Le président Alassane Ouattara et son homologue burkinabè, Rock Christian Kaboré sont attendus à Yamoussoukro avec l’ensemble de leurs gouvernements à partir de jeudi 26 juillet pour la 7e conférence au sommet des deux pays dans le cadre du Traité d’Amitié et de Coopération (TAC) entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Mais depuis quatre jours, ménages et chauffeurs de taxis grognent dans la capitale politique du pays.
La ville de Yamoussoukro (243 km d’Abidjan) connue pour se réveiller tôt le matin est déserte depuis hier. Les taxis villes à peine visibles dans les larges rues construites par le président Félix Houphouêt-Boigny. Les fonctionnaires et autres usagers font de longs rangs aux gares de taxis. Les plus courageux marchent pour atteindre leur destination. Il est 9h ce mardi, quand je décide de faire un tour en ville du côté de la gare routière d’UTB à Yamoussoukro. De mon lieu de résidence, terminus Sopim, il faut payer 300 Fcfa pour aller à la gare UTB. Un trajet qui coûte habituellement 200 fcfa.
« Depuis quatre jours, le gaz manque. On doit pomper l’essence alors que d’habitude c’est le gaz nous on utilise ici. Donc vous devez payez 300 fcfa » me fait comprendre le chauffeur de taxi. Et quand je décide de quitter l’hôtel président pour mon lieu de résidence, c’est la somme de 500 fcfa cette fois qu’il a fallu sortir de la poche là où l’usager payait 250 fcfa. « Cela fait 2 heures que j’attends un taxi » se plaint un homme de 50 ans que notre taxi a pris au niveau du 2eme arrondissement avec ses planches en main. « Vous savez, c’est la faute aux autorités. On prend des mesures qui ne sont jamais appliquées parce qu’elles ne sont pas réprimées. Il n’y a pas que les taxis de Yamoussoukro qui roulent au Gaz butane. On a Gagnoa, Bouaké, Daloa et Toumodi C’est même devenu un business pour nos frères commerçants malinké. Quand le Gaz arrive d’Abidjan, certains les stockent dans leurs magasins et les revendent cher en cas de pénurie. Le litre d’essence coûte 610 Fcfa et on peut facilement dépenser 15000 fcfa par jour si tu roules à l’essence alors qu’avec quatre bouteilles de gaz butane de 6kg à 2400 fcfa la bouteille soit 9600 fcfa, ta journée est gagnée » nous explique notre chauffeur de taxi.
Ce qu’il faut craindre
Ce n’est pas la première fois que Yamoussoukro est confronté à ce problème. Seulement, si les ménages, les usagers et les chauffeurs de taxis ont pris une certaine habitude de se tolérer, ce n’est pas le cas du nouveau venu dans la ville. Depuis hier lundi 23, a démarré la 7e conférence du TAC avec l’arrivée des chefs d’état ivoirien et burkinabè à partir de jeudi prochain. Ce qui mobilise en ce moment assez de monde dans la capitale politique du pays. Un monde qu’il faudra pour ceux qui ne ramènent pas leur voiture, transporter en taxi pour aller de leurs hôtels aux différents lieux de réunions. Des Burkinabè mais aussi des Ivoiriens non résidant à Yamoussoukro.
« Nous sommes un peu habitués, mais cela laissera une mauvaise image de Yamoussoukro à tous ces étrangers qui viendront pour la cérémonie. Ce n’est pas le bon moment en tout cas » nous dit Djénéba, hôtesse d’accueil dans un grand hôtel de la ville. Espérons qu’une solution soit trouvée au plus vite au risque de créer des désagréments au moment où il est de plus en plus question de transfert de plusieurs institutions du pays à Yamoussoukro.
Philippe Kouhon, envoyé spécial à Yamoussoukro