L’information circulait déjà depuis des semaines et le point de presse au ministère français des Affaires étrangères du lundi 20 juillet 2015 l’a fait sortir des petits cercles parisiens : le journaliste et écrivain nigérien Seidik Abba fait l’objet d’une surveillance des autorités de son pays natal, dirigé par Mahamadou Issoufou.
« Cette surveillance est-elle assurée par un service de l’Etat français ? Est-il normal qu’un journaliste soit surveillé dans l’exercice de son activité professionnelle en France ? » , a interrogé le journaliste Ibrahim Moussa de Pana.
Le parole de Quai d’Orsay s’est contenté de répondre : « Sur le fond, nous rappelons l’attachement de la France au libre exercice de leur métier par les journalistes », se refusant à un démenti formel et ferme.
Interrogé par AfrikiPresse, le confrère concerné confirme une surveillance depuis 2014 : « ils (ndlr : les dirigeants nigériens) ont actionné une officine pour une surveillance, et je n’étais au courant que tardivement. Ils ont surveillé mes conversations et mes courriers emails, alors que je ne fais que mon boulot ! ».
Ancien Rédacteur en Chef Central de l’hebdomadaire Jeune Afrique et actuel Rédacteur en Chef de MondeAfrique, Seidik Abba avait travaillé au sein de l’agence de presse PanaPresse, au profit de la Banque Africaine de Développement (BAD) et de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) tout en intervenant dans les médias audiovisuels que sont France 24, Europe 1, TV 5 Monde et RFI.
Ces derniers temps, il a réagi sur les questions de Boko Haram et du géant de l’uranium dans son pays qu’est la société Areva. Certains de ses propos ne plaisent pas aux dirigeants du Niger, dont le président Mahamadou Issoufou et le ministre de l’intérieur Hassoumi Massaoudou. Le gouvernement nigérien soupçonne que Seidik Abba serait derrière certains articles parus dans La Lettre du Continent.
Dès la journée du 20 juillet 2015, un élan de mobilisation en faveur de Seidik Abba se fait sentir.
James RAMAROSAONA