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    Mont Peko : les WE ne sont plus propriétaires, comment nous avons accueilli la condamnation de Amade Oueremi (Ouonhouli Daniel)

    Mont Peko :  les WE ne sont plus propriétaires,  comment nous avons accueilli la condamnation de Amade Oueremi (Ouonhouli Daniel)
    Publié le
    Par
    Philippe Kouhon
    Lecture 3 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Le  parc national du Mont peko classé patrimoine mondial est une chaîne d’une trentaine de montagnes dans le département de Bangolo (ouest).  Longtemps pris d’assaut par les autochtones WE et les ressortissants de la CEDEAO, il a fait l’objet de plusieurs conflits fonciers. Depuis l’arrestation en mai 2013  de Amade Oueremi, chef milicien des infiltrés du Mont peko et l’ouverture d’un dialogue entre l’état,  les autochtones et les occupants illégaux, la zone semble retrouver sa quiétude.  Quelques semaines après la condamnation à vie pour son rôle dans l’attaque de la ville de Duekoue les 28 et 29 mars 2011, Afrikipresse s’est rendu à Diebly. Localité située dans la cuvette du Mont peko à 44 km de la ville de Bangolo, les habitants de Diebly manquent à présent de tout depuis leur déguerpissement . Entretien avec M. Ouonhouli Daniel, fils de Bangolo. 

    Afrikipresse : Peut-on dire que nous sommes au cœur du Mont Peko ?

    Ouonhouli Daniel : Nous sommes effectivement au cœur du Mont Peko.  Le village de Diebly est logé dans une cuvette au pied  du Mont Peko.  Nous sommes à 44 km de Bangolo  et à 6  kilomètres de la sous préfecture de Bleniminhouin 

    Que reste-t-il du Mont Peko ? Le parc est-il toujours occupé ?

    En fait le Mont Peko a été colonisé par nos frères venus du Mali et du Burkina Faso. Aujourd’hui avec le travail  considérable  de l’OIPR  ( office ivoirien  de protection des parcs et réserves) , le Guémon   a été débarrassé de tous ses impétrants. 

    Comment la cohabitation s’est faite  avant le déguerpissement ?

    Ce fut difficile et c’est encore plus. Pendant que les autochtones sont interdits d’avoir accès à leur terre au  Mont Peko dont ils pensent être les propriétaires, d’autres personnes viennent  le coloniser avec des milliers d’hectares de cacao. 

    Vous êtes à Diebly  au pied du Mont peko et ici les habitants ont  vécu plusieurs  années  de peur et de traumatisme du fait des menaces de Amade  Oueremi et sa milice.  Aujourd’hui c’est un Ouf de soulagement avec sa condamnation.

    Comment  avez-vous accueilli justement ce verdict ?

    C’est un soulagement Pour les populations parce que c’était une terreur. Oueremi sortait comme il le souhaite avec ses hommes pour semer la zizanie. 

    Partout dans le Guémon c’est  véritable ouf de soulagement, sa condamnation. 

    Avez vous une idée aujourd’hui de ceux qui sont partis. Où sont ces burkinabè et maliens qui occupaient  le Mont peko ?

    L’état avait pris des dispositions pour les recaser  parce qu’après tout nous sommes un pays d’hospitalité.  Cette hospitalité nous a obligé à les recaser. Ils sont  encore  dans  certains villages proches du Mont Peko. Sauf  ceux qui n’ont   vraiment  pas d’activité devraient  par principe retourner chez eux . C’est ce que l’état a décidé.

    Et vous les autochtones avez-vous accès  à nouveau à vos plantations ?

    L’état de Côte d’Ivoire a eu un accord avec les riverains du Mont Peko. Et les limites ont été faites. 

     Ceux qui avaient des plantations depuis 1968 ont été dédommagés,  donc normalement nous ne sommes plus propriétaires du Mont Peko. C’est Pour l’état de Côte d’Ivoire. Le Mont Peko est même classé patrimoine mondial. Le seul bénéfice que nous avons c’est que nous bénéficions de l’air frais  car mitoyens au Mont Peko.

    Nous apprenons qu’il y a encore  des animaux à l’intérieur du Mont peko. 

    Oui dieu merci.  Selon le rapport de l’OIPR rendu publique lors de la dernière réunion il y a quelques jours nous, les animaux reviennent mais l’OIPR nous a recommandé de ne pas faire trop la publicité pour ne pas que ça intéresse les braconniers. 

    Quels sont les types d’animaux qu’on y trouve généralement ?

    On y trouve des éléphants , des singes , des antilopes, en tout cas tout les animaux qui y séjournaient en son temps refont surface dans le Mont Peko. Et moi-même je me demandais où tous ces animaux étaient au moment de l’occupation. Nous avons enfin la nature qui reprend son droit après des années de feux de brousse et autres activités liées aux travaux des champs. 

    Propos recueillis par Philippe Kouhon depuis le Mont Peko 

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