Soldat au Génie civil dans l’Armée burkinabè, Sidibé Alassane (65 ans), à la retraite depuis une dizaine d’années, fut également l’un des chauffeurs de Thomas Sankara avant même que celui-ci n’occupe les fonctions de chef d’État . Témoignage !
Nous avons appris ici à Ouaga que vous avez été le chauffeur de Thomas Sankara. Pouvez-vous le confirmer ?
Effectivement ! Étant moi-même militaire de formation, c’est lorsqu’il a été nommé sous-lieutenant que j’ai été son chauffeur. Je suis militaire, spécialisé dans le génie civil. je l’ai conduit pendant un bon moment et après, il est parti à Pô. Et c’est par la suite, lorsqu’il y a eu le coup d’État , et il est devenu chef d’État (le 4 août 1983 :Ndlr) que nous nous sommes quittés .
Vous avez donc eu à le côtoyer. Qui était l’homme ?
Il était vraiment un homme droit, un homme intègre. Il respectait tout le monde. Il lui arrivait souvent de partager le repas de troupe avec nous. Même lorsqu’il exerçait les fonctions de chef d’État . Et même lorsqu’il était à la tête du pays et qu’il arrivait de me voir, il s’arrêtait pour me saluer et demander de mes nouvelles.
Avez-vous remarqué ses rapports avec Blaise Compaoré ?
Oui, bien sûr ! C’était des rapports fraternels. Tout le monde savait qu’ils étaient de très bons amis, de vous dirais même des frères. On ne pouvait voir l’un, sans l’autre. D’ailleurs, après le coup d’État qui a emporté Thomas Sankara le 15 octobre 1987 : Ndlr) , le père du capitaine Sankara que je connais également très bien, refusait toujours de croire à la thèse selon laquelle c’est Blaise Compaoré qui en était l’auteur parce qu’il appelait les deux, ‘’mes enfants’’. Il disait toujours ‘’ce sont mes enfants’’. Près de 30 ans après sa mort, c’est toujours une peine pour moi d’évoquer ce drame qui l’a emporté.
Claude Dassé , à Ouagadougou