Le front social est en ébullition en Côte d’Ivoire en ce début d’année 2017. En plus de la grève entamée et reconduite par les fonctionnaires, le pays connaît une mutinerie déclenchée dans la nuit du 5 au 6 janvier , et conduite par les militaires membres de l’ex-rébellion de 2002.
Pour Marie-Paule Kodjo, présidente de l’Ong Playdoo-CI et porte-parole de la POECI (Plateforme de la société civile pour l’observation des élections en Côte d’Ivoire) « le gouvernement ivoirien a manqué de stratégie ».
« De telles situation auraient pu être réglées sans qu’on en arrive à des coups de fusil dans le pays », pense le Docteur Marie-Paule Kodjo. Puisqu’à l’en croire, déjà en 2014, l’on avait eu vent de ce que les militaires n’étaient pas très contents de leurs traitements. Mais, « de 2014 à 2017, nous nous sommes dit que le gouvernement avait fait ce qu’il fallait. Surtout que tout semblait calme. On a tous été surpris que ce ne soit pas le cas. Quelque chose n’a pas bien fonctionné. Il faut en tirer les conséquences ».
Elle dénonce le caractère faramineux de cette “dette” de l’État envers les mutins , alors que le ministre en charge de la défense a laissé entendre que les montants annoncés , ne sont pas exacts : « 12 millions par personne pour 8400 personnes en tout, c’est trop. ».
Et de s’interroger : « que réserve-ton aux fonctionnaires dont les revendications sont tout aussi légitimes ? La réforme des retraites est inacceptable. ».
Elle préconise que les négociations soient menées avec toutes les forces vives de la nation pour trouver une solution définitive à tous les problèmes. Une solution qui rejoint celle proposée du leader du parti d’opposition Fpi , Pascal Affi N’guessan. Au cours d’une conférence de presse, hier, il est revenu sur son idée des « états généraux de la République ».
Marie-Paule Kodjo invite, par ailleurs tous les acteurs au « calme et à la sérénité ». Car, soutient-elle : la force « n’est pas la meilleure façon de revendiquer ». Il faut rappeler que dans la nuit du 5 au 6 janvier, une mutinerie a éclatée à Bouaké, au centre de la Côte d’Ivoire et s’est propagée dans plusieurs villes de l’intérieur du pays et même à Abidjan. Hier, ce sont les ports d’Abidjan et de San Pedro qui été visités par les mutins. Quand les fonctionnaires, de leur côté, reconduisaient la grève général entamée pour une semaine le lundi 9 janvier passé. Les mutins, eux, ont commencé à percevoir leurs dus. Ce jeudi, le gouvernement devrait apporter une réponse aux fonctionnaires.
Chris Monsékéla