“De l’enfer, je reviendrai “, (Editions du moment) le dernier livre de Charles Blé Goudé est en vente en France depuis Jeudi 24 Mars 2016.
Il s’agit d’un ouvrage de 178 pages comprenant quartoze chapitres, précédés de l’avant propos de Maître Sery Zokou ami et avocat du détenu, et d’une introduction de Charles Blé Goudé lui-même.
Le livre est un témoignage, un récit fait sur la base d’entretiens avec son avocat, mais il n’a pas été présenté sous forme de questions réponses, et le détenu semble directement parler plus aux lecteurs et au public, que répondre à des questions de son ami et avocat.
Dans l’avant propos celui-ci évoque les raisons de la sortie de ce témoignage . Et l’on apprend qu’il s’agit de mettre fin à un certain nombre de contrevérités et de désinformations au sujet de son client et son ami.
Très vite et dès la page 15, Sery Zokou annonce quelques couleurs en ces termes : ” L’adversité à laquelle Charles Blé Goudé faisait désormais face avait pris plusieurs visages : la communauté internationale et tous ses relais , l’opposition civilo-militaire du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix ( RHDP). À cela , venait s’ajouter la douleur qui le rongeait le plus , l’adversité interne “. Puis page 28, Ble Goudé lui-même cite une phrase de Paulo Coelho qui n’est pas faite pour plaire aux radicaux et extrémistes de son camp : ” N’aie pas honte de te retirer provisoirement du combat , si tu sens que l’ennemi est le plus fort”.
Mandela, Obama, d’autres auteurs et les proverbes du terroir dont il est familier (“la valeur du pardon se mesure à la gravité de la faute pardonnée” …,ou ” quand on porte un canari sur la tête, on ne s’aventure pas sur une aire de jeu où les enfants lancent des pierres”) – sont tour à tour convoqués et évoqués par Blé Goudé, pour donner de l’entrain à ce témoignage qui se veut résolument optimiste.
De l’enfer que représente la CPI, des autres enfers et difficultés déjà vécues- l’exil, la Dst, la calomnie, les allégations de deal-, l’ex président du Congrès panafricain des jeunes patriotes (Cojep) garde l’espoir de s’en sortir un jour, en présentant résolument comme un homme de paix, de pardon, qui prône la réconciliation en Côte d’Ivoire et dans le monde.
Les 18 pages sur ses échanges avec le djihadiste Mohamed Abu Mustapha (MAM) et sur les allégations -accusations-, de celui-ci ne laissent pas indifférent, eu égard au contexte actuel. Ces pages suscitent de nombreuses questions, dont la possibilité – et la conscience d’agir et d’alerter – pour un détenu qui détient des informations capitales, de solliciter les autorités en vue de les prévenir. Tout cela montre également que la Côte d’Ivoire avait déjà repéré des éléments terroristes précurseurs dangereux, et qu’il ne faut jamais relâcher la vigilance, qui est une affaire de tous, y compris même de ceux qui sont en enfer comme Blé Goudé. Un enfer bien meilleur que ce que nous réservent les djihadistes.
Déporté à la Haye, Ble Goudé ne se lamente pas et ne pleure pas sur son sort : ” (… ) J’y trouve trois autres Congolais notamment Ndjabou, Sharif et Pitchoun. Depuis mon arrivée, je puis vous dire qu’avec mes frères africains , nous formons une famille. Nous partageons tout, notre douleur, nos histoires …. (….) Je puis tout simplement vous assurer que pour moi, la CPI n’est pas une fin, c’est plutôt un début. Ici, je compte apprendre, beaucoup apprendre pour demain “.
De l’enfer, il reviendra espère et croit vivement Charles Ble Goudé.
Affaire à suivre ….
Charles Kouassi
Bonnes feuilles de « De l’enfer, je reviendrai » : et si Blé Goudé visait Laurent Gbagbo ?