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    Affaires Maritimes : Paul Adalikwu (SG OMAOC) présente ses civilités et son plan d’actions au ministre Amadou Koné (Côte d’Ivoire)

    Affaires Maritimes : Paul Adalikwu (SG OMAOC) présente ses civilités et son plan d’actions au ministre Amadou Koné (Côte d’Ivoire)
    Publié le
    Par
    Philippe Kouhon
    Lecture 10 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Le ministre ivoirien des Transports Amadou Koné a reçu en audience le jeudi 29 septembre 2022 à son cabinet sis à l’immeuble Postel 2001 Abidjan-Plateau, le nouveau secrétaire général de l’organisation maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (OMAOC), le Nigérian Paul Adalikwu. 

    Désigné secrétaire général de l’organisation Maritime de l’Afrique de l’ouest et du centre (OMAOC) par consensus, pour un mandat de 4 ans, lors de la session extraordinaire de l’assemblée générale de l’institution tenue du 16 au 18 novembre 2021 à Accra, le candidat du Nigeria, Dr. Paul Adalikwu, qui a pris fonction en janvier 2022 à Abidjan en Côte d’Ivoire, pays de siège de l’institution a présenté ce jeudi 29 septembre 2022 ses civilités et son plan d’actions au ministre Amadou Koné. 

    État des lieux 

    Venu présenter ses civilités, le secrétaire général de l’Omaoc a exprimé sa gratitude ainsi que celle de son pays le Nigeria au président Alassane Ouattara à travers le ministre des transports Amadou Koné pour le soutien de la Côte d’Ivoire à sa candidature lors des élections de novembre 2021 à Accra au Ghana.

    Il en a profité pour faire un état des lieux de l’institution.

    « A ma prise de fonction, en janvier 2022, l’Omaoc n’existait  que de nom. Ses comptes étaient quasiment vides.  Sur un budget de 2 milliards de dollars, il ne restait que 11 millions de dollars. J’ai trouvé un parc automobile vieillissant. Il n’y avait ni organigramme, ni lettre de mission. Son local était dans un état de vétusté avancé. Le personnel était démotivé. Il venait au travail à 9 h et rentrait à 15 h.  Le vendredi il rentrait déjà à 12h.

    Mais depuis mon arrivée, les choses ont commencé à changer.  Le personnel travaille de 8h à 17h. Un organigramme clair et précis a été adopté. Et chaque agent doit soumettre un rapport régulier sur son travail. Enfin , Je vais écrire aux pays membres, afin qu’ils puissent payer leurs contributions » a-t-il fait savoir. 

    Restaurer la confiance avec les États membres et les organisations internationales 

    Dès sa prise de fonction, le secrétaire général  a engagé son Institution à faciliter l’accord commercial de transit des Ports secs des Etats membres et le projet de création d’une Communauté Maritime africaine à travers la CEA, la CEDEAO et l’UA et  concrétiser la transformation de l’OMAOC en Organisation Maritime Africaine.

    Il a appelé à des efforts concertés des gouvernements, des entreprises multinationales et des particuliers pour soutenir la formation maritime et a demandé une collaboration technique avec l’Agence nigériane d’administration et de sécurité maritime (NIMASA) pour recommander la loi nigériane contre la piraterie aux autres pays membres.

    L’OMAOC s’est également attelée à soutenir l’exécution et la poursuite des projets de développement, après l’arrivée à terme des financements extérieurs.

    L’OMAOC a tissé, avec succès, des liens avec un large éventail de partenaires extérieurs parmi lesquels l’UE, l’ACDI, KOICA, CNUCED, le Fonds d’Aide et de Coopération (FAC/France), la Banque Mondiale pour ne citer que ceux-là.

    Il a enfin entamé des pourparlers d’alliance stratégique avec l’Organisation maritime internationale (OMI) à Londres pour l’harmonisation des législations et les besoins d’assistance technique pour une sécurité maritime durable en Afrique d’où la réunion des Ministres de l’OMAOC le 05 octobre 2022 à Londres.

    Les projets prioritaires et perspectives 

    Les principaux projets fixés en tête de liste des priorités par le nouveau Secrétaire Général (SG) de OMAOC, portent sur : 

    • l’inauguration de la Banque Régionale de Développement Maritime (RMDB) ; 
    • la mise à disposition d’un édifice permanent du secrétariat de l’instance multilatérale ;
    • le réseau sous régional intégré de la fonction de garde côte ;
    • le Centre d’Information et de Communication, y compris l’Observatoire Régional des Transports ;
    • la facilitation du trafic en transit vers les Etats sans littoral, y compris la mise en œuvre du système de grille plombée.

