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Côte d’Ivoire : Patrick Achi lance le PSTACI pour l’autosuffisance halieutique 

Côte d’Ivoire : Patrick Achi lance le PSTACI pour l’autosuffisance halieutique 
Publié le
Par
Yaya Kanté
Lecture 12 minutes

La localité de Loka au centre de la Côte d’Ivoire a abrité le lancement du programme stratégique de l’aquaculture en Côte d’Ivoire (PSTACI) le 1er août 2022. L’événement a été présidé par le Premier ministre ivoirien Patrick Achi.

Patrick Achi a lancé le PSTACI le 1er août 2022 à Loka dans la région de Gbêkê dans le centre de la Côte d’Ivoire. Ce programme de développement de l’aquaculture vise à assurer la sécurité et la souveraineté du pays en produits halieutiques. Ci-dessous le discours intégral du Premier ministre, à cette occasion.

• Monsieur le Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture et du développement Rural ; 

• Monsieur le Ministre des Ressources Animales et Halieutiques ; 

• Mesdames et Messieurs les Ministres ;  

• Madame la Ministre-Gouverneure du District des Lacs ; 

• Monsieur le Ministre-Gouverneur du District de Yamoussoukro ; 

• Monsieur le Préfet de la Région du GBÊKÊ, Préfet du département de Bouaké ; 

• Monsieur le Préfet de la Région du Bélier, Préfet du département de Toumodi ; 

• Mesdames et Messieurs les Élus ; 

• Mesdames et Messieurs les représentants des Partenaires Techniques et Financiers ; 

• Distingués Chefs traditionnels, Vénérables Guides religieux ; 

• Messieurs les Présidents des faîtières de l’Association Nationale des Aquaculteurs de Côte d’Ivoire et de l’USCA-CI ; 

• Chères Populations de Loka, chers parents ; 

• Mesdames et Messieurs ; 

Sous ce soleil radieux, nous posons aujourd’hui, ensemble, un acte absolument fondamental pour notre agriculture, pour notre jeunesse et son insertion professionnelle, pour notre sécurité et notre souveraineté alimentaire, pour notre pouvoir d’achat. 

Avec le lancement officiel du Programme Stratégique de Transformation de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire, le PSTACI, nous posons un acte absolument fondamental de la vision 2030 du Président de la République, SEM. Alassane Ouattara, pour une Côte d’Ivoire plus prospère et solidaire. 

Un programme ambitieux qui traduit la vision du président Alassane Ouattara

C’est vous dire à quel point je suis aujourd’hui heureux et honoré d’être parmi vous pour célébrer ce démarrage d’un programme agricole et aquacole ambitieux, qui veut en quelques années créer une industrie qui n’existait pas jusqu’alors dans notre pays, pour donner aux Ivoiriens une nourriture plus saine et aussi moins chère, des emplois et des richesses nouvelles !  

Et puis, vous le savez, j’ai toujours un plaisir infini à venir et revenir encore ici, à Loka et Bouaké, ville avec lesquelles mes liens sont anciens, charnels et puissants, nés dans les tempêtes qu’a pu traverser notre pays, et jamais démentis depuis dans leur vérité et leur intensité. Alors merci, merci à vous chères populations qui êtes là en nombre et merci à toutes celles venues des autres régions. Merci pour votre si belle mobilisation et cet enthousiasme coloré et vibrant que vous nous témoignez ! 

Nous savons qu’il s’adresse, à travers nous, à l’homme qui guide notre nation sur le chemin de sa renaissance, le Président de la République, SEM. Alassane Ouattara dont vous connaissez l’ampleur de l’œuvre pour vos familles, votre région, votre pays. Je veux d’ailleurs au nom du Chef de l’État vous remercier chers parents pour votre soutien sans faille à sa vision d’une Côte d’Ivoire rassemblée et en paix, concentrée sur son développement, travaillant d’arrache-pied à bâtir une nation prospère et solidaire. 

