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    Sam Fan Thomas : ‘’Bailly Spinto, la musique, Côte d’Ivoire 84, la Can 2023 et moi” (Interview)

    Sam Fan Thomas : ‘’Bailly Spinto, la musique, Côte d’Ivoire 84, la Can 2023 et moi” (Interview)
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    Sam Fan Thomas parle de Bailly Spinto, de sa carrière musicale, de Côte d’Ivoire 84, de la Can 2023 dans cette interview réalisée au Cameroun.

    Sam Fan Thomas a été deux fois disque d’or avec les opus ‘’Mandela’’ et ‘’African Typic Collection’’. Dans cette interview, il raconte ses moments merveilleux avec les Ivoiriens. Il évoque les hauts et les bas de sa carrière tout en présentant la Côte d’Ivoire comme le pays qui l’a adopté sans le connaître auparavant. Pour cela, il se dit disponible pour prester à la Can 2023 pour dire merci à la Côte d’Ivoire.

    Les mélomanes ivoiriens et africains devraient-ils croire que vous avez rangé le micro et la guitare ou plutôt quelle est aujourd’hui votre actualité ?

    Les mélomanes m’écrivent tous les jours. Les Ivoiriens qui sont en Côte d’Ivoire et qui se souviennent toujours de moi, avec mes sons, qui ont beaucoup marché là-bas m’écrivent. Mes tournées continuent d’avoir des likes sur ma page Facebook par beaucoup d’internautes ivoiriens. Tout cela montre que la Côte d’Ivoire ne m’a pas oublié.

    Oui, mais les mélomanes ne vous entendent plus vraiment. Ils se demandent si vous avez pris votre retraite musicale ?

    Ce qui leur fait penser sans doute à cela c’est l’absence de production discographique depuis plusieurs années. Par contre en ce qui concerne les tournées, je continue de les faire à travers des festivals, des concerts dans le monde entier. La dernière en date est celle de la Sierra Leone où j’ai joué devant 40 000 personnes qui ont apprécié le spectacle. Ce sont des souvenirs des années 84 qui ont poussé les promoteurs Sierra léonais à m’appeler. J’ai été invité par ce gouvernement pendant la campagne présidentielle pour faire une prestation au stade. C’est la dernière en date et elle date de 2 mois.

    Aujourd’hui, avez-vous des regrets dans votre carrière musicale ? Si oui pourquoi ?

    Le seul regret, c’est d’avoir fait une grande tournée aux États-Unis avec un magnifique orchestre et comme j’avais fait un an de tournée et je n’ai pas pu m’exprimer avec cet orchestre à travers l’Afrique. C’est le plus grand regret que j’ai aujourd’hui parce que c’est un orchestre de l’Afrique de l’Est qui a commencé au Kenya. J’ai fait 6 mois de tournées au Kenya et dans les pays environnants ensuite nous sommes partis aux États-Unis pour des spectacles. C’est lors de cette tournée aux États-Unis que j’ai pu ramener mon studio qui existe au Cameroun et tous les musiciens étaient sous mes bras. Je ne sais pas pourquoi je suis arrivé au Cameroun avec tout ce monde et malgré cela, je n’ai pas pu faire un concert exactement comme j’en avais envie. J’aurais pu venir en Côte d’Ivoire pour m’exprimer différemment et faire mon play-back et tout voilà.

    Et quelle a été votre plus grande satisfaction dans votre carrière ?

    Ma plus grande satisfaction c’est le jour où j’ai reçu mon deuxième disque d’or et que j’ai fait des tournées pour le président Mandela pendant sa campagne en 1988. Je tiens à rappeler que le fameux disque d’or ‘’Mandela’’ est sorti bien avant que Mandela ne soit libéré de prison. J’ai accompagné Nelson Mandela à CNN. Ce sont des souvenirs que je ne peux pas oublier. J’y ajouterai ma tournée en Côte d’Ivoire dans les années 84 pendant la Coupe d’Afrique des Nations. Je ne peux pas oublier également tous mes concerts dans les autres pays africains. J’ai même eu le privilège de jouer avec le président Thomas Sankara.  J’ai été décoré dans plusieurs pays dont le Mali et le Cameroun.

