La salle d’audience de la section de tribunal de Tiassalé, si elle ne date pas de Mathusalem, son aspect physique y ressemble fort et laisse à désirer.
Nous avons appris de sources concordantes que cette salle a été construite quand monsieur Alphonse Boni, premier Docteur en Droit de Côte d’Ivoire, était président de la Cour suprême. Nous sommes dans les années 60. C’est cette même salle, construite assurément pour accueillir 10 à 20 personnes compte tenu du volume de la population, qui continue d’enregistrer, chaque mardi et chaque mercredi, jours d’audience publique, les prévenus, leurs parents et autres témoins. Sans oublier, bien sûr, le président du tribunal, les deux procureurs, le greffier, le traducteur. Et éventuellement des avocats pour assister ceux qui ont quelque argent pour se permettre ce luxe.
Côté prévenus, les « lycéens » sont toujours à bonne place, confortablement assis. Tenez ! A Tiassalé, on appelle « lycéens », les détenus de la prison civile. Une fois, le juge-président et son bureau assis, les « lycéens », chaînes aux poignets assis, le gros de la troupe se tient debout. Car, il n’y a en tout et pour tout que onze sièges.
« Maître Sery (huissier), voulez-vous ajuster mon ventilateur, s’il vous plaît ?» Vous savez, les magistrats dans le prétoire portent leurs toges. Alors, dans le prétoire de la section de tribunal de Tiassalé, il règne une chaleur de four. Quand vous levez la tête, aucun ventilateur ne marche, tétanisés qu’ils sont par la rouille et les toiles d’araignées. Dès lors, vous comprenez la complainte du président du tribunal qui n’a, pour attiédir sa toge, qu’un ventilateur de fortune qui date d’on ne sait quelle année. Et la salle d’audience dans cas, une fois remplie ?! Une véritable chaudière ! Alors, prévenus, leurs parents, gardes pénitentiaires, avocats, juges et assistants, badauds de surcroît, tous vaincus par la chaleur ambiante s’impatientent et se plaignent.
Il est grand temps monsieur le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Sansan Kambilé, que vous jetiez un coup d’œil sur cette salle d’audience du tribunal de section de Tiassalé!
Oui, monsieur le ministre, de grâce, un minimum de confort pour permettre aux magistrats de ne pas suer sous leurs toges et au visage. Aux fins de pouvoir rendre justice. Sous l’égide d’un président du tribunal dont la population se plaît à dire que c’est un bon juge.
Du président Alphonse Boni, dans les années 60, à nos jours, la section de tribunal de Tiassalé n’a pas eu droit à une seule couche de peinture ! Quelle infortune !
De grâce, un minimum de confort pour les travailleurs ! Pour les « lycéens » ? Ça, c’est une autre paire de manches !
Morokro, le dimanche 22 octobre 2017
Gnamantêh Nanankoua