PSTACI, un programme de la Côte d’Ivoire Solidaire

Je veux également saluer et remercier, au nom du Président de la République, les autorités administratives, politiques, coutumières et religieuses, ainsi que les Élus et Cadres ici rassemblés. Votre présence nombreuse ici aujourd’hui souligne bien l’importance de ce moment et votre parfaite compréhension de l’ambition portée par le Chef de l’État pour notre agriculture et sa modernisation, pour le développement de nos ressources animales et notamment piscicoles, et l’extraordinaire impact qu’elles auront sur les Ivoiriens en termes d’emploi, de nourriture saine et de pouvoir d’achat, et sur le pays, en termes de souveraineté alimentaire et de développement économique. 

Nous touchons là à l’essence même de la Côte d’Ivoire Solidaire, pensée et pilotée par le Chef de l’État : une nation capitalisant sur ses avantages comparatifs, et notamment l’agriculture ; une nation plus industrielle, transformant bien plus localement ; une nation plus moderne, connectée, visant à l’excellence ; pour bâtir au final une Côte d’Ivoire avec plus d’emplois, plus de richesses et donc plus de solidarités ! 

Mesdames et Messieurs,  

Si la Côte d’Ivoire est cette terre de merveilles naturelles, elle le doit sans aucun doute possible à sa connexion intime, séculaire avec l’eau. Oui, notre pays a été béni par Dieu qui a choisi de faire couler sur lui, à travers lui, des ressources sans pareilles qui font de notre pays l’un des châteaux d’eau du sous-continent. 

Un puissant réseau hydrologique à travers tout le pays

Nous disposons en effet d’un réseau hydrographique extrêmement dense et puissant, avec quatre grands fleuves qui zèbrent notre pays du nord au sud, totalisant 3400 kilomètres de longueur, mais aussi plus de 150.000 hectares de lagunes, plus de 350.000 hectares de lacs et de bas-fonds et enfin, évidemment, une façade maritime de 550 km, où la terre ocre vient se jeter dans les bras tumultueux et splendides de l’océan. 

Ce cadeau divin, ce don unique, ayons la franchise de reconnaître que nous n’avons pas encore su l’exploiter à la hauteur de l’extraordinaire potentiel qu’il peut représenter. D’une part pour le développement de notre agriculture, en termes d’irrigation, et c’était l’objet de mon déplacement il y a quelques jours sur une série de barrages dans le Nord du pays. D’autre part pour le développement d’une activité puissante d’aquaculture. 

300 milliards de FCFA pour l’importation de poissons surgelés 

Parce que nos populations aiment le poisson. Oui, elles l’aiment et elles en consomment beaucoup. Avec 550.000 tonnes chaque année, le poisson représente aujourd’hui plus de 50% de nos apports en protéines animales. Et cela ne va pas s’arrêter dans une Côte d’Ivoire qui ne cesse de grandir, avec 29 millions d’habitants aujourd’hui, 35 demain, 40 millions après demain. C’est-à- dire l’aspect stratégique que ce sujet recouvre pour notre sécurité comme notre souveraineté alimentaire, mais aussi pour la qualité nutritionnelle des aliments consommés par les Ivoiriens et le coût auquel ils se les procurent. 

Pourtant les productions nationales halieutiques, dans le cumul pêche et aquaculture, ne couvrent que 14% des besoins de la population. Pour résorber cet important déficit, notre pays a donc recours aux importations massives de poissons surgelés en provenance d’Asie, avec un coût évalué à plus de 300 milliards de FCFA par an, faisant de notre pays le plus grand importateur de tilapia congelés au monde. 

Ces faibles performances de la production ivoirienne s’expliquent essentiellement par le coût élevé des aliments importés, la faible disponibilité des alevins, le manque de ressources humaines qualifiées et le faible niveau des investissements dans le secteur. 

Mesdames et Messieurs,  

Face à ces insuffisances qui ne reflètent nullement l’important potentiel dont recèle le pays, la Côte d’Ivoire, dans sa Stratégie 2030, va faire du développement aquacole un instrument privilégié de croissance économique, de sécurité alimentaire, de création d’emplois pour notre jeunesse et nos femmes et ainsi de lutte radicale contre la pauvreté. 