    Vous êtes passé à côté de l’histoire. Du moins, vous étiez sur le chemin et presque. Ceci dit, d’où est venu l’idée de votre style vestimentaire. S’habiller en cuir ? NST Cophies (paix a son âme), s’habillait un peu comme vous en dehors des couleurs rouge et noir. Le message à travers la tenue scénique c’était quoi ?

    Je ne sais vraiment pas. J’avais un couturier en France. Je vous assure que je ne m’y connais pas en tenue vestimentaire donc il m’habillait et puis on me disait que c’est bien. Donc je ne savais pas que quelqu’un d’autre le faisait. C’était juste comme cela et puis ma musique était aussi différente des autres. Ma musique avait des références qui riment avec le cuir et le blouson. La danse que je présentais en spectacle n’avait rien à voir avec ce que les gens présentaient ici au Cameroun. Prenez l’exemple de James Lennon. Il prestait en jeans et tee-shirt. Il n’était pas trop porté vers les tenues de scène et moi j’ai remarqué que les plus grands musiciens du monde sont les plus simples sur terre.

    Ah bon ?

    Oui. C’est cela. Moi j’avais toujours une référence qui était Manu Dibango et Bailly Spinto que je connais bien. Quand je les rencontrais à Abidjan, ils étaient toujours simplement habillés. Je me suis dit qu’il fallait que je fasse comme eux, parce que je me dis que j’avais plus à parler de ma musique que de mes vêtements.

    Vous étiez beaucoup aimé par les femmes pour votre beauté physique et aussi la qualité de votre musique ?

    C’est vrai. Quand on était encore plus jeune parce qu’il faut dire que cela fait plus de 30 ans et moi je ne m’en rendais pas compte. Je savais que quand je chantais, il y avait des fans qui reprenaient mes chansons en chœur. Une fois, je suis allé à Abidjan. Je devais jouer à l’université. Je n’ai pas pu jouer parce que les femmes sont toutes montées sur scène. C’était impossible de jouer. Je suis reparti.

    Les concerts privés, vous en avez fait dans votre carrière pour les hommes et les femmes ?

    J’ai fait des concerts privés, dans les domiciles de personnes parce que les gens m’aimaient beaucoup. Je venais chanter pour elles, mais c’est vrai qu’il y avait plus de femmes que d’hommes à ces soirées. Si aujourd’hui je continue de faire des concerts à travers les stades, cela veut dire que j’ai pris mon métier au sérieux.

    Comment avez-vous accueilli le fait qu’une de vos chansons ait été choisie à Varietoscope comme morceau imposé ?

    Je suis très reconnaissant pour ce que la Côte d’Ivoire a fait pour moi parce que c’est le premier pays qui m’a adopté sans me connaître et jusqu’au aujourd’hui, j’en suis très reconnaissant. C’était un privilège et je continue de dire merci à la Côte d’Ivoire qui m’a invité pour une tournée pendant la Coupe d’Afrique des Nations en 1984. Je suis un enfant de la Côte d’Ivoire.

    Quels sont les plus beaux souvenirs de votre tournée à Abidjan avec les artistes et les autorités ivoiriennes ?

    J’étais à l’anniversaire de François Lougah. Les musiciens ivoiriens sont mes amis. David Tayoraud, par exemple est quelqu’un qui connaît ma musique. J’ai été invité récemment par A’salfo, le chanteur principal de Magic System. J’étais mis à l’honneur. C’est moi qui ai clôturé le grand festival d’Anoumabo. Ce sont des signes qui montrent que ce pays m’a adopté. Les autorités en tant que telle, je ne les connais pas personnellement.

    Afrique Etoiles, cela vous dit quelque chose ?  

    Vous devez plutôt dire : qu’est-ce-que devient le magicien d’Afrique Étoiles ? Parce que quand j’arrive au Kenya pour la première fois, Afrique Etoiles est passé en langue anglaise là-bas parce que je ne savais pas que l’émission a été doublée pour les anglophones.  Au Kenya, on m’a dit que c’est grâce à Afrique Etoile en Côte d’Ivoire que j’y ai été connu.  Ils ont dû appeler les présentateurs de l’émission en Côte d’Ivoire pour avoir mon contact du Cameroun. Et ce, pour faire la première tournée d’Afrique Étoile dans le monde anglophone africain. Je ne sais plus comment il s’appelle et ce qu’il est devenu ce grand et super journaliste culturel ivoirien qui mettait l’art africain en exergue.