    Les requêtes du SG auprès du Ministre Amadou Koné 

    Pour mener à bien sa mission, le secrétaire général de l’Omaoc souhaite que le ministre des transports lui propose pour ce qui concerne la banque régionale de développement maritime basée au Nigéria, un vice-président et un administrateur des finances.

    Il souhaite également l’expertise d’un statisticien au sein du secrétariat général à Abidjan. Paul Adalikwu plaide auprès du ministre Amadou Koné pour un édifice permanent du secrétariat général.  Le nouveau secrétaire général de l’Omaoc veut compter sur le leadership du président Alassane Ouattara afin de convaincre les autres chefs d’Etats membres de l’Omaoc pour qu’ils s’ acquittent de leurs contributions. La Côte d’Ivoire étant à jour de ses cotisations est selon Paul Adalikwu un exemple qui peut être écouté et suivi. Enfin, la Côte d’Ivoire est invitée à participer du 2 au 6 octobre prochain à la visite de travail initiée par l’OMAOC auprès de l’OMI à Londres.

    Amadou Koné félicite le nouveau secrétaire général de l’Omaoc et le rassure du soutien de la Côte d’Ivoire pour la réussite de sa mission 

    Prenant la parole, le ministre ivoirien des Transports Amadou Koné a félicité le nouveau secrétaire général de l’Omaoc et l’a rassuré du soutien de la Côte d’Ivoire pour la réussite de sa mission.

    « Nous nous tenons à vos côtés.  Votre engagement est visible et je vous exhorte à continuer.  Aussi il faut savoir que le père fondateur de la nation ivoirienne Félix Houphouët-Boigny avait vu juste en créant l’académie régionale des sciences et techniques de la Mer d’Abidjan (ARSTM) et toutes les infrastructures de sécurisation du transport maritime.  Nous devons continuer à travailler pour que cette organisation prenne toute sa place dans la sous-région. Car les défis à relever sont importants. Il s’agit de la Sûreté et la sécurité mais également de toutes les mutations en vue du développement de l’économie bleue. Enfin j’ai pris bonne note de toutes vos requêtes » a-t-il réagi. 

    L’OMAOC a besoin d’une agence de compétences 

    Afin de répondre aux besoins et préoccupations des États membres de l’OMAOC dans le contexte de concession de part des eaux territoriales et espaces maritimes, le ministre ivoirien des Transports Amadou Koné a suggéré la mise à contribution d’experts.  Des juristes dont l’apport devrait capter l’attention des gens sur des questions qui les préoccupent.

    Visite du SG de l’Omaoc au ministre ivoirien des Transports. © Sercom ministère

    «  Je fais confiance à l’OMAOC » a dit Amadou Koné avant de promettre plusieurs autres audiences et visites de terrain afin de déterminer ensemble une meilleure matrice de travail. 

    Il sera représenté à Londres dans le cadre de la visite de travail des Ministres de l’OMAOC auprès de l’OMI du 2 au 6 octobre 2022. 

    Le moins qu’on puisse dire 

    L’Omaoc revient de loin. C’est le moins qu’on puisse dire. Après dix ans d’inactivité, ce qui a eu pour conséquence une gestion  calamiteuse des fonds alloués, les États membres (25) ont décidé de se réunir à Kinshasa (RDCONGO) du 28 au 31 juillet 2021, aux fins de remettre l’institution sur les rails. 

    Si la présidence, précédemment occupée par la République Démocratique du Congo, est revenue au Ghana (présidence tournante), les 11 membres de l’Omaoc présents à Kinshasa n’ont pu trouver un consensus pour désigner le nouveau secrétaire général. 

    Les candidatures du Nigéria et de la Guinée  ayant fait l’objet d’un long débat, notamment sur les critères d’éligibilité, la réunion conjointe du 8e Bureau des Ministres et de la 15e assemblée générale tenues à Kinshasa a mandaté, M. Kwaku Ofori Asiamah, le ministre ghanéen des Transports,  président de l’Omaoc,  pour l’organisation de la session extraordinaire du 16  au 18 novembre 2021 aux fins d’achever les discussions de Kinshasa, notamment l’élection du secrétaire général. 

    Ainsi,  après deux jours de travaux des Experts, la réunion des Ministres tenue le  jeudi 18 novembre a désigné par consensus, M. Paul Adalikwu du Nigeria au détriment du Guinéen Diallo Mamoudou, absent à Accra. 

     Il succède ainsi  à l’Angolais Alain Michel Luvambano (2011-2021) pour un mandat de 4 ans. 