Produire 500 000 tonnes de poissons en 2030 pour une valeur de 825 milliards de FCFA 

Le Programme Stratégique de Transformation de l’Aquaculture en Côte d’Ivoire ou PSTACI a donc été mis en place par le Gouvernement en février 2022, pour une durée de 5 ans renouvelable. Il consacre que le développement du secteur aquacole, nécessitera des investissements publics majeurs pour créer un écosystème propice à l’investissement privé et aux entrepreneurs privés, qui seront eux ensuite en charge de sa croissance à la hauteur de notre ambition. 

Il s’agit donc de réaliser un programme d’amorçage du développement futur de PME et de grandes entreprises, capables de satisfaire d’abord en priorité la demande nationale, mais ensuite également, l’exportation au regard de la croissance constante des besoins mondiaux en ressources halieutiques.  

À l’horizon 2030, grâce à la méthode du PSTACI, notre pays ambitionne de produire plus de 500 000 tonnes de poissons, gagnant ainsi sa pleine souveraineté alimentaire, c’est-à-dire son autosuffisance totale en produits halieutiques, pour une chaîne de valeur estimée à environ 825 milliards de FCFA. 

Pour atteindre cet objectif, tous nos efforts s’articuleront dans un premier temps autour de l’amélioration de la production aquacole, la recherche-développement, la formation et la valorisation des plans d’eaux par la création de Zones Économiques Aquacoles, la création d’une station nationale d’alevinage, de fermes pilotes, mais également la construction d’usines d’aliments de poissons.  

Ensuite, il s’agira d’améliorer la chaîne d’approvisionnement et de commercialisation, avec la promotion des produits aquacoles, l’amélioration des conditions de conservation et de transformation, la mise en place de circuits de distribution.  

Enfin, pour accompagner cette dynamique, des mécanismes institutionnels permettront de faciliter les investissements, de créer des systèmes de certifications, de former et d’encadrer des entrepreneurs aquacoles, notamment via des centres de formation professionnelle en milieu rural, à même de favoriser le lancement et l’installation des PME. 

Mesdames et Messieurs, 

En ce jour, où nous procédons au lancement du PSTACI, je voudrais saluer la contribution de tous les acteurs actuels de l’aquaculture et ceux de la formation professionnelle, tout en souhaitant qu’ils s’approprient pleinement ce programme afin d’en garantir son succès et d’entrainer à leurs côtés, dans l’aventure de l’aquaculture en Côte d’Ivoire, une dynamique d’entrepreneuriat puissante venant du secteur privé.  

L’engagement du gouvernement à mettre en œuvre les conditions pour le succès du PSTACI 

Je sais que je peux compter sur l’ensemble des acteurs ministériels de tutelle pour faire de ce projet une réussite majeure de notre pays dans les toutes prochaines années. 

Monsieur le Ministre d’État, Ministre de l’Agriculture et du Développement rural et Monsieur le Ministre des Ressources animales et halieutiques, ce projet est plus que jamais le vôtre, son ambition relève de vous et de vos équipes, sa réussite de votre travail. L’impulsion qu’il faudra donner, l’exigence dont il faudra faire preuve, la conviction vis-à-vis de nos futurs entrepreneurs aquacoles seront déterminantes. Je connais à tous deux votre sens de l’engagement, votre capacité à vous dépasser, votre volonté d’agir pour transformer votre pays. Je sais que vous serez au rendez-vous de cette révolution aquacole, agricole et industrielle ! 

Monsieur le Ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, vous savez à quel point les enjeux de formation seront déterminants dans le succès de cette aventure. Le développement du capital humain, l’émergence d’entrepreneurs aquacoles se feront grâce au transfert de technologies et de connaissances, afin d’accompagner les investissements privés dans le secteur et une création massive d’emplois, notamment en milieu rural. Le programme comprendra le renforcement des centres de formation professionnelle de Tiébissou, de Grand Lahou et de Jacqueville. Ces centres permettront d’améliorer de façon significative la qualité de la formation et des enseignants. Ils faciliteront ensuite la création d’autres centres de formation. Ils seront la clé de nos succès futurs. Et je sais Monsieur le Ministre, que notre ambition peut compter sur votre vigilance, votre engagement et votre esprit d’initiative.  

