Le taux de pression fiscale en Côte d’Ivoire est plutôt bas, selon le ministre du Budget et du Portefeuille de l’État, Moussa Sanogo.
Se prononçant au cours d’un panel le jeudi 2 juin 2022 sur les grands chantiers de la reprise économique en Côte d’Ivoire, au cours de la 6ème édition des conférences Risque pays de Bloomfield investment corporation, le ministre du Budget et du Portefeuille de l’État, Moussa Sanogo a révélé que le taux de pression fiscale est bas, pour un pays comme la Côte d’Ivoire qui représente 40 % dans le Produit intérieur brut de l’espace UEMOA : « Nous sommes taxé d’avoir un taux de pression fiscale jugé plutôt bas, par rapport à ce qu’on peut escompter d’un pays comme la Côte d’Ivoire, contrairement à ce que certains peuvent penser“.
Plusieurs facteurs expliquent cette situation, selon le ministre du Budget et du Portefeuille de l’État Moussa Sanogo. Il s’agit notamment du taux d’exonération fiscale en Côte d’Ivoire qui est plus important que celui de certains pays voisins.
« Le volume des exonérations fiscales représente environ 400 milliards de FCFA. C’est intéressant pour accélérer les affaires, mais le CHU d’Angré, par exemple, a coûté 40 milliards de FCFA. Avec 400 milliards de FCFA, nous aurons 10 CHU d’Angré en Côte d’Ivoire », estime Moussa Sanogo.
L’élargissement de l’assiette fiscale, bientôt une réalité
Le ministre du Budget et du Portefeuille de l’État rappelle aussi que l’ambition d’élargir l’assiette fiscale en Côte d’Ivoire sera bientôt une réalité, des réflexions étant en cours : « Nous travaillons avec le Bureau national d’études techniques et de développement sur un mécanisme simple. Avant de Commencer une activité, tout le monde s’inscrit quelque part, dans un registre, auprès d’une municipalité ou d’une autorité particulière. Les personnes concernées ont un abonnement électrique, elles ont un compteur d’eau. Il suffit de faire parler ces bases de données pour avoir toutes les personnes qui échappent au Fisc et pour lesquelles nous pouvons demander qu’elles puissent, elles aussi contribuer, de sorte à réduire la charge fiscale qui peut peser sur les entreprises formelles. Nous sommes en train d’y travailler, j’espère qu’on aura des résultats assez rapidement et à partir de là, je pense qu’on pourra envisager un assouplissement des impôts au niveau des entreprises ».
La digitalisation entamée au sein de l’administration fiscale a permis, révèle Moussa Sanogo, d’avoir un écart positif de 300 milliards de FCFA en 2021, en termes de recettes fiscales. « Si on progresse comme ça, on pourra se donner suffisamment de moyens pour améliorer les capacités financières de l’État de prendre en charge son développement », ajoute Moussa Sanogo.
Olivier Dion