    Et vous avez parlé tout à l’heure de la Colombie. Qu’est-ce qui manque à la musique africaine pour pouvoir gagner assez d’argent comme c’est le cas pour l’Amérique ?

    Ce qui manque, ce sont les producteurs et les managers. Ils ne sont pas souvent formés. La seule fois que j’ai été entouré par un manager bien professionnel, j’étais fatigué de faire des concerts. C’était fatiguant. Il faut être formé pour être un manager. Un manager, c’est celui qui sait parler à travers le monde, c’est celui qui sait négocier pour son artiste. Celui qui introduit son artiste dans le cercle fermé des grands mouvements artistiques de prestige. Celui qui est capable de mettre son artiste sur des plateaux. Celui qui a une bonne ouverture sur le monde musical. Le manager doit avoir un carnet, doit savoir négocier avec les tourneurs pour des spectacles de son artiste vers des pays comme la Chine. C’est donc celui qui vend son artiste. C’est cela le manager. Et l’avantage des réseaux fait que beaucoup d’artistes se passent de manager par exemple.

    En Afrique ?

    Oui en Afrique.

    En Afrique euh bon il y a un avantage peut-être aujourd’hui pour les jeunes qui sont très visibles sur les plateformes. Ils sont très visibles et ils laissent même leurs adresses. C’est différent aujourd’hui donc on peut dire qu’au niveau des plateformes numériques on peut se faire voir facilement. C’est bien avantageux. Nous n’avions pas cela à notre époque. Nous avions de vrais managers et producteurs. Le Cameroun n’avait pas de télévision quand je faisais ‘’African Typic Collection’’ c’est-à-dire, il fallait acheter les disques. C’était des radios qui jouaient ma musique. Et quand on passait dans la rue, les personnes sortaient pour me saluer jusqu’à la maison. Maintenant on regarde la télé, on n’achète pas les disques. On va télécharger sur des chaînes YouTube. Et même certains artistes le font. Ils sont obligés de faire cela parce que sur le plan publicitaire, sur le plan organisationnel de spectacle, ce n’est pas évident et beaucoup sont des amateurs.

    Mais avec des CD qui marchent

    Oui. Mais, ils ont la chance d’avoir un disque qui marche. Malheureusement, ils refusent d’avoir recours à des personnes qui ont l’expertise dans le domaine. Aujourd’hui, si vous posez des conditions à certains artistes musiciens au Cameroun en ce qui concerne l’organisation de son staff, il va fuir. Ils te diront, Ils ne font pas ceci-cela. Ils sont dans les bars. Ils jouent, ils boivent, ils ne sont pas discrets pour qu’on découvre leur musique. Ce sont des attitudes que je déplore beaucoup pour les jeunes qui veulent faire carrière dans la musique.

    Ceci dit, quel est votre jugement du niveau actuel de la musique africaine avec les arrangements et les compositions ?

    S’il faut donner un rang aux musiciens par pays, je dirais que j’apprécie aussi beaucoup la musique du Nigeria. Sur le plan technique, il n’y a rien à dire, c’est-à-dire enregistrement, mixage, mastering, tout. Il n’y a rien à dire. Puis suivent le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Congo. Les Congolais sont dans leur musique. Et ils le font très bien, notamment la Rumba congolaise pure. Ils le font bien. Les guitaristes sont justes. Pour la scène c’est là peut-être que le Cameroun et la Côte d’Ivoire se classent un peu sur la deuxième et troisième place. Sinon comme je l’ai dit une musique est bien quand elle est bien composée, bien chantée bien arrangée, bien enregistrée et bien mixée.  

    Quel est votre regard sur la musique camerounaise et ivoirienne ?

    Quand j’écoute aujourd’hui les jeunes artistes musiciens, je trouve qu’ils se débrouillent bien. C’est presque la même musique partout. Aussi, il y a la langue mais l’avantage des chanteurs de la Côte d’Ivoire, c’est qu’ils chantent en français. Parce qu’en français, tout le monde écoute et comprend ce qu’on dit. Et c’est un effort qu’ils ont fait pour rester constant. Dès que j’écoute les mélodies, je me dis que ça, c’est ivoirien tout est presqu’en français.

    Et côté anglophone ?

