La Côte d’Ivoire quitte le conseil de sécurité des nations unies en décembre 2019 après deux années de présence et un mois (décembre 2018) de présidence. Afrikipresse revient ici sur les temps forts qui ont marqué le mandat ivoirien au sein de l’organe exécutif de l’ONU.
Admise en qualité de Membre non permanent du Conseil de sécurité pour la période 2018 – 2019, la présence de la Côte d’Ivoire au Conseil de Sécurité, depuis janvier 2018, a été marquée par son engagement dans la quête permanente de la paix par le dialogue. Ce principe fondamental a orienté toutes ses prise de décisions et permis de réaffirmer ses valeurs et principes au sein de cet auguste organe auquel le pays adhère à nouveau après plus de 26 ans d’absence.
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Membre du groupe Afrique avec la Guinée Équatoriale et l’Afrique du Sud (A3), la Côte d’Ivoire a pu faire entendre sa voix et celle du continent africain, notamment sur les questions de la Force conjointe du G5 Sahel, la Situation au Mali, la Guinée-Bissau, la République Centrafricaine, le Sahara occidental, la région des Grands Lacs (la République Démocratique du Congo, le Burundi), la situation au Soudan du Sud, le Darfour (Soudan), la Corne de l’Afrique et la Libye.
Son mandat africain au Conseil de Sécurité lui a aussi permis de prendre le lead sur la question bissau-guinéenne en initiant un projet de résolution sur la Guinée-Bissau, voté le 28 février 2018, en vue de faire endosser, par le Conseil de sécurité, les sanctions prises par la CEDEAO et entérinées par l’Union Africaine concernant ce pays.
Les questions d’actualité dans le reste du monde notamment sur la crise syrienne, le Moyen-Orient, le nucléaire iranien et la Crise dans la Péninsule coréenne ont également meublé le mandat ivoirien.
La Côte d’Ivoire à la tête du Conseil de sécurité
La Côte d’Ivoire a présidé le Conseil de Sécurité au mois de décembre 2018. Selon le rapport en date du 21 janvier 2019, de la Cellule du Conseil de sécurité (CCSNU) basée à Abidjan, et dont Afrikipresse a eu copie, cette présidence, conformément aux priorités du mandat ivoirien, s’est axée sur la problématique de la stabilité et du développement économique, de même que sur le partage d’expérience en matière d’opérations de maintien de la paix.
À cet effet, poursuit le rapport, la Côte d’Ivoire a organisé deux débats de Haut niveau :
Un débat présidentiel, le 5 décembre, sur le thème : « Reconstruction post-crise, paix, sécurité et stabilité » qui a permis au président Alassane Ouattara de partager avec la Communauté internationale son expérience réussie de sortie de crise et de donner au monde les recettes qui ont permis, en moins de cinq ans après la sortie de crise, la prouesse d’un retour rapide au développement dans la paix et la sécurité ;
Un débat ministériel, le 6 décembre, sur: « le Rôle des Etats, des Organismes sous régionaux, régionaux et des Nations Unies dans la prévention et la résolution des conflits », présidé par ministre ivoirien des Affaires Étrangères Marcel AMON-TANOH.
« Au cours de la présidence ivoirienne du Conseil de sécurité en décembre 2018, le Conseil a tenu 22 réunions publiques dont 17 séances d’information, 04 débats dont le débat de haut niveau présidentiel et 01 débat public de haut niveau ministériel.
Le Conseil a adopté cinq (05) résolutions (sur une moyenne mensuelle de 4 ou 5 résolutions adoptées en 2018), trois (03) déclarations présidentielles et huit (08) déclarations faites à la presse par le Président au nom des membres du Conseil.
Le Conseil de sécurité a par ailleurs examiné, sous notre présidence, les foyers de tensions les plus pressants de l’heure, à savoir la Syrie, l’Afghanistan, Haïti, l’Iran.
La lutte contre le terrorisme et la justice internationale ont également retenu l’attention du Conseil » note le rapport.
« Nous voulions une présidence équilibrée, ouverte et promotrice de consensus et d’unité entre les membres du Conseil et nous pensons, en toute objectivité, avoir atteint ces objectifs » conclut le rapport.
La Côte d’Ivoire quitte en laissant des traces
Avant son départ du conseil de sécurité des nations unies, la Côte d’Ivoire a convoqué l’ensemble des pays francophones entrants et sortants du conseil. C’était le mercredi 25 septembre 2019, autour d’un petit déjeuner à l’hôtel The Pierre, 2 East, 61 Str à New York, en marge de la 74ème assemblée générale des nations unies : objectif, mettre sur pied une plateforme afin de parler désormais d’une seule voix au sein du conseil.
Au cours de la rencontre, le ministre ivoirien des Affaires Étrangères, Marcel Amon-Tanoh a appelé la plateforme à une unité d’action autour de deux projets de résolutions, importantes aux yeux de la Côte d’Ivoire et qui sont encore sur la table du conseil jusqu’en décembre 2019. Ce sont, la question du financement des opérations africaines de maintien de la paix au cas par cas et la réforme « Action for Peace » portée par le secrétaire générale de l’Onu. A ces deux réformes, il faut ajouter la promotion du dialogue au sein de la famille francophone et surtout faire recours au multilatéralisme, seule voie durable pour la résolution des conflits.
Notons qu’ils sont trois pays sur les six francophones (Côte d’Ivoire, Guinée Equatoriale et Pologne) membres du conseil de sécurité qui sortent à la fin de l’année 2019. Avec l’entrée de l’Estonie, le Niger, le Vietnam, la Tunisie et la République Dominicaine, le conseil comptera pour la période 2020-2021 au moins huit (8) pays francophones.
Philippe Kouhon, envoyé spécial à New York