Des travailleurs de la Radiodiffusion Télévision Ivoirienne (RTI), principal média public de Côte d’Ivoire, ont déposé un préavis de grève de 72 heures.
Des travailleurs mécontents de la RTI ont déposé un préavis de grève, le mercredi 26 juin 2024, à la direction générale de l’entreprise, au conseil d’administration, au ministère de la Communication et à la Primature. Au nom des travailleurs du média public, le secrétaire général du Syninfo, l’un des principaux syndicats des travailleurs, Traoré Nadjibé, a annoncé un débrayage de 72 heures, du lundi 8 au mercredi 10 juillet 2024, pour exiger la satisfaction de leurs revendications.
Les raisons du mécontentement des travailleurs de la RTI
Traoré Nadjibé, dans une déclaration au siège de la RTI à Cocody, a pointé du doigt les problèmes qui constituent un recul du droit des travailleurs, leur épanouissement et un frein au bon fonctionnement de l’entreprise. À l’en croire, la décision de faire grève intervient après deux années de négociations infructueuses avec la direction générale.
Le secrétaire général du syndicat a dénoncé des faits de tripatouillage des politiques salariales et sociales, la rétention des avancements de 2015 à 2022, la diminution ou la suppression des sursalaires, et le blocage des revalorisations nationales des minimas catégoriels. Il a aussi critiqué le non-paiement des stocks de congés impayés, la non-validation des travaux visant à améliorer la gestion du personnel ou encore la prise en compte tardive de l’ancienneté de certains employés ainsi que le non-respect des droits des travailleurs et des engagements sociaux.
Les solutions attendues
Le Syninfo espère obtenir, au terme de cette grève, plusieurs gains importants sur des revendications. Il s’agit de l’attribution de trois bons d’avancement pour la période 2015-2022, ainsi que la régularisation immédiate des décisions d’avancement, la revalorisation des minimas catégoriels avec rappel au 1er janvier 2023, prenant en compte les revalorisations de 2015 et 2023 pour le secteur du commerce.
Traoré Nadjibé et ses camarades voudraient le repositionnement des sursalaires en fonction de la nouvelle grille salariale, avec rappel des mois concernés et sans réduction des nouveaux salaires de base, la correction automatique des erreurs dans la grille salariale pour tous les employés concernés, avec effet rétroactif à janvier 2023, et la liquidation effective du stock des congés.
Les travailleurs de la maison bleue voudraient aussi la reconnaissance des droits acquis par les travailleurs, notamment ceux qui partent à la retraite ou quittent la RTI, avant toute disposition finale sur les questions en suspens, y compris les sursalaires, la revalorisation des minimas catégoriels, et les corrections sur la grille métier. Ils exigent également la signature et l’application des résolutions concernant la gestion du personnel, la cartographie des métiers et les aires de mobilité, ainsi que le rachat des cotisations à la CNPS pour les retraités tardivement pris en compte.
Les responsables syndicaux appellent à un audit de la RTI suivi d’un séminaire tripartite réunissant employeurs, travailleurs et structures spécialisées pour discuter des états généraux de la RTI et de son développement. Ils réclament également la création d’un secteur d’activité dédié aux médias et l’intégration de la RTI dans ce secteur. Ils avertissent que les mouvements de contestation pourraient se poursuivre jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications.
Gérard Batoua