    Le côté anglophone pour parler du Cameroun, chante en anglais et l’effort c’est que les anglophones chantent en français donc la différence quand j’écoute je sais déjà que cela par exemple c’est congolais et camerounais. Je n’ai pas de difficulté à identifier l’origine d’une musique africaine surtout en Afrique noire. C’est vrai que les jeunes chanteurs africains ont tous, sensiblement le même niveau mais il faut reconnaitre que certains ont beaucoup plus de talent et sont très professionnels. Au niveau des plus jeunes, en Côte d’Ivoire, je citerai Bebi Philip. David Tayoraud m’a dit qu’il a écouté ‘’Makassi’’ pendant plusieurs années avant d’aller vers le coupé-décalé. C’est du talent et du professionnalisme ça. Je les apprécie tous. Ce sont de très bons musiciens, moi j’écoute beaucoup la musique ivoirienne.

    Est-ce que vous avez des projets artistiques personnels que vous avez eu à faire dans le passé ou jamais réalisés ? Et pourquoi et qu’elle était l’urgence sur votre carrière ou la société ?

    Bon, le premier projet que j’ai eu dans les années 90 était pour tous les musiciens qui m’entouraient dont Kotto Bass, (devenu le batteur de Manu Dibango). À l’époque, quand je les voyais j’avais un pincement au cœur parce qu’ils me rendaient célèbre. Mais eux, ils sortaient du carreau. J’ai tout fait pour qu’ils me retrouvent en France dans le groupe pour la grande tournée. Et mon rêve était de réaliser une structure qui puisse les aider et quand j’ai eu un peu d’argent aux États-Unis, j’ai dit la seule façon de les aider c’était de mettre une structure au Cameroun pour eux, pour permettre à beaucoup de gens d’émerger.

    Vous avez pu le faire finalement ?

    Je crois parce que le résultat a donné les Kotto Bass,  Keng Godefroy, de très grands instrumentistes. Malheureusement, la crise économique qui venait de frapper toute l’Afrique a eu des conséquences négatives pour eux. Et il n’y avait plus vraiment de possibilités de retourner en France pour s’enrichir.  Vous savez ce que les producteurs ont fait ?

    Non

    Ils ont changé de métier. Ils ont transformé leurs discothèques en quincaillerie. Aujourd’hui quand je regarde 10 ans après ceux que j’ai cités sont parti au Congo histoire de s’enrichir et ils sont très célèbres aujourd’hui.

    Êtes-vous favorable à la reprise de vos chansons ?

    Oui. Si quelqu’un reprend ‘’African Typic Collection’’ ou bien ‘’Mandela’’ etc., l’on aura que les droits d’interprète et moi je reste auteur-compositeur. Le compositeur reste auteur toute sa vie.  L’œuvre reste incessible, inaliénable. Pour les artistes qui voudront reprendre ma musique, qu’il me rencontre, je leur donnerai l’autorisation de le faire parce que je suis auteur-compositeur.

    Pensez-vous que vos morceaux Olga et Sabina peuvent être repris facilement du point de vue orchestration et harmonisation ?

    Sabina, cela va être compliqué. Pareil avec Olga parce qu’il y a des notes musicales que nous sommes très peu à faire. Je suis le seul à le faire même si je conviens que des amis congolais guitaristes le peuvent. C’est difficile à faire parce qu’il faut attaquer les accords sur les notes annoncées pour que cela donne la couleur musicale recherchée.

    Comment comptez- vous aider les artistes qui voudront apprendre cette technique de guitare ?

    Au Cameroun, aujourd’hui nous sommes en train de mettre sur pied avec des amis des formations dans un studio pour pouvoir accorder nos guitares pour aider les jeunes musiciens à dompter les accords musicaux. Parlant des morceaux Olga et Sabina la guitare doit être réglé ou accordée sur la forme pentatonique majeure et pentatonique mineur. Une fois que c’est fait, dès que vous jouez tout de suite on sait que c’est la musique traditionnelle.

    C’est donc ce réglage des accords pentatonique majeure et pentatonique mineur qui font la particularité des morceaux Olga et Sabina ?

