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    Musique : Fadal Dey dévoile « je suis Afrique » son 6e Opus (Côte d’Ivoire)

    Musique : Fadal Dey dévoile « je suis Afrique » son 6e Opus (Côte d’Ivoire)
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Invité du séminaire de formation « Journalisme citoyen responsable », organisé en direction de la presse en ligne par l’Ambassade des Etats-Unis en Côte d’Ivoire et qui se tient les 11 et 12 décembre 2019 à l’Espace Américain de l’Université Félix Houphouêt-Boigny d’Abidjan, l’artiste Fadal Dey a présenté pour la première fois son prochain album « je suis Afrique », le 6eme de sa carrière.

    Influencé par Bob Marley et Alpha Blondy, Fadal Dey a vite compris qu’on peut être issu d’une famille pauvre et réussir. Le reggae, ce courant musical qui a été à la base de nombreuses revendications des peuples opprimés en Amérique latine deviendra donc sa source d’inspiration.
    Artiste engagé, Fadal Dey fait partie aujourd’hui de ces leaders d’opinion qui de par leur origine multiséculaire et leurs textes musicaux contribuent au changement des mentalités en Afrique.
    Koné Ibrahima Kalilou de son vrai nom est de père de l’ethnie Malinké du nord (Odienné) et de mère Gouro du centre ouest (Zuenoula). Un brassage de culture qui va profondément influencer sa carrière musicale.
    « Un artiste n’a pas d’ethnie. Il chante pour toutes les ethnies. D’ailleurs, le titre de mon prochain album s’intitule, je suis Afrique. Depuis quelques années, dès qu’il y a une attaque terroriste dans un pays, une ville, tout le monde dit, je suis Charlie Hebdo, je suis Ouaga, je suis Bassam ect. Mais jamais personne ne dit, je suis Afrique, ce continent qui a connu les pires attaques, la traite négrière, la colonisation, le néocolonialisme, le pillage de ses ressources et j’en passe » raconte l’artiste.

    « Vous êtes des journalistes, je suis heureux que vous soyez les premiers à écouter cet album qui sortira en janvier 2020. Il comporte 16 titres » dira-t-il avant d’en extraire trois morceaux.
    D’abord « je suis Afrique », du même nom que l’album. Dans cette chanson, l’artiste reprend à son compte la réaction de nombreux africains suite aux propos tenus par le président français, Emmanuel Macron, lors du sommet du G20 à Hambourg en Juillet 2017 et dans lesquels il justifiait la pauvreté en Afrique par le manque de civilisation ou encore la non maitrise du planning familial.

    « Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d’y dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien (…) Le défi de l’Afrique, il est totalement différent, il est beaucoup plus profond, il est civilisationnel » avait lancé Macron à la question du journaliste Philippe Kouhon, sur la contribution de la France au développement de l’Afrique.
    Pour l’artiste, le président Macron a une méconnaissance du continent africain.
    « Dans cet album je fais un rappel à l’ordre pour dire aux occidentaux et aux dirigeants africains que les problèmes du continent sont ailleurs. Nous avons un manque d’Amour pour le prochain. L’ivoirien se croit supérieur au malien et ainsi de suite » a-t-il ajouté.

    Relativement à la politique nationale, il a dit :

    « Je pense que les populations ivoiriennes n’ont pas de problèmes entre elles. Ce sont les politiciens qui ont des problèmes entre eux. Dans le morceau ‘’si j’étais eux’’, j’interpelle les leaders politiques que sont les présidents Ouattara, Bédié et Gbagbo pour dire qu’ils gagneraient à être humbles pour éviter d’autres crises à la Côte d’Ivoire, s’ils aiment vraiment ce pays (…) Pour ce qui est des artistes qui chantent pour les politiciens, je ne trouve pas d’inconvénient vu que nous faisons une profession libérale. Chacun est libre de ses engagements et surtout que certains perçoivent moins de 1000fcfa comme droit d’auteur, vous voulez qu’ils vivent comment ».

    Mais Fadal Dey ne chante pas que « politique ». Son engagement en faveur des plus faibles, notamment les malades du Sida et du Paludisme sont mis en évidence dans nombreux de ses titres.
    « Ne la bat pas », le troisième titre de son prochain album dénonce les violences faites aux femmes.

    Fadal Dey : « Je ne suis pas intéressé par le Burida »


    « Mes camarades ont estimé que je pouvais devenir un bon PCA, malheureusement je ne suis pas intéressé. Je peux encore gagner 2 à 5 millions de Fcfa avec un concert que de m’assoir dans un bureau pour 1,5 millions de Fcfa. J’ai mené un combat pour que les choses changent au Burida. Comment comprendre qu’un artiste perçoive 850 f cfa comme droit d’auteur pendant que le Burida traque les tenanciers de bars et autres lieux sonores à coût de milliards de Fcfa. Concernant la piraterie, il faut une loi courageuse pour réprimer les contrevenants. Enfin, nous avons demandé un audit financier et organisationnel du Burida. Cela est disponible me semble-t-il. Nous attendons qu’il soit rendu public et nos recommandations appliquées »
    a conclu Fadal Dey qui était accompagné d’un autre artiste dramaturge, Diallo Tikouai Vincent.

    Rappelons qu’avant l’album « je suis Afrique », Fadal Dey a sorti, « Religion » en 1997, « Jahsso » en 1999, « Méditation » en 2003, « Mea-Culpa » en 2010 et « Jamko » en 2015.

    Philippe Kouhon

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