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Opinion

Quel impact de la transhumance au sein des partis politiques ?

Quel impact de la transhumance au sein des partis politiques ?
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La Rédaction
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Depuis l’instauration du multipartisme au sein de notre pays, en avril 1990 nous observons avec amertume et tristesse que l’avènement de chaque régime politique rime avec une vague de transhumance politique suscité par des opérations de charme du régime au pouvoir à travers les médias d’État qui exhibent des personnalités qui viennent de rejoindre les rangs du régime au pouvoir.

Comme des trophées de guerre ces nouveaux arrivants sont montrés en présence d’un public acquis à la cause des initiateurs de la cérémonie dont le seul rôle est de faire exploser l’applaudimètre, la transhumance politique et les opérations de charme ou de débauchage politique ne doivent pas être considérées comme objet de fierté car cela est devenu monnaie courante dans notre pays.

De nos jours en effet, le ralliement politique est un non évènement pour les populations : nos cadres, nos élus et surtout nos leaders politiques etc. changent au gré de leur intérêt mercantile, la majorité afflue vers le régime au pouvoir afin de sauver leurs postes au sein de l’administration publique, la phobie des impôts et de la prison rend le chantage roi.

C’est sans doute cela qui a conduit l’ex président Laurent GBAGBO à dire lors de la crise de 2002 à 2010

« Si je savais que l’argent pouvait acheter les hommes je n’allais pas engloutir assez de milliards dans l’achat des armes ». Oui, le pouvoir d’État en Afrique est un instrument puissant qui peut détourner les personnes faibles et peu convaincues.

Les agissements de nos aînés ne sont pas un bon exemple pour la jeunesse à qui ils devraient léguer des valeurs de probité morale, de loyauté, de conviction, d’intégrité. C’est à ce titre que nous rendons hommage à certaines personnalités politiques qui n’ont pas capitulé face aux nombreuses pressions et chantage qu’elles ont subis durant leur parcours politique au péril de leur vie et du privilège dont ils avaient légitimement droit.

On peut citer en autre, l’ex président Laurent GBAGBO, DJENI KOBINA Georges fondateur du RDR, Professeur GUÉDÉ Guina Frédérique ex Maire de Daloa, les ex Premiers ministres Amadou Gon Coulibaly, Hamed BAKAYOKO et SORO Guillaume etc. Leur engagement politique n’a pas été un fleuve tranquille, mais ils sont restés dignes devant toutes les sortes de tentations et de pressions et de chantages politiques des régimes politiques de notre pays ont le secret.

L’intégration politique des nouveaux militants au sein de leur nouvelle formation politique constitue un véritable enjeu pour ces derniers dans la mesure où ils ne pourront jamais jouer les premiers rôles, car la confiance ne sera pas acquise auprès des anciens militants, la méfiance restera de mise en Afrique car on se méfie des personnes qui trahissent.

Les leaders politiques dont le parti est au pouvoir d’État doivent arrêter d’user de l’argent du contribuable pour débaucher des personnalités politiques de l’opposition ou de la société civile car ils n’apporteront rien de nouveau à leur parti politique.

De 1990 à nos jours la classe politique principalement, les partis politiques ayant gouverné notre pays peuvent faire le bilan du coût des différentes opérations de charme et de débauchage pour le contribuable pour très peu d’acquis.

Le législateur devra instaurer une loi pour assainir l’environnement politique comme celle pour un élu qui change de parti politique durant son mandat électif d’être déchu de ses fonctions et retourner devant les électeurs afin de solliciter à nouveau leur suffrage.

Ceci amènerait les élus à respecter leurs  électeurs. Il faut une éthique en politique pour que notre jeunesse ne soit pas négativement influencée par les attitudes des personnalités politiques.

Le bilan du régime au pouvoir doit être le principal argument pour rallier le régime au pouvoir

Les états généraux de notre classe politique s’imposent afin de dresser  le bilan de notre jeune démocratie et envisager les perspectives pour un climat sociopolitique apaisé lors des élections générales à venir 

ADOU EVARISTE 

Analyste Politique

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