L’Opération « vendredi noir » s’inscrit désormais au calendrier des revendications constantes visant un Cameroun plus positif, qui lutte contre toute modification à la constitution, tout en revendiquant les droits élémentaires de santé, d’eau potable et d’énergie.
Ce mouvement placé sous la bannière de la coalition « stand up for Cameroon » en d’autres termes debout pour le Cameroun , est constitué de quatre partis politiques d’oppositions que sont : La Cameroon People’s Party (CPP) d’Édith Kah Walla, le Parti Univers du Pr Prosper Nkou Mvondo, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), du Pr Maurice Kamto et l’UPC (l’Union des Populations Camerounaise). Tous prévoient poursuivre leur manifestation ce Vendredi de manière simultanée dans les villes de Douala et de Yaoundé , malgré la réticence des autorités administratives. La coalition « stand up for Cameroon » soupçonne le dépôt ce week-end à l’Assemblée nationale d’un projet de loi portant sur ce qu’elle redoute le plus : une modification de la loi fondamentale en vue de maintenir le régime en place. Contactée par Afrikipresse, Édith Kah Walla, présidente du CPP et membre de la coalition « stand up for Cameroon », a fait savoir que l’action de la coalition de « ce vendredi est particulièrement important, puisque le dossier de la modification de la loi sera déposé ce week-end. Donc nous demandons à tous les camerounais qui veulent l’eau, l’électricité, la Santé de se mettre en noir. Qu’on soit rassemblé ou pas, si nous sommes tous en noir nous allons communiquer notre mécontentement face à ce régime actuel».
Cette autre manifestation s’annonce tendue d’autant plus que les autorités préfectorales du Mfoundi (District administratif de Yaoundé) et du Wouri (District administratif de Douala) se montrent hostiles à la deuxième édition du vendredi noir. Édith Kah Walla rassure néanmoins : « nous avons déposé des déclarations Lundi et Mardi, nous faisons face au Département du Wouri , mais le préfet m’a appelé hier pour me faire savoir que tout est interdit, j’attends la communication écrite ». À Yaoundé, les sous préfets du 2ème et 4ème Arrondissement ont reçu les déclarations de manifestations, sans toutefois délivrer les récépissés, alors qu’à l’Arrondissement de Yaoundé 5ème, le sous préfet a refusé la déclaration de manifestation a révélé Édith Kah Walla : « Yaoundé 5 nous a informé qu’il a déjà saisi le préfet, que c’est le préfet personnellement qui gère les partis politiques. Donc Yaoundé 5 nous demande d’aller déposer la déclaration chez le préfet. Ce qui n’est pas possible parce que la loi est claire ».
Après la phase des « villes mortes » initiées dans les années 90 par les opposants camerounais, dont les figures emblématiques étaient constituées de John FRU NDI, Samuel EBOA où encore le Dr Adamou NDAM NJOYA, dans but de faire plier le régime de Paul Biya, la nouvelle génération incarnée par l’inénarrable Edith Kah Walla, ou encore le Pr Prosper NKOU MVONDO, est à pied d’oeuvre.
Les camerounais vont désormais s’habituer à un autre type de revendication dont le slogan de combat n’est autre que « stand up for Cameroon », en dépit des séquestrations que les membres de la coalition subissent de la part des éléments de force de maintien de l’ordre.
Les membres de la coalition « Stand up for Cameroon » disent être déterminés dans leur action : « Nous comptons allée jusqu’au bout. Le droit à la manifestation est une des lois fondamentales, garantie par la constitution du Cameroun. On n’attend pas que de simples administrateurs entravent la loi de la République », conclut Edith Kah Walla.
François ESSOMBA