La situation socio-politique en Guinée pourrait tourner mal dans les prochains jours, si le Gouvernement ne prend pas au sérieux la menace de l’inter Centrale CNTG/USTG de lancer à partir du 18 mai 2016, une nouvelle grève générale et illimitée sur l’ensemble du territoire guinéen.
Les responsables de la classe ouvrière exigent du gouvernement la revue à la baisse du prix du carburant à la pompe, suivant le protocole d’accord signé entre les parties, le 19 février dernier. Après cinq jours de grève, gouvernement, syndicats et patronat avaient alors conclu un accord qui stipulait: “les parties conviennent de maintenir le prix du litre de carburant à son niveau actuel. Par ailleurs, elles conviennent que, si le prix du baril venait à augmenter, le prix à la pompe en Guinée continuera à être maintenu au prix de 8000 Gnf jusqu’en Décembre 2016. Cependant, si le prix du baril se maintient à 57 Dollars, le Gouvernement, le Patronat et le Syndicat conviendront du prix du litre à appliquer à la pompe dans les 90 jours”.
Si à la date du 19 février 2016, le prix du baril était à 57 dollars, à la date 13 mai 2016, il a connu une baisse drastique et se situe à(46,16$).
Pourtant e chef du gouvernement guinéen, Mamady Youla, devant la presse jeudi, a refuté l’engagement des autorités à ajuster le prix du carburant à la pompe, en fonction du cours sur le marché international : “À aucun moment, le gouvernement n’a dit qu’il s’engage à baisser le prix du carburant à telle date. Le gouvernement a dit au cours des négociations que les conditions de baisser le prix du litre à la pompe ne s’y prêtaient pas en ce moment-là. On était en janvier-février… On n’a pas voulu prendre cette décision irresponsable et démagogique”.
Les syndicats se déchaînent et dénoncent une “mauvaise foi du gouvernement”
“Nous avons donné un délai butoir le 18 mai pour régler le problème du carburant”, a prévenu à Afrikipresse, Louis M’Bemba Soumah, Secrétaire Général de l’union syndicale des travailleurs de Guinée -USTG-. Pour lui, Mamady Youla raconte des “histoires à dormir debout”, rappelant que des rencontres d’échanges sont prévues d’ici le 18 mai. “On a demandé au ministre de la fonction publique, Sékou Kourouma de régler ce rendez-vous. Mais sûrement, nous constatons une mauvaise foi de leur part”, fustige M. Soumah.
Si une solution adéquate n’est pas trouvée lors des négociations prévues, “rien ne peut empêcher le déclenchement de la grève qui n’est que suspendue”, a menacé le syndicaliste, précisant que “la date buttoir reste le 18 mai”.
Aliou BM Diallo