La France à travers Agnès Von Der Mühl, directrice de la communication et de la presse du Quai d’Orsay (ministère des Affaires Etrangères) a pris acte ce mercredi 4 novembre 2020 de l’annonce des résultats provisoires par la Commission électorale indépendante (CEI). Elle est en phase avec l’Union africaine (UA), la Cedeao, l’Union Européenne (UE) et l’Onu qui ont appelé à un dialogue inclusif après avoir reconnu un déroulement satisfaisant du scrutin du 31 octobre qui a vu la victoire du président sortant Alassane Ouattara (94,27%) pour un taux de participation de 53,90%.
Au cours d’un point de presse ce mercredi 4 novembre 2020 au ministère français des Affaires Etrangères à Paris, à la question « La France considère-t-elle que le président sortant ivoirien Alassane Ouattara a été réélu et quel est votre message aux forces en présence après l’appel de l’opposition à la désobéissance civile et le blocage de plusieurs de ses leaders à leur domicile », la porte-parole du Quai d’Orsay a répondu :
« La France a pris note de l’annonce par la Commission électorale indépendante des résultats provisoires de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire.
La France partage pleinement les préoccupations exprimées par l’Union européenne concernant les tensions et les incitations à la haine qui ont prévalu durant ce scrutin et condamne les graves violences intervenues. Elle relève également les fortes disparités de la participation électorale selon les régions du pays.
La France appelle tous les acteurs à mettre fin aux provocations et actes d’intimidation qui perdurent depuis le scrutin. L’état de droit doit prévaloir.
Elle souligne l’urgence d’une reprise du dialogue politique en Côte d’Ivoire favorisant la réconciliation par des mesures concrètes qui permettront de tourner la page de la violence et de la division. Elle soutient les efforts d’accompagnement déployés en ce sens par les organisations régionales et internationales et se joint à ce titre à l’appel de la CEDEAO et de l’Union africaine de s’abstenir de toute initiative sortant du cadre constitutionnel ».
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« En réalité, Paris n’est pas prêt à soutenir l’opposition dans son jusqu’au-boutisme, suivant la position de l’Onu et de la Cédéao qui, dans un communiqué conjoint, ont appelé les opposants à abandonner leur idée de mise en place d’un Conseil de transition. Et surtout à engager des pourparlers avec le pouvoir qui semblent très difficiles à organiser tant les positions semblent irréconciliables » écrit le journaliste français Pascal Airault de l’Opinion dans un article paru ce mercredi 4 novembre 2020. Selon le confrère, Emmanuel Macron ne devrait pas s’impliquer directement dans le règlement de cette crise, si ce n’est pour faciliter le dialogue entre les acteurs.
« Il ne souhaite pas être accusé d’ingérence et exclut toute intervention militaire comme l’ont fait Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy par le passé, le premier décidant l’envoie d’une force d’interposition entre les belligérants en 2002, le second engageant l’armée française pour installer Alassane Ouattara au pouvoir en 2010 » ajoute le confrère.
Philippe Kouhon