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    Palabre autour du listing des populations déguerpies : Laissons la Mairie gérer (Amadou Koné)

    Palabre autour du listing des populations déguerpies : Laissons la Mairie gérer (Amadou Koné)
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Après la rencontre de l’union des quartiers de la zone aéroportuaire (UQZA) et du comité de gestion des quartiers (CGQ) avec le ministre ivoirien des Transports, Amadou Koné le samedi 25 janvier 2020, dans le cadre de la création d’une zone tampon de 200 mètres de sécurité autour de la clôture de l’aéroport d’Abidjan, sur le terrain, leur légitimité est mise en cause par le collectif des propriétaires et locataires des déguerpis de la zone aéroportuaire (CPL-DZA).

    « Contrairement à ce qui est dit, la zone de la couronne Nord de l’aéroport qui comprend Euro Canal, Amangouakoi, Agnikro et Abeykro est bel et bien une zone d’habitation très dense.  On a pu recenser par exemple, 3000 personnes à Euro Canal et 3000, à Amangouakoi. Nous avons plusieurs enfants qui y vont à l’école. Aussi, là où le ministre des transports parle de déguerpir sur un périmètre de 200 mètres, les machines ont rasé jusqu’à 300, 400 voire 500 mètres par endroit » explique Anobi Hamed Stéphane, délégué et vice-président des déguerpis de Amangouakoi.

     

     

    « Dans la zone d’Adjouffou, nous avons déjà recensé 2500 occupants sur les 50 mètres à déguerpir sans délai. Le recensement continue pour la deuxième phase de l’opération concernant les 150 mètres restant. La mairie a le fichier de notre liste » ajoute Kodja Hyppolite, président du collectif des propriétaires et locataires des déguerpis de la zone aéroportuaire (CPL-DZA).

    Voici ce qu’ils disent des représentants du CGQ et UQZA présents à la rencontre le samedi 25 janvier avec le ministre des transports :

    « D’abord en tant que sinistrés, nous ne sommes pas informés d’une telle rencontre. C’est en lisant la presse que nous avons su qu’il y a eu rencontre. Nous ne sommes ni de près ni de loin concernés par cette rencontre et ses mesures. Car dans cette affaire, il faut bien distinguer le rôle des deux structures dont vous faites allusion.  L’UQZA de Mme Bakayoko Dia épouse Camara est la faitière de toutes les associations de la zone aéroportuaire, à l’intérieur de laquelle se trouve le CGQ, lui-même subdivisé en sous quartiers tels, Adjouffou 1er arrêt ; Adjouffou zone Céleste ou Dougouba ou encore la zone comprenant les sociétés, Colas, Cimad, Centaures routiers et Côte d’Ivoire Logistique. Ces deux structures ont été mises en place par le maire Emou Sylvestre avant les élections municipales. Elles sont censées travailler en synergie pour ce cas d’espèce avec les vrais concernés par l’opération de déguerpissement qui est en cours. A savoir les sinistrés des 200mètres annoncés par le ministre des Transports. Malheureusement on constate que l’UQZA et CGQ sont dans le schéma de l’opération globale de déguerpissement de la zone aéroportuaire tel qu’annoncé en octobre 2019 par la Mairie, le préfet et Aeria. Chose que nous refusons. Ces responsables ne sont ni à Adjouffou, ni à Amangouakoi. Par conséquent nous ne reconnaissons pas leur légitimité. D’ailleurs nous avons adressé un courrier à AERIA qui a nous promis mettre en ampliation, le ministère des Transports, le Médiateur de la République, le Premier Ministre et le président de la République. Depuis nous attendons »

     

     

    Interrogé, le secrétaire général du bureau des propriétaires au sein du CGQ, Adjouman Kouadio a dit : « Effectivement nous avons commencé à faire le recensement de la zone à déguerpir depuis l’annonce du Préfet en octobre. Pour la rencontre avec le ministre, il allait être difficile de partir avec tout le monde. Mais compte tenu du nouveau calendrier et nouvelles instructions données par le ministre des transports, nous allons rattraper les choses. Aussi, il faut savoir que tous les présidents des sous quartiers dont ceux concernés par les 200 mètres à déguerpir font partie du CGQ. Après il faut faire attention aux nouvelles structures qui viennent se greffer pour brouiller la faisabilité et compromettre l’opération en elle-même ».

    Pour le ministre ivoirien des transports, Amadou Koné, après la mise en place du comité de suivi et d’évaluation composé des représentants des collectifs des déguerpis, la mairie, le ministère des transports, le ministère de la construction et Aeria, « il faut laisser la Mairie de Port-Bouët gérer les autres aspects, dont le recensement des populations concernées ».

    Philippe Kouhon

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