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    Seydou Diarra, Thabo Mbeki, Banny: Comment Gbagbo les a roulés dans la farine (Côte d’Ivoire, Moriba, livre)

    Seydou Diarra,  Thabo Mbeki, Banny: Comment Gbagbo les a roulés dans la farine (Côte d’Ivoire,  Moriba,  livre)
    Publié le
    Par
    Philippe Kouhon
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    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Gbagbo qui ne semble pas vaincu après le coup d’état manqué du 19 septembre 2002 contre son régime, peut s’appuyer sur l’article 126 de la constitution de son pays pour tordre le bras à toutes les résolutions qu’elles soient de l’union africaine,  de la Cedeao ou même des nations unies. « Le boulanger » comme on le surnomme,  aura usé de toutes les stratagèmes pour faire plier ses adversaires parfois mous et peu encrés en politique.

    Du Premier ministre Seydou Diarra à son successeur Charles Konan Banny en passant par le sud-africain Thabo Mbeki, tous feront les frais de la roublardise du Woody de Mama, à l’exception de Soro, seul face à son destin.

    Alors que l’accord d’Accra III imposait à Gbagbo d’user de ses prérogatives constitutionnelles,  précisément celles que lui confièrent l’article 48, pour amender le fameux article 35, concernant l’éligibilité du président de la république,  pour Laurent Gbagbo,  pas question de réviser la loi fondamentale sans passer par une consultation nationale ( référendum).

     Au niveau du parlement,  seulement 7 sur 16 textes issus de Marcoussis ont été adoptés.  Conséquence : les Forces Nouvelles bloquent le programme de désarmement,  démobilisation,  réinsertion ( DDR).

    C’est dans ce méli-mélo ivoirien qu’est nommé le président sud-africain Thabo Mbeki comme médiateur de la crise ivoirienne.

    Après un premier déplacement à Abidjan le 9 novembre 2004, sans succès,  il convoque Gbagbo,  Soro, Ouattara et Bedie à Pretoria du 11 au 14 novembre 2004. Mieux informé,  Thabo Mbeki effectue un deuxième déplacement à Abidjan puis Bouaké, le fief des rebelles.

    Son rapport adopté le 10 janvier 2005 à Libreville (Gabon) et entériné le 6 avril de  la même année est prévu démarrer le 29 juin 2005. Il s’agit pour le sud-africain d’amener les protagonistes ivoiriens à accélérer le DDR, de réviser l’article 35, le redéploiement de l’administration sur l’ensemble du territoire et la tenue d’élection présidentielle ouverte à tous.

    Mais contre toute attente,  Soro et ses amis font volte-face et font valoir qu’ils ont pris les armes pour « avoir des papiers d’identité » et qu’il faut donc que la question de la nationalité des gens du Nord soit définitivement réglée.

    « De là apparaissent les premières lignes de fracture entre Thabo Mbeki et les ex-rebelles » écrit Moriba Magassouba à la page 217 , chapitre 14 de son livre «  Alassane Ouattara,  la passion du devoir ».

    Poursuivant il écrit :

    « Emporté par une crise de confiance  généralisée,  le sud-africain a finalement été dessaisi,  en octobre 2006 du dossier ivoirien (…) Le même mouvement de défiance devait emporter également le premier ministre,  Seydou Diarra  qui avait essuyé des plâtres face à Gbagbo (…) Installé par la volonté de Jacques Chirac,  avec l’onction de la communauté internationale à la faveur de la résolution 1721 des nations unies du 1er novembre 2005, Comme Premier ministre,  Charles Konan Banny ira d’humiliation en humiliation jusqu’à la sortie par la petite porte. Banny avait tous les pouvoirs mais, l’homme n’a pas osé ».

    Guillaume Soro,  le « garçon pile »

    Dès décembre 2006, c’est Gbagbo lui-même qui sollicite un dialogue direct avec les rebelles en terre burkinabé.

    Les  négociations qui ont lieu de février à mars 2007 aboutissent à plusieurs accords ( Accords de Ouagadougou). Signés le 4 mars , ils consacrent la  nomination de Guillaume Soro en qualité du plus jeune Premier ministre de la Côte d’ivoire.

    C’est le début de la décrispation.

    Le 16 avril 2007, c’est le début du démantèlement de la zone de confiance,  la mise en place du centre de commandement intégré ( CCI), la cérémonie de la flamme de la paix en Juillet à Bouaké et la visite de Gbagbo dans le Nord en novembre 2007.

    « Mais l’attentat perpétré contre le premier ministre,  Soro le 29 juin sur l’aéroport de Bouaké,  les querelles entre les comZones, vont illustrer les difficultés de Soro à tenir ses hommes, angoissés par la perspective d’une démobilisation sans avoir obtenu leurs papiers d’identité » écrit Moriba Magassouba à la page 223.

    Enfin,  en dépit des difficultés auxquelles il est confronté au Nord  et face aux lenteurs constatées dans la mise en œuvre complète de l’accord de Ouaga, Soro Guillaume aura tout de même réussi selon Moriba Magassouba à la page 224, à relever le défi majeur que constituait l’opération d’identification et le recensement électoral.

    Entre septembre 2008 et fin juin 2009, plus de 6,5 millions de personnes soit plus de 70% de la population  cible ont été enrôlées.

    Philippe Kouhon

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