Les musulmans commémorent le jeudi 24 septembre 2015, la fête de Tabaski. La Guinée va faire la fête dans une situation spéciale (Ebola). Pour comprendre le sens et les rites de l’Aïd El Adah, Afrikipresse a interrogé l’Imam Imourana Kaba, enseignant chercheur à l’Université Sonfonia à Conakry. Entretien !
Quel est le sens de la fête de l’Aïd El Adah ?
L’Aïd El Adah se traduit en français, fête de la Tabaski ou fête de mouton. À l’occasion de cette fête, chaque musulman adulte ayant les moyens doit faire un sacrifice pour lui et sa famille. Cette fête est venue d’une tradition du Prophète et le Messager Ibrahim. Dans son sommeil, il lui a été révélé de sacrifier son fils Ismaël pour Allah (Dieu). Alors qu’il obéissait à cette révélation, Dieu a envoyé un mouton pour le sacrifice, à la place d’Ismaël. Depuis lors, c’est devenu une tradition islamique parce que c’est une religion vaste et de tous les Prophètes. En cela, le Prophète Mohamed (Paix et Salut sur Lui) est venu compléter cette tradition d’Ibrahim. Maintenant, les musulmans doivent s’acquitter de cette « sunna », ça veut dire que ce n’est pas une obligation. C’est conseillé , car c’est une tradition du Prophète. Celui qui fait, a des mérites, celui qui ne fait pas n’a pas des péchés. Mais ça dévient obligatoire pour les gens qui sont en pèlerinage. Ceux-ci doivent forcément faire le sacrifice de cette fête.
Qui d’autre a obligation de faire ce sacrifice ?
Tout musulman qui est adulte et qui a les capacités matérielles et financières, même s’il n’est pas marié , a droit de faire ce sacrifice. Ce sacrifice doit être pour sa famille. Même si elle atteint une centaine de membres, un seul mouton peut suffire. Même si la personne est célibataire, seul dans sa chambre, il peut faire ce sacrifice.
Comment la viande de ce sacrifice doit être repartie ?
On doit la partager en trois tas. La première partie, c’est pour la famille de celui qui a fait le sacrifice, la seconde partie doit être donnée aux « miskines » (pauvres) hommes, qu’on connait ou pas, la troisième partie, c’est pour les voisins, les amis ou les autres membres de la famille vaste. Le sacrifice est recommandé d’être partagé comme ça pour que tout le monde soit en harmonie et qu’on mange bien.
Quelle bestiole domestique est-elle meilleure comme sacrifice ?
Ce qui est meilleur, ce sont les moutons, puis les brebis ou bien les chameaux. Le Prophète Mohamed PSL, en partant sa tradition, il a sacrifié deux moutons. Un des moutons, pour sa famille, et l’autre pour toute la Umma (communauté, ndlr) islamique, c’est à dire tous les pauvres qui n’ont pas les moyens de faire le sacrifice.
Quels rites faut-il respecter lors de cette fête d’Aïd El Adah ?
Le sacrifice doit être immolé après la prière. Avant la prière, si on immole, ce n’est pas un sacrifice pour la fête. Depuis après la prière de l’Aïd el Adah jusqu’au quatrième jour de suite, le musulman a le temps de faire le sacrifice. Celui qui n’a pas eu les moyens le jour de la fête, les trois jours successifs de la fête, il peut le faire. Ces trois jours , faut-il le souligner font partie de la Tabaski. C’est pourquoi en Islam, les trois jours suivant la fête sont interdits de jeûner plus le jour de la fête. Celui qui jeûne ces quatre jours n’aura pas les mérités, plutôt, il aura des péchés.
Des conseils d’un imam aux musulmans pour ce jour spécial ?
Pour l’Aïd El Adah, on doit s’habiller très bien, porter des nouveaux habits. Sur le plan spirituel, on doit pardonner tout le monde, être joyeux pour tout le monde, et saluer tout le monde.
Entretien réalisé dans une mosquée à Conakry, par Aliou BM Diallo