Enfin, parce que cet événement constitue l’aboutissement d’un travail collectif, je voudrais saluer l’unité de Gestion du PSTACI et le Coordonnateur du Programme dont l’action sera déterminante. Je salue également l’appui des partenaires techniques et financiers, et celui des experts venus notamment d’Asie, pour insuffler une nouvelle dynamique dans les méthodes de production.  

Mesdames et Messieurs, Chers investisseurs et entrepreneurs, 

En dépit des contraintes internationales, notre économie ne cesse de montrer sa résilience comme son dynamisme. Nous faisons partie des rares pays au monde à avoir maintenu une croissance positive en 2020, dans le contexte de la pandémie, avec un rebond à plus de 6,5% en 2021. Et les dernières évaluations du Fonds Monétaire International indiquent des perspectives puissantes, avec un taux de croissance anticipé à plus de 7% par an au cours des prochaines années.  

La modernisation de l’agriculture en marche

Dans cette trajectoire positive, la modernisation de notre agriculture, la capacité à produire et transformer sur place les richesses de nos cultures terrestres ou aquacoles sera un facteur supplémentaire d’accélération. 

Les conditions pour participer à l’aventure sont donc on ne peut plus favorables : facteurs naturels, infrastructures de qualité, main d’œuvre disponible et motivée, fiscalité et soutien à l’investissement, importance d’un marché national à servir et ouverture sur un vaste marché régional à conquérir…  

Avec un Gouvernement totalement disponible, une administration engagée et en pleine phase de modernisation, la Côte d’Ivoire est une terre d’entreprenariat agricole et aquacole extraordinaire, un eldorado pour un secteur privé actif et offensif, qui veut bâtir des révolutions positives, créer de nouvelles activités de forte croissance, de nouveaux emplois, de nouvelles richesses, en répondant fortement et utilement à des besoins humains bien réels.  

Dans ce marché qu’est l’aquaculture, et qui se trouve être le système de production agricole avec le taux de croissance le plus élevé au monde, la Côte d’Ivoire attend donc, cher secteur privé ivoirien, africain et mondial, votre énergie, vos capitaux comme vos savoir-faire techniques, pour faire grandir avec vous nos fermes, notre production piscicole, nos circuits de distribution, de transformation et d’export, les emplois et revenus de nos femmes et de nos jeunes, la qualité de vie dans notre si beau pays ! » 

Mesdames et Messieurs,  

À quelques jours de la célébration de notre indépendance, c’est un combat mobilisateur pour notre alimentation, pour notre économie, pour notre souveraineté que nous lançons ce lundi 1er août 2022 avec le programme stratégique de transformation de l’aquaculture en Côte d’Ivoire. 

Ce combat, je sais que nous le réussirons ensemble. Car je sais à quel point vous, autorités politiques, administratives, coutumières, communautaires, vous les apprenants, vous entrepreneurs et investisseurs, vous chères populations, êtes toutes et tous pleinement conscients de l’importance de nos enjeux et de l’aspiration qui nous habite.  

Pleinement conscients du formidable gisement de création de richesses et d’emplois que nous avons sous les yeux.  

Pleinement conscients de l’ambition que nous avons pour l’alimentation des Ivoiriens comme pour leur pouvoir d’achat  

Pleinement conscients de la souveraineté que nous voulons conquérir, de la dignité nouvelle que nous revendiquons, de l’espoir affirmé d’un avenir plus prospère et solidaire que nous partageons ! Alors levons-nous et ensemble, donnons tout pour faire grandir l’aquaculture en Côte d’Ivoire ! 

C’est sur ces mots de confiance et d’espérance que je voudrais clore mon propos et déclarer lancé, au nom du Président de la République, SEM. Alassane OUATTARA, le programme stratégique de transformation de l’aquaculture en Côte d’Ivoire ! 

Vive l’aquaculture ! Vive la révolution agricole ivoirienne ! Et que vive la Côte d’Ivoire solidaire ! Je vous remercie.

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Mots clés :Côte d'IvoireLokaressources halieutiques


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