de la rentabilité de l’activité, qui pourra engendrer une forte concurrence ; cette prolifération, si elle n’est pas maitrisée et contrôlée peut entrainer une surcapacité qui comme dans toute activité commerciale, sera préjudiciable justement à la rentabilité et « tuer » par conséquent ces outils au service du développement de l’intermodalité et de l’hinterland.

Les fonctions assignées à ces plateformes évoluent aussi avec le développement et l’évolution du trafic conteneurisé, avec d’autres besoins ainsi créés au niveau des armateurs.

Il sied d’indiquer les trois (3) enjeux majeurs associés à la mise en place des plateformes intérieures :

intégrer complètement les projets dans les stratégies globales des armateurs ;

créer de véritables outils de développement de l’intermodalité à partir des ports maritimes ;

faire face à l’enjeu territorial par la projection des ports à l’intérieur des terres.

Notre pays la Côte d’Ivoire n’échappera pas à cette contrainte avec l’approfondissement du canal de vridi, la mise en service du 2ème terminal à conteneur du Port d’Abidjan (Côte d’Ivoire Terminal) ainsi le projet de déplacement et extension du terminal à conteneurs du Port de San-Pedro.

À côté du Port sec de Ferkessédougou dont les travaux avancent bien, qui sera un « Hub », la Côte d’Ivoire doit profiter des atouts que lui offrent ses 3 complexes lagunaires pour développer des plateformes secondaires pour fluidifier ce trafic conteneurs pour encore plus de compétitivité des terminaux à conteneurs de nos ports, et même pour d’autres natures de trafics.

Philippe Kouhon

Chronique Maritime : Trafic conteneurs et plates-formes intérieures.

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