Elles se nomment Geneviève Béonaho , Céleste Oulaï, Mouho Marcelle, Mayo Blandine, Mme Marie Chevrier, Daha Ange la fleur, Sylvie Ticker, Déiné Pauline, Maho Eunice, Douho Christine, Dénika Clémentine, Kon Martine Vléhon, Maho Flore, Kaboré Adèle…, la liste est interminable et longue .
Elles sont toutes issues de la région du Guemon dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Elles sont connues et influentes dans la communauté Wê aussi bien en Côte d’Ivoire et en Europe.
Elles ont un point commun : femmes leaders, elles dirigent des associations et ONG. Elles sont dans l’humanitaire, le social et ont les deux pieds joints dans le co-développement.
Depuis 3 mois, elles sont en conclave pour , disent-elles, mettre sur pied un mouvement nommé : AMAGCI (mouvement des amazones du Guemon en Côte d’Ivoire ).
En décidant de mettre en commun leurs expériences et leurs carnets d’adresse, mais aussi leur savoir-faire en matière d’aide aux plus démunis, les amazones du Guemon veulent prendre le pouvoir économique dans dans le grand ouest selon Geneviève Béonaho, la présidente centrale du mouvement.
“Nous avons longtemps laissé nos maris, nos cadres, nos élus et même l’État agir pour sortir notre région de la pauvreté, mais en vain” , regrette-t-elle.
Elle ajoute : “En tant que mères, nous sommes bien placées pour mieux apprécier les souffrances de nos enfants, de nos jeunes mais aussi de nos populations en générale. Avec nos différentes expériences acquises en Europe et en Côte d’ivoire, au service des orphelins, des couches sociales les plus vulnérables, mais aussi dans les entreprises, dans les administrations, nous pensons que nous disposons des mêmes capacités intellectuelles, de la même dose de sagesse et enfin de la même énergie que les hommes, et qu’à cet titre , nous sommes à même de prendre le devant des choses, pour le bonheur de tous ».
Avant son départ pour la Côte d’Ivoire ce weekend, Geneviève Béonaho a dévoilé la feuille de route de l’AMAGCI avant l’investiture : “Avant notre investiture en août prochain, nous allons sillonner la région pour l’implantation du mouvement. Pour être membre, il faut avoir une association ou ONG et être active sur le terrain du développement, de l’humanitaire et du social. Notre mouvement est apolitique et a pour but de stimuler les femmes du Guemon à l’entreprenariat et de participer au développement de notre région. Bien entendu, nous œuvrerons au retour de la paix et de la cohésion sociale socle de tout développement”.
La région du Guemon regroupe les départements de Facobly, Kouibly, Bangolo et Duekoué dans l’ouest montagneux de la Côte d’ivoire.
La libération économique, sociale et même politique de l’ouest passera-t-elle par les femmes ?
Philippe Kouhon