Le groupe Rougier entreprise française, spécialisée dans l’exploitation forestière, et partenaire officiel du Fond Mondial pour la Nature (WWF), est accusé par l’ONG « Survival internatinal » de dévaster pour des buts lucratifs une vaste de zone de forêt tropicale à l’Est Cameroun, où vivent une forte colonie de pygmées Baka.
C’est un acte presqu’assassin que le groupe Rougier serait en train de développer dans la vaste zone forestière de l’Est Cameroun, selon les accusateurs.
Profitant du laxisme et probablement d’une complicité de certaines autorités camerounaises du domaine forestier, cette société française, est soupçonnée d’être sur le point de détruire 600. 000 hectares de forêt, une superficie largement supérieure à celle autorisée par la loi camerounaise.
La sonnette d’alarme de l’ONG survival International découle du fait que cette vaste étendue qui est en train d’être déboisée par l’entreprise française Rougier est habitée par les pygmées Baka.
Premiers occupants des forêts d’Afrique centrale, les pygmées constituent un peuple de chasseurs-cueilleurs qui vivent dans les forêts tropicales du bassin du Congo depuis des générations. Et le couvert végétal contribue également à leur survie.
Raison pour laquelle les autorités camerounaises sont vivement interpellées pour mettre fin à la complaisance de certains des agents forestiers, qui attribuent des licences d’exploitation à des sociétés irresponsables, obnubilées par le gain financier au point de vouloir décimer une race humaine, comme la race pygmée considérée comme la plus ancienne de la zone forestière équatoriale.
Nombre d’acteurs de protection de la nature au Cameroun, déplorent par ailleurs le partenariat qui lie le groupe Rougier au WWF dans le cadre du Global forest & Trade network (GFTN), une initiative du WWF pourtant destinée « à promouvoir la bonne gestion forestière et le commerce responsable ».
La société Rougier est basée à Niort. Elle est spécialisée dans la transformation et le négoce des bois tropicaux et exotiques.
Réagissant, l’entreprise française a estimé par la voix de son directeur de la communication Paul Emmanuel Huet qu’il : « s’agit d’accusations graves », affirmant que son entreprise, est réputée pour sa gestion durable des forêts, qu’elle a « des engagements stricts » concernant le « consentement des autochtones ».
Ce n’est pas la première fois que l’ONG, Survival international dénonce de telles dérives. Dans le passé, elle a parlé de l’expulsion de leurs terres ancestrales, des Pygmées par les brigades anti-braconnage « soutenues et financées » par le WWF dans le sud-est du Cameroun. Et parfois la loi camerounaise considère les Baka comme des braconniers « lorsqu’ils chassent pour nourrir leurs familles », affirme l’ONG Survival international.
François Essomba