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    Pdci-Rda : « Thiam, une intronisation plutôt qu’un congrès » selon l’analyste Kalilou Coulibaly

    Pdci-Rda : « Thiam, une intronisation plutôt qu’un congrès » selon l’analyste Kalilou Coulibaly
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    Selon l’analyste Kalilou Coulibaly, Doctorant EDBA, ce qui s’est passé à Yamoussoukro est une intronisation et non une élection. Il s’en explique.

    Pourquoi et comment le congrès de Tidjane Thiam peut-il poser problème à un observateur extérieur ? L’analyste Kalilou Coulibaly qui a déjà écrit des articles de tonalité critique sur le nouveau président du Pdci Rda a-t-il raison de dire qu’il s’agit d’une intronisation et non d’une élection ouverte et transparente ?

    1- La monarchie démocratique.

    Ce qui nous intéresse dans ce processus qui a conduit à l’élection du nouveau président du PDCI, est l’effluve du noyau originel de ce parti qui s’en est dégagée, en faisant croire à la bonne odeur démocratique, après que les organisateurs eurent froissé son objet de transparence comme mode opératoire, dans l’écrasante majorité des cas au cours du processus notamment, l’affichage tardif de la liste du collège électif , le non respect du délai de l’organisation du congrès, la non notification de la liste des candidats retenus, etc .

    Le mécanisme exprimé puis exécuté, a été à dessein, pour compromettre les plus faibles candidats dans la forfaiture, et à contraindre les caciques à abandonner, en vue d’imposer le choix qui émergea tardivement, mais propulsé assez vite au sommet, en dépit des exigences réglementaires.

    Cette attitude est semblable et égale à une succession monarchique, avec un personnage dominant d’ossature d’héritier connu d’avance qui, devait récupérer la couronne à tous les prix.

    2- Les ayatollahs de la mission.

    La mission qui a été acceptée par la présidence intérimaire, n’était pas moins vraie pour les ayatollahs des échelons inférieurs dont le rôle était de défendre le trône pour le prince.

    La démarche utilisée procède de l’école du contenu qui, consiste à ne pas donner la possibilité à certaines catégories de participer à la prise décision comme cela se doit en démocratie mais, de l’imposer comme méthode.

    C’est pour cette raison, qu’aucune règle ne pouvait être respectée, et que tout échappa aux critères et aux sens de l’adversité du jeu démocratique. Cette méprise des procédures en préférence pour l’opacité, était quasiment pour imposer le choix délibéré, à la faveur d’une monarchie démocratique dénommée le congrès électif. Elle met en évidence que cette élection était biaisée à l’épreuve des textes, de la moralité et de l’éthique.

    3- Le PDCI, un parti conservateur.

    Par ses pratiques, le PDCI vient d’aiguiser notre compréhension sur l’impermanence du jeu politique, pour lui c’est la fin qui détermine les moyens, le successeur s’est installé contre la colère des frustrés qui, avaient souhaité le choix du président par les règles du jeu comme il était prévu.

    Le doyen d’âge du PDCI, intérimaire au poste de la présidence de son parti, dans sa déclaration qui a attiré l’ire du représentant du RHDP présent à ce congrès électif, était un courant de dénégation de l’évidence et de mensonge. Son allégation sur la détresse sociale en Côte d’Ivoire, manque de clarté mentale, car mentir est une exigence excessive envers soi-même, il nous éloigne des solutions constructives.

    Le mensonge à soi-même est la définition de la mauvaise foi, c’est-à-dire la non-reconnaissance de ce que l’on sait par ailleurs, et que l’on ne veut pas s’avouer. Comme si la règle en politique est le mensonge au peuple, et qu’elle n’a pas de morale.

    4- La mauvaise comédie comme ligne de conquête du pouvoir.

    Le mensonge est le factice du sincère, le raisonné du manipulé, avec le mensonge les mots perdent leur sens, on est en démocratie mais on n’agit pas en démocrate.

    L’ex président par intérim vient de montrer que le PDCI est un parti conservateur, qu’il ne changera pas dans sa pratique de conquête du pouvoir, son nouveau président a reçu les instructions et il ne faut pas se laisser distraire par ceux qui ne peuvent changer.

    Sa dénégation de l’évidence des progrès qu’a connus notre pays, confirme qu’il est difficile pour ce parti d’admettre sa responsabilité partagée dans la gestion du pays en tant que membre du RHDP de 2011 à 2016.

    Cette mauvaise comédie vient confirmer la thèse du nouveau président du PDCI, l’homme aux prétentions des « solutions qui marchent », dont il est préférable de connaître davantage les hypothèses d’une telle affirmation et sa matérialisation, avant de déterminer son avantage comparatif avec les solutions originales du président de la République Alassane Ouattara qui, font pour l’instant la fierté des ivoiriens.

    C’est donc dans cette vision de dénégation et de mensonge que le PDCI entend transformer la réalité comme contre valeur, en élément de langage dans son plan de reconquête du pouvoir.

    Être un parti conservateur, est synonyme d’une faction de gens estimant être le parti naturel qui doit gouverner, cette idée provient de la longévité de gestion du pouvoir qu’ils ont eue pendant 33 ans.

    Ainsi, ils finissent par définir la transmission du pouvoir comme une tradition à la fois idéologique, culturelle et ethnique.

    À écouter, l’ex président intérimaire, il donne l’impression de vouloir effacer les mémoires et occulter les souvenirs de nos réalités pour faire croire qu’ils n’ont eu aucune responsabilité politique, ni administrative dans les conséquences du désastre social que le président de la République Alassane Ouattara tente de redresser.

    Comment est-il possible de nager à travers le chaos qu’il a décrit, avec une perspective apaisée sans se livrer à un jugement sur son discernement ?

    Dès lors, son discours d’orientation souffre du sceau de l’impertinence populiste, du manque de sagesse pour apprécier le changement de comportement, le cadre de vie, et de l’environnement de paix dont jouissent les ivoiriens depuis plus de 10 ans.

    Le rattrapage ethnique auquel l’ex président intérimaire fait allusion, si tant est qu’il est avéré, il est moins visible que sous le règne du PDCI, et très minime à l’instar du pouvoir du FPI.

    Rappelons le sans complexe que, tout pouvoir gouverne avec les hommes en qui il a confiance, d’ailleurs, le nouveau président du PDCI a bénéficié de ce rattrapage ethnique, sinon, politiquement il était le moins qualifié au sein de son parti.

    Kalilou Coulibaly, Doctorant EDBA.

    Ingénieur, MBA, DESS in business administration.

    Note de la rédaction : cette analyse n’a pas pris en compte le message du nouveau président du Pdci Rda. Diffusé le dimanche 24/12/2023 par le staff de Tidjane Thiam et enregistré le samedi 23/12/2023, quelques heures après le congrès, le dit message semble être en opposition à la position et aux orientations données par le président intérimaire.

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