La conférence africaine de la société d’économétrie s’est tenue le samedi 8 juin 2024 à la salle de conférence de l’École nationale supérieure de statistique et d’économie appliquée (Ensea) à l’université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan-Cocody.
Placée sur le thème « Défis de l’emploi en Afrique », la conférence africaine de la société d’économétrie a enregistré la participation de plusieurs experts et chercheurs qui ont fait des propositions susceptibles d’aider à adresser définitivement les questions en lien avec la thématique traitée. Au terme de la conférence, Dr Hugues Kouadio, directeur général de l’Ensea, est revenu sur les différentes propositions qui portent sur la mise en place par l’État de Côte d’Ivoire ainsi que les États africains d’un système d’informations du marché de l’emploi; l’accroissement de la production du pays dans le secteur agricole notamment la requalification des jeunes diplômés et l’entrepreneuriat.
Disposer d’informations réelles sur les besoins des entreprises
Pour lui, le système d’informations permettra aux jeunes de disposer d’informations réelles sur les besoins des entreprises. « On a demandé aux jeunes d’avoir confiance en ce système d’informations mis en place par les États notamment l’État de Côte d’Ivoire à travers l’Agence emploi jeune où les jeunes sont invités à s’inscrire dans les bases de données et suivre les formations qui leur seront proposées qui vont certainement déboucher sur des offres d’emploi puisque le système d’information fait le matching entre les offres d’emploi au niveau des entreprises et les demandes d’emploi au niveau des travailleurs », a-t-il déclaré.
Parlant de la recherche scientifique, il a montré l’urgence pour les pays africains d’augmenter leurs capacités de production agricole, d’une part et la transformation desdits produits, d’autre part. « Du point de vue de la recherche scientifique, le défi important est d’accroître la productivité et c’est ce qu’on essaie de voir à travers la transformation structurelle. Nous avons un secteur agricole important dans lequel il va falloir accroître la productivité, c’est-à-dire, avoir beaucoup plus de productions par personne. Ça signifie s’appuyer sur la technologie, ça signifie s’appuyer sur l’intelligence artificielle de sorte qu’il y ait un surplus de main-d’œuvre », a affirmé Dr Hugues Kouadio.
Sur la question de l’autonomisation des jeunes, il a encouragé les jeunes à également opter pour l’entrepreneuriat. A l’en croire, l’entrepreneuriat est l’une des voies qui s’offrent aux jeunes africains afin de résoudre la problématique du chômage à laquelle ils sont en proie. « Il y a une grande différence entre les besoins des entreprises et la qualification des jeunes. L’idée derrière est de pouvoir requalifier ces jeunes. Et l’État de Côte d’Ivoire a déjà pris le devant à travers son plan social notamment l’école de la seconde chance où on va les requalifier dans certains métiers qui correspondent au besoin des entreprises. Cela implique aussi un fort dialogue entre le monde des entreprises et le monde de la politique par la création des centres de formation technique », a-t-il précisé.
Olivier Dion avec A. Traoré