Les professionnels de l’information ont reçu un coup de la part de leurs prédateurs dans l’exercice de leur métier, durant l’année 2015. Le bilan que dresse Reporters sans frontières (RSF), indique qu’au moins 67 journalistes ont été tués dans l’exercice de leur métier ou en raison de leurs fonctions. RSF déplore le manque d’implication de certains États dans la protection des journalistes et demande une “réaction à la hauteur de l’urgence”.
Selon le contenu d’un rapport publié ce 29 décembre, Reporters sans frontières (RSF) a, au cours de l’année 2015, recensé 110 journalistes tués en raison de leur métier ou décédés de morts suspectes. “Pour 67 d’entre eux, l’organisation est en mesure d’affirmer de manière formelle qu’ils ont été tués en raison de leur profession ou dans l’exercice de leur mission, soit un total de 787 depuis 2005. Les autres cas font l’objet de suspicions”,lit-on dans un communiqué sur le site officiel de RSF.
A ces chiffres s’ajoutent 27 journalistes citoyens et 7 collaborateurs de médias tués. Selon l’organisation “Cette situation préoccupante est imputable à une violence délibérée contre les journalistes, et témoigne de l’échec des initiatives en faveur de leur protection”.
Parmi les pays les plus meurtriers pour les journalistes en 2015, la France, figure au troisième rang, après la Syrie et l’Irak. “L’attaque perpétrée en janvier contre Charlie Hebdo participe à l’inversion de la tendance de 2014 où deux tiers des reporters tués dans le monde l’avaient été en zones de conflits. Cette année, au contraire, deux tiers des journalistes tués l’ont été “en temps de paix”, précise le rapport de l’organisation internationale de défense des journalistes.
Le secrétaire général de l’organisation,Christophe Deloire déclare qu’“il est impératif de mettre en place un mécanisme concret pour l’application du droit international sur la protection des journalistes. Aujourd’hui, des groupes non étatiques perpètrent des exactions ciblées contre les journalistes, tandis que de trop nombreux États ne respectent pas leurs obligations. Les 110 reporters tués cette année doivent générer des réactions à hauteur de l’urgence : un représentant spécial pour la protection des journalistes auprès du secrétaire général des Nations Unies doit être nommé sans tarder.”
Établi chaque année depuis 20 ans par RSF, le bilan annuel des exactions contre les journalistes s’appuie sur des “données précises, collectées grâce à l’activité de veille de l’organisation”.
Aliou BM Diallo