    Historique
     
    L’Organisation Maritime de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (OMAOC) est une institution créée en 1975 sur une initiative Personnelle de Feu le Président Felix Houphouët-Boigny. A l’origine, l’institution s’appelait Conférence Ministérielle des Etats d’Afrique de l’Ouest et du Centre (CMEAOC) sur les Transports Maritimes pour défendre la cause des pays africains face aux armateurs occidentaux qui fixaient unilatéralement le coût du transport par voie maritime des matières premières du continent.

    Elle a changé de dénomination en 1999 et a élargi ses missions à la sécurité et à la sûreté de la navigation, au financement des politiques maritimes, à l’harmonisation du droit des transports maritimes et à la formation du personnel de ce secteur d’activité. Elle regroupe vingt-cinq Etats (25) d’Afrique de l’Ouest et du Centre dont les dix-sept (17) Etats côtiers allant de la Mauritanie à l’Angola, trois Etats insulaires (Cap Vert, Guinée Equatoriale, Sao Tomé et Principe) et cinq (05) Etats sans littoral (Burkina Faso, Centrafrique, Mali, Niger et Tchad). La Côte d’Ivoire abrite le siège depuis la création de l’institution en 1975 et a donc un devoir moral de veiller à la sauvegarder en tant que patrimoine politique.
     
    Selon son statut, l’accord de siège signé entre l’OMAOC et le Gouvernement ivoirien lui confère le statut d’institution diplomatique avec tous les privilèges et immunités. Pour garantir l’indépendance complète du Secrétariat Général vis-à-vis des autorités du pays du siège, le règlement intérieur dispose que le Secrétaire Général ne peut pas être un ressortissant de ce pays et qu’il ne reçoit d’instructions que du Président en exercice.

    Structures de l’OMAOC sont :

    L’Assemblée Générale, constituée des Ministres chargés des transports des 25 Etats membres ; elle se réunit une fois tous les deux (2) ans et décide de l’orientation de la politique de l’OMAOC ;

    le Bureau, composé des Ministres de 7 Etats membres élus pour deux ans plus le Ministre du pays du siège, seul membre permanent ; il prend les décisions dans l’intersession des Assemblées ;

    le Comité des Experts, composé de délégués de chaque Etat membre ; il est chargé d’examiner les questions techniques et de formuler des recommandations auprès du Bureau et de l’Assemblée Générale ;

    le Secrétariat Général, dirigé par un Secrétaire Général élu pour une période de 4 ans renouvelable une seule fois.

    Pour accomplir ses missions, l’OMAOC s’appuie sur ses Organes Spécialisés 

    L’Union des Conseils des Chargeurs Africains (UCCA) basée à Douala, au Cameroun ; L’Association de Gestion des Ports d’Afrique de l’Ouest et du Centre (AGPAOC) dont le siège est à Lagos ; L’Association des Armateurs Africains (3A) à Cotonou ; L’Union des Administrations Maritimes d’Afrique de l’Ouest et du Centre (UAMAOC), en cours de constitution ; L’Université Maritime Régionale d’Accra au Ghana ; L’Académie Régionale des Sciences et Techniques de la Mer d’Abidjan, en Côte d’Ivoire.

    L’OMAOC a le statut d’observateur auprès des institutions suivantes : l’Organisation Maritime Internationale (OMI) ect.

    L’OMAOC a initié depuis 1999 de grands projets intégrateurs dont les plus importants sont :

    le Réseau Sous-régional Intégré de la fonction de Garde-côte pour la recherche et le sauvetage en mer, la protection des ressources marines et de l’environnement marin, la lutte contre la contrebande et les trafics illicites ainsi que la piraterie et les attaques à mains armées à l’encontre des navires marchands ;

    le Fonds Maritime Régional pour doter les Administrations maritimes de ressources suffisantes pour le financement des politiques maritimes nationales ainsi que des projets et programmes régionaux ;

    la Banque Maritime Régionale de Développement pour le financement des entreprises du secteur maritime et portuaire ; le Centre d’Information et de Communication pour abriter l’Observatoire Régional des Transports Maritimes chargé de produire des indicateurs de développement, ainsi que pour faciliter la circulation de l’information entre les Polices Maritimes des Etats membres sur les questions de sûreté de la navigation ; le Centre a été inauguré en janvier 2014 ;

    le Système de Grille Plombée pour la facilitation et l’inviolabilité du transit par voie terrestre des marchandises vers les pays sans littoral ;

    le Code Maritime Communautaire pour l’harmonisation du cadre juridique de l’exercice des activités maritimes et portuaires.
     
    Malheureusement, aucun de ces projets n’a connu d’avancée à cause de l’inaction de l’OMAOC depuis l’élection de son Secrétaire Général (Angolais) le 9 août 2011 lors de la 14 e Assemblée Générale (AG).

    Sercom  Ministère des Transports 

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    Recrutement ARSTM

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