Lors de la VIème Session extraordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC), tenue à Malabo, en Guinée Équatoriale, le 7 février 2025, les dirigeants de la région ont adopté une déclaration ferme condamnant les actions du groupe armé M23, soutenu par le Rwanda, et appelant à une résolution pacifique des conflits en République Démocratique du Congo (RDC).
Une condamnation sans équivoque du M23
Les chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC ont condamné fermement le groupe armé M23, qu’ils accusent d’être soutenu par le Rwanda. Ils ont exigé que le M23 cesse immédiatement son offensive, quitte les territoires qu’il occupe illégalement et respecte les couloirs humanitaires. Cette condamnation intervient dans un contexte où les violences dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, en RDC, ont entraîné une crise humanitaire majeure, avec des milliers de déplacés internes et des pertes en vies humaines.
Appel au retrait des forces rwandaises
Les dirigeants de la CEEAC ont également appelé au retrait immédiat des Forces de Défense Rwandaises (FDR) du territoire congolais. Ils ont insisté sur la nécessité de normaliser le fonctionnement de l’aéroport de Goma pour faciliter le retour des membres du Mécanisme de Vérification Étendue Renforcé (MVA) et du Mécanisme de Vérification Étendue de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL). Cette demande s’inscrit dans le cadre des efforts pour rétablir la paix dans la région des Grands Lacs.
Soutien aux processus de paix
La déclaration réaffirme le soutien de la CEEAC aux Processus de Luanda et de Nairobi ainsi qu’à l’Accord-cadre d’Addis Abeba de 2013, qui visent à instaurer une paix durable dans l’est de la RDC et dans la sous-région des Grands Lacs. Les dirigeants ont exhorté la RDC et le Rwanda à respecter les engagements pris dans le cadre du processus de Luanda, afin de créer les conditions nécessaires à la convocation d’un Sommet du Mécanisme quadripartite (CEEAC, SADC, EAC, CIRGL) sous l’égide de l’Union Africaine.
Une crise humanitaire alarmante
La déclaration évoque l’ampleur de la crise humanitaire en Afrique centrale, exacerbée par les conflits armés, les déplacements massifs de populations et les catastrophes naturelles. Les chefs d’État ont exprimé leur préoccupation face à la situation sécuritaire en RDC, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où les attaques du M23 ont entraîné une augmentation du nombre de déplacés internes et de victimes civiles.
Renforcement de l’architecture humanitaire régionale
Face à cette crise, la CEEAC a décidé de renforcer son architecture humanitaire régionale. Les dirigeants ont instruit le Président de la Commission d’élaborer une Politique régionale humanitaire et un Protocole de création du Fonds d’Assistance Humanitaire (FAH). Ce fonds, qui agira en complémentarité avec le Fonds COPAX, vise à mobiliser des ressources financières pour répondre aux besoins humanitaires urgents dans la région.
Appel à la coopération internationale
Les chefs d’État ont également appelé à une coopération accrue avec les organismes spécialisés des Nations Unies, l’Agence Humanitaire Africaine (AHA), et les organisations non gouvernementales nationales et internationales. Ils ont invité les partenaires bilatéraux et multilatéraux à soutenir les efforts de la CEEAC et de ses États membres pour renforcer les capacités de prévention, de gestion et de réponse aux crises humanitaires.
Répondre aux défis
La déclaration de la CEEAC traduit une volonté de mettre fin aux conflits armés en Afrique centrale, en particulier en RDC, et de répondre aux défis humanitaires croissants dans la région. En effet, les dirigeants ont réaffirmé leur engagement à œuvrer pour la paix, la sécurité et la stabilité dans la sous-région, tout en appelant à une mobilisation internationale pour soutenir leurs efforts.
Elle souligne également la nécessité d’une action collective et coordonnée pour faire face aux défis humanitaires et sécuritaires de la région.