    Oui. Ce sont des œuvres de recherche qui sont partie du studio ‘’Makassi’’. La musique samalisse est un genre musical folklorique de l’ouest-Cameroun. Pour la petite histoire. Lors d’un arrangement dans mon studio, j’ai fait cet ajout dans la musique d’un jeune artiste qui était venu faire la musique classique. L’harmonie entre le classique et cet accord traditionnel était très agréable à entendre dans la musique. J’en profite pour vous annoncer la sortie prochaine d’une chanson dédicace à James Brown. J’annonce également des séminaires pour expliquer aux artistes « comment » fait cette note parce qu’il faut qu’on l’explique à la nouvelle génération pour qu’elle sache comment régler ce genre de guitare-là pour que cela sonne bien et qu’on entende des sons traditionnels à partir de la technique des accords plaqués.

    Vous avez chanté à l’époque pour Nelson Mandela, pendant qu’il n’était même pas encore sorti de prison. Si vous deviez chanter aujourd’hui pour une autre personnalité politique africaine ce serait qui ?

    Bon Mandela il a sacrifié sa vie pour la liberté. Ce n’est pas donné à beaucoup de gens de le faire. Peut-être pour les ‘’Um Nyobe’’ qui se sont battus pour l’indépendance du Cameroun parce qu’ils étaient en avance sur leur temps. Pour Mandela c’était tellement spontanée à l’époque qu’il le fallait parce que partout on en parlait. On parlait de l’héros Mandela. Toutes les chansons qui étaient destinées à Mandela étaient des chansons langoureuses. Je me suis dit, que pour un héros comme lui en prison pour libérer son peuple, il fallait le faire sous forme de danse pour le célébrer.

    Et si on parlait un peu des droits d’auteur. Nous entendons toujours votre musique jouée à la radio et téléchargée par exemple sur YouTube. Recevez-vous des droits jusqu’à ce jour ?

    Oui dans tous les sens. J’étais même le PCA de la nouvelle société de droits d’auteur ici au Cameroun. C’est moi qui ai mis en place la SONACAM (semblable au Burida) sur pieds. On m’a invité à le faire et on a fait tout ce qu’on a pu pour avoir un agrément.  Je me suis battu pour la positionner. J’ai dû m’endetter pour mettre la structure sur pieds. Un an et trois mois après, ils ont commencé à dire beaucoup de choses. J’ai convoqué une assemblée et les gens s’en sont accaparés. Vous savez ce n’était pas une mince affaire.

    Avez-vous des critiques ou des propositions ?

    Nous avions mis sur pied un comité pour faire des propositions au gouvernement pour qu’on sorte de cette crise, on a fait beaucoup de propositions. On a même mis sur pied le statut des artistes grâce aux juristes de la société.

    Peut-on dire que la gestion des droits d’auteur en Afrique pose toujours problème. En Côte d’Ivoire avec le Burida, il y a toujours des mécontentements. C’est bien pareil avec la SONACAM ?

    Vous savez j’ai dirigé cette structure. Les propositions de textes pour rendre forte la SONACAM ont été faites sous ma présidence. C’était donc un compte pour les artistes. Malheureusement, à un certain moment, on avait remarqué que les gens géraient mal les ressources reçues. Il y avait un désordre par certains qui ne voulaient par la clarté dans cette répartition. Il était donc question de diviser par pourcentage, 10 % pour la répartition et 30 % pour le fonctionnement. Il y a plusieurs problèmes. Aujourd’hui, au Cameroun les caisses sont séparées. Une caisse pour le fonctionnement et un autre compte pour les œuvres des artistes. Voilà c’est ce qui existe maintenant et jusqu’à présent les gens continuent à voler.

    Y a-t-il des personnes en Côte d’Ivoire à qui vous aimeriez adresser un message particulier ?

    À tout le public ivoirien. Il n’y avait pas une seule personne qui était pour moi mais tout le public. C’est tout un peuple. Une masse derrière qui apprécie ce que je fais qui continue à m’écrire. Qui demande ce que je deviens. Cependant, je veux saluer ceux qui m’ont invité récemment en Côte d’Ivoire : David Tayorault et  A’salfo du groupe Magic System. Je les salue chaleureusement.  

    Et si l’État de Côte d’Ivoire vous invitait pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations pour venir chanter, quelle serait votre réaction ?

    Je viens en courant

    Le Cameroun va peut-être participer à la Coupe d’Afrique des nations. S’il devait jouer contre la Côte d’Ivoire, quel serait votre pronostic ?

    Comme j’avais dit en 1984, que les deux équipes (la Côte d’Ivoire et le Cameroun) se retrouvent en finale et que la meilleure équipe gagne.

    Une interview réalisée à Yaoundé par Christian Guehi 

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