Le numérique, par ses applications multiples, peut être le point de basculement des États africains vers l’émergence, en agissant sur plusieurs de ses composantes simultanément selon Performances Group.
Performances Group , un cabinet de conseil dont les activités s’étendent aujourd’hui en Afrique de l’Ouest et Afrique centrale, identifie dans sa note sectorielle sur la révolution numérique des États Africains, six recommandations fondamentales qui sont axées sur le développement des infrastructures numériques ; la mise en place d’un cadre juridique de la société d’information et la promotion de la sécurité du numérique ; la formation et la mise à niveau du capital humain ; la numérisation des trois Grands Registres de l’État ; le développement du mobile money et de son écosystème et le soutien à l’émergence d’une masse critique d’opérateurs du secteur privé. Pour
« Le développement des infrastructures du numérique a un impact direct sur la croissance économique et l’emploi, en particulier dans les zones enclavées », indique le cabinet. C’est pourquoi les États africains gagneraient à accélérer la mise en œuvre des projets de déploiement de réseaux de fibre optique existants, de faciliter la mise en place de la 4G, notamment en acceptant de revoir à la baisse le coût des licences, de profiter des opportunités des géants du Web qui souhaitent diffuser la connectivité par satellites, drones ou même ballons, et enfin, d’accélérer leur transition vers la TNT, qui offre une meilleure qualité d’image, tout en libérant une partie du spectre pour d’autres usages.
La révolution numérique des Etats africains devra ainsi s’appuyer sur un cadre réglementaire solide, complet et sécurisant, complété par d’autres mesures non juridiques pour lutter contre la cybercriminalité. Le développement du numérique, et en particulier des transactions électroniques, nécessitera la fiabilisation de l’identité des parties prenantes. Il s’agira pour les Etats de numériser leurs trois « grands registres » (registres des personnes physiques, des personnes morales et du patrimoine), ce qui aura de très nombreuses retombées positives aux plans socioéconomique, environnemental et politique.
Le mobile money et le mobile banking sont des leviers inédits d’inclusion financière dans des pays encore très faiblement bancarisé. Les Etats africains gagneraient ainsi à soutenir le tissu de PME et PMI digitales locales afin de faire émerger des champions nationaux, via la mise en place de Zones Economiques Spéciales et de fonds spéciaux, la facilitation de l’accès des PME du numérique à la commande publique.
Ce grand chantier ne peut être porté que par des hommes et des femmes qualifiés, entreprenants et innovants. Il s’agira de mettre à niveau les programmes d’initiation au codage informatique, d’inclure des cours sur le numérique dans tous les cursus afin d’assurer la maîtrise par tous d’un niveau de compétence minimum, de mettre en place des centres de formation dédiés aux TIC d’une qualité reconnue, et de stimuler la curiosité et la créativité des jeunes à travers des concours, des forums sur les usages et métiers du numérique.
Korona Sékongo