Invité à la célèbre émission mensuelle de la Rti 1 (Radiodiffusion télévision ivoirienne) Alafé Wakili a passé a parlé de sa privée et professionnelle.
Dans une production bien maîtrisée à la fois par Brou Aka Pascal et son invité, les téléspectateurs ivoiriens ne se sont pas ennuyés et ont été servis à la dimension de leur attente. Une heure d’émission qui prend très vite sa source dans les démêlés judiciaires du 3 novembre 2008, date à laquelle le Directeur général de L’intelligent d’Abidjan se verra mis aux arrêts, en pleine campagne de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci), puis écroué pour ‘’faux et usage de faux’’ à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). «Il faut rappeler le contexte. J’étais candidat à l’élection du président de l’Unjci et des bruits me sont parvenus des bruits selon lesquels je ne serais pas Ivoirien. Donc, mes adversaires me demandaient de retirer ma candidature sinon, ils vont me créer des problèmes (…) je ne savais pas ce qui se passait et c’est par la suite que j’ai constaté. Eux par contre, ils semblaient savoir plus sur le dossier que moi. J’ai été victime d’une dénonciation anonyme», dit-il.
Lors de cette émission-vérité, le journaliste-écrivain qui a à son actif trois ouvrages , révélera ses premiers pas dans la presse ivoirienne aux côtés de Yao Noël, qui lui a donné ‘’cette chance, cette opportunité’’ et ensuite Tapé Koulou qui l’a nommé très jeune, Rédacteur en chef du défunt quotidien Le National. Sa rencontre, dans le cadre de la promotion de ce périodique avec celui-là, qui deviendra, dans le milieu, plus tard son ‘’père’’, Mamadou Ben Soumahoro, décédé en exil, au Ghana, aura également été l’un des moments fort de l’émission. « Il s’est pris d’affection pour moi et je suis considéré comme un enfant de la famille. Depuis lors, nous sommes restés très proches jusqu’à la date de sa disparition (le lundi 11 avril 2016 : Ndlr). C’était un homme entier qui était très rigoureux. Et j’ai eu l’occasion de lui montrer ma loyauté. Lorsqu’il y a eu le coup d’Etat, il a été et arrêté et je suis monté au créneau pour dire non, il ne mérite pas cela, ce n’était pas juste ! (…) Je pense que lorsque j’ai été en prison, 8 années plus tard, il s’est souvenu de cet engagement, de cette audace et il a estimé que c’était à son tour de se battre pour moi. C’est ce qu’il a fait avec honneur et dignité ».
Lorsque Brou Aka Pascal a évoqué le caractère ‘’difficile’’ du défunt, en guise de réponse, l’invité a préféré citer les propos d’un autre ‘’montre’’ de la presse ivoirienne. «Benson a dit : «Ben Soumahoro était un bon professionnel mais un mauvais ami ». C’était ça Ben Soumahoro, un homme exigeant, un homme rigoureux ! ».
Concernant le plébiscite de Traoré Moussa à la tête de l’Unjci, une élection qui a provoqué l’ire de la liste adverse dirigée par Coulibaly Vamara, Alafé Wakili a appelé à l’apaisement : «Je souhaiterais que ses adversaires qui sont qualifiés de mauvais perdants puissent revenir à la maison commune et passer l’émotion ».
À la question de savoir si cette victoire qu’Alafé Wakili a salué sur le plateau de l’émission était celle des sanctionnés de Conseil national de la presse (Cnp) , sa réponse a été instantanée : «Si vous voulez. C’est plutôt la solidarité des victimes de l’injustice à qui justice a été rendue par le peuple, malgré tous les dossiers qui sont sortis. C’est le peuple des journalistes de Côte d’Ivoire qui a librement dit c’est lui on veut. Si les autres étaient majoritaires, s’ils étaient très nombreux, je crois qu’ils auraient gagné et le débat aurait été clos. C’est l’expression de la majorité, du suffrage universel. Le peuple a parlé, les journalistes ont parlé. Il faut respecter leur volonté».
Au terme de l’émission, le patron du quotidien ivoirien a appelé à la paix et au dialogue à l’Université, entre les autorités ivoiriennes et la Fesci (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire), car, a-t-il ajouté «la solution ce n’est pas de dissoudre la Fesci qui avait déjà été dissoute auparavant, il faut plutôt discuter ».
Enfin , il a également appelé à la résistance citoyenne face au terrorisme en Côte d’Ivoire, après les attaques djihadistes qui ont fait plusieurs victimes le 13 mars 2016, à Grand-Bassam.
Claude DASSE