Le jeudi 23 mai 2024, la Fondation Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix de Yamoussoukro a abrité un colloque international co-organisé par l’IRD (Institut de recherche pour le développement) Côte d’Ivoire et la Fondation de l’innovation pour la démocratie afin de trouver de nouveaux paradigmes pour la mise en œuvre de l’action publique dans les pays africains. Portant sur le thème principal « Agir en connaissance de cause », ce colloque a regroupé près d’une centaine de chercheurs, d’universitaires, d’enseignants-chercheurs, de membres de collectifs citoyens, d’associations de différents pays, et d’associations de descendants d’Afrique dans les diasporas qui travaillent notamment sur les féminismes. Ces participants sont venus de dix pays d’Afrique de l’Ouest et centrale, ainsi que de la France, de la Suisse, des États-Unis et du Canada.
Situant, à l’ouverture des travaux, les enjeux de cette rencontre scientifique internationale, Fred Eboko, du Ceped, l’un des organismes partenaires dudit colloque, a souligné que l’action publique en Afrique implique une densité absolument inédite d’acteurs. « Si on compare l’action publique en Afrique et dans d’autres pays, y compris les pays du Nord, au niveau international », a-t-il indiqué.
Toujours selon Fred Eboko, cette action rencontre un écho de plus en plus puissant de la part des collectifs citoyens. Il a également souligné que le premier changement notable, à travers les travaux sur l’action publique, est la transition des politiques publiques vers l’action publique.
« Parce que l’État, qui mettait en œuvre les programmes gouvernementaux, n’est plus le seul acteur de ces politiques publiques. D’où la transition de la notion de politiques publiques vers celle d’action publique, qui témoigne de la diversité des acteurs qui accompagnent les autorités publiques », a-t-il fait savoir.
Face à cet état de fait, « Qui fait quoi pour la mise en œuvre de l’action publique ? » a-t-il interrogé. D’où ces assises, qui mobilisent des chercheurs, des universitaires, des collectifs citoyens et des prestataires aux côtés de l’État. Il s’est agi, durant ces deux jours de travaux, pour ces experts de l’action publique et les militants des collectifs citoyens, de réfléchir ensemble, sur la base de leurs expériences, à la manière dont est construite l’action publique. Ils ont examiné également les types de conjonctions et de contradictions qui peuvent exister entre les attentes des citoyens et la manière dont les autorités mettent en œuvre l’action publique dans leur pays.
De plus, ils ont défini de nouveaux paradigmes en lien avec la démocratie et l’exercice du pouvoir démocratique dans le champ politique.
Avec plus d’une trentaine de communications, plusieurs thèmes ont été abordés : les mobilisations citoyennes et les nouvelles formes d’engagement : une action publique « par le bas » ; interroger la gouvernance sécuritaire en Afrique ; questionner la démocratie en Afrique à partir des savoirs endogènes et des pouvoirs traditionnels, etc.
Harry Diallo à Yamoussoukro
Légende : Enseignants-chercheurs et militants du collectif citoyen planchent sur les solutions pour la mise en œuvre efficiente de l’action publique dans